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Rechercher : chimères de nerval

  • Investissement affectif dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    1620053839.3.jpgO. C, II, 441-442, pendant la prière des musulmans, «  j’allai me promener sur le tillac de l’avant, épiant le lever des étoiles, et faisant aussi, moi, ma prière, qui est celle des rêveurs et des poètes, c’est-à-dire l’admiration de la nature et l’enthousiasme des souvenirs. Oui, je les admirais dans cet air d’Orient si pur qu’il rapproche les cieux de l’homme, […]. »

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

     

     

     

      

     

     

  • Investissement affectif dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    O. C, II, 382, Les pyramides : « La branche du Nil entre Roddah et Gizeh a une telle largeur, qu’il faut une demi-heure environ pour la passer.
    Quand on a traversé Gizeh, […] on a encore devant soi deux lieues de plaines cultivées à parcourir avant d’atteindre les plateaux stériles où sont posées les grandes pyramides, sur la lisière du désert de Lybie.
    Plus on approche, plus ces colosses diminuent. C’est un effet de perspective qui tient sans doute à ce que leur largeur égale leur élévation. Pourtant, lorsqu’on arrive au pied, dans l’ombre même de ces montagnes faites de main d’homme, on admire et l’on s’épouvante. »


    Paysage ambulatoire
    cadrage


    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

    En plus, les frais de port sont gratuits jusqu'au 31 mai 2008.

  • Importance des routes dans les paysages du ”Voyage en Orient” de Nerval

    Le livre DES PAYSAGES DE BAUDELAIRE ET NERVAL

    bannière mes paysages.jpget aussi dans "Sylvie" et "Aurélia":

    1.11/12/2007 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/06/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    2.16/12/2007 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/16/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    3.18/12/2007 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/18/importance-des-routes-dans-le-sylvie-de-nerval.html

    4.21/12/2007 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/10/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    5.12/01/2008 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/20/importance-des-routes-dans-aurelia-de-nerval.html

    6.22/01/2008 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/19/importance-des-routes-dans-sylvie-de-nerval.html

    7.24/01/2008 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/17/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    8.26/01/2008 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/09/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    9.28/01/2008 : http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/15/importance-des-routes-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval.html

    C'est un récapitulatif des notes déjà publiées ici sur ce thème.

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" (et quelques autres textes en prose)de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-8154.html

     

    Cette note a été selectionnée par Paperblog:

    http://www.paperblog.fr/1100757/importance-des-routes-dans-les-paysages-du-voyage-en-orient-de-nerval/

    Lartino:

    http://www.lartino.fr/lauravanelcoytte/importance-routes-voyage-orient-nerval-pa1301.html

    Technorati:

    http://technorati.com/posts/j7r2zv15qFy8Uj26R14TZbqjgOl7K4OfKdarPQCAksQ%3D

     

  • A Zurich, j'ai marché sur les pas de Nerval

    Le cadrage du paysage dans le "Voyage en Orient" de NervalZURICH.JPG

    http://kopernik.cc.fmph.uniba.sk/~leskovsky/photos/zurich.png

    O. C, II, 187, Zurich : « voilà ces montagnes d’où descendaient des chœurs de paysans en armes ; voilà ce beau lac qui ressemble à celui de Cicéri. Après cela, l’endroit est aussi vulgaire que possible. […] cette ville est fort au-dessous des avantages de sa position naturelle. Son lac et ses montagnes lui font d’ailleurs des vues superbes. La route qui mène à Constance domine longtemps ce vaste panorama et se poursuit toute la journée au milieu des plus beaux contrastes de vallées et de montagnes. »

    CADRAGE : « vues », « panorama », « contraste » Cicéri est surtout connu comme décorateur  de théâtre Déception par rapport  à la connaissance qu’il savait de cette ville : « fort au-dessous… »

     

     

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

     

    N'oubliez pas que c'est le bicentenaire de la naissance de Nerval cette année!!!!

    Cet article a été sélectionné par Paperblog:

     

     

    http://www.paperblog.fr/908126/le-cadrage-du-paysage-dans-le-voyage-en-orient-de-nerval/

     

     

    Suisse:

    /saint-gall

    abbaye-de-st-gall-

    pavillon-le-corbusier

    zurich-un-paysage-decevant-pour-nerval-lors-de-son-voyage-en.html

    Alsace:

    bibliotheque-humaniste-de-selestat

    https://www.zuerich.com/fr/visite/attractions-touristiques/pavillon-le-corbusier

    Allemagne

    Baden-Baden

    musee-frieder-burda-a-baden-baden-6166007.html

    j-ai-commence-hier-soir-ensemble-frieder-burda-centre-pompid-

    pour-preparer-ma-prochaine-visite-j-ai-lu.html

    Vu aussi en Allemagne

    baden-baden-et-gerard-de-nerval

    karlsruhe

    musee-%E2%80%9Ebeim-markt-musee-pres-du-marche-

    quartier-du-dammerstock-a-karlsruhe-100-ans-du-bauhaus-6165089.html

    statue-de-karl-friedrich-grand-duc-a-karlsruhe

    à Darmstadt :

    la-chapelle-russe-de-darmstadt

    waldspirale

    mathildenhohe

    la-tour-du-mariage

    lee-ufan-habiter-le-temps

    rebecca-horn-theatre-des-metamorphoses-6164895.html

    centre-pompidou-metz

    king-kong-l-affaire-makropoulos-2007-de-malgorzata

    musee-arthur-rimbaud

    le-parcours-rimbaud

    tombe-de-rimbaud

    la-place-ducale

    l-art-deco-a-charleville-mezieres

    voyage-ete-2019/

    montargis-loiret-centre-val-de-loire/

    paris/

    saint-quentin

     

     

  • Déception dans les paysages du ”Voyage en Orient” de Nerval

    bannière laura.jpg

     

     Il s'agit d'un récapitulatif des notes déjà parues sur ce thème:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/11/27/zurich-un-paysage-decevant-pour-nerval-lors-de-son-voyage-en.html

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/11/28/constance-un-paysage-decevant-pour-nerval-lors-de-son-voyage.html

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/05/cythere-un-paysage-decevant-pour-nerval-dans-son-voyage-en-o.html

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/12/07/le-caire-paysage-decevant-pour-nerval-lors-de-son-voyage-en.html

    Ce thème est un des 29 angles sous lesquels j'ai examiné les paysages du "Voyage en Orient" de Nerval.

    Il est répertorié par Google:

    http://fr.search.yahoo.com/search?ei=utf-8&fr=slv8-msgr&p=d%c3%a9ception%20dans%20les%20paysages%20du%20voyage%20en%20orient%20de%20nerval

    Cette note a été selectionnée par Lartino:

    http://www.lartino.fr/deception-paysages-voyage-orient-nerval-pn1044.html

    et Paperblog:

    http://www.paperblog.fr/1024675/deception-dans-les-paysages-du-voyage-en-orient-de-nerval/

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

    Eté 2019 sur les pas de Nerval

    baden-baden-et-gerard-de-nerval

     

  • Achetez”Des paysages de Baudelaire et Nerval”!!!!


    Comme je n'avais pas de numérique à l'époque  et que mon argentique était encore au Maroc(quand je l'ai retrouvé, il était mort), j'ai fait avec ce que j'avais; j'ai donc inversé les couleurs de la couverture de"Paysages"!!!!...nouv couv mémoire.jpg

    nouv couv mémoire.jpg




    En ce qui concerne le contenu, il ne doit pas vous faire peur à cause du nombre de pages ou que c'est un mémoire de maîtrise.
    Car pour moi, ces études (reprises par correspondance), je les ai faites par passion et je pense que cette passion, vous la sentirez si vous...
    J'ai beaucoup travaillé car je n'avais pas de formation littéraire, seulement ma motivation et mon envie d'apprendre et de découvrir.
    Il y a des analyses littéraires oui bien sûr mais il y a surtout de la poésie de deux de mes auteurs préférés: Baudelaire et Nerval.
    C'est plus un livre de passionnée que de spécialiste.
    Hors la poésie, ce mémoire vous fera voyager dans le Paris d'autrefois, dans les îles avec Baudelaire, dans l'Ile de France de Nerval etc.
    Vous explorerez aussi l'inconscient des deux auteurs.Vous découvrirez ou redécouvrirez d'autres poètes.
    Vous visiterez leurs musées imaginaires car un axe important de cette étude est le rapport entre le paysage, la poésie et l'aventure.
    Un autre aspect m'a passionné: les rapports des 2 auteurs avec les sciences occultes.
    Si je n'ai pas pu mettre de photos dans ce livre, j'espéré que l'alchimie se produira tout de même pour vous entre le réel et l'imaginaire.

    J'ai besoin de vous!!!

    ACHETEZ CE LIVRE A CETTE ADRESSE:

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  • Investissement affectif dans le”Voyage en Orient” de Nerval

    1620053839.4.jpg


    O. C, II, 445, Côtes de Palestine : « J’ai salué avec enivrement l’apparition tant souhaitée de la côte d’Asie. Il y avait si longtemps que je n’avais vu des montagnes ! La fraîcheur brumeuse du paysage, l’éclat si vif des maisons peintes et des kiosques turcs se mirant dans l’eau bleue, le pic écrasé du Carmel, l’enceinte carrée et la haute coupole de son couvent célèbre illuminées au loin de cette radieuse teinte cerise, qui rappelle toujours la fraîche Aurore des chants d’Homère ; […] c’était un spectacle à la fois plein de grandeur et de grâce. La mer […] …. Voilà ce que l’Egypte n’offre jamais [….] Le soleil parut enfin ; il découpa nettement devant nous la ville d’Acre […] »

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

  • Investissement affectif dans le”Voyage en Orient” de Nerval

    1620053839.jpgO. C, II, 471 : « J’avais hâte d’arriver au port et de m’abandonner entièrement à l’impression du splendide spectacle qui m’y attendait.O nature ! beauté, grâce ineffable des cités d’Orient bâties aux bords des mers, tableaux chatoyants de la vie, spectacle des plus belles races humaines, des costumes, des barques, des vaisseaux se croisant sur les flots d’azur, , comment peindre l’impression que vous causez à tout rêveur, et qui n’est pourtant que la réalité d’un sentiment prévu ? On a déjà lu cela dans les livres. On l’a admiré dans les tableaux, […] ; mais ce qui surprend aujourd’hui, c’est de le trouver encore si pareil à l’idée qu’on s’en est formée. […] Me voilà transformé moi-même, observant et posant à la fois, figure découpée d’une marine de Joseph Vernet. »Paysage picturalCadrageInvestissement affectifMes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.htmlEn plus, les frais de port sont gratuits jusqu'au 31 mai.

  • Préface du 1 er tome des Oeuvres complètes de Nerval(notes d'une lecture ancienne)

    nerval,oc 1.jpgp.XI: "Nerval, tout Nerval, seulement Nerval.

    Gérard de Nerval n'a pas eu la chance de ses contemporains qui ont trouvé à la fin du XIX e siècle des exégètes aussi dévoués que compétents. Son oeuvre est comme restée à l'abandon."

    Pour voir d'autres notes sur Nerval, cf. la catégorie à ce nom ou passez par la recherche ou le plan.

    Pour que cette note reste ce qu'elle est...une note de lecture incluse dans un contexte ...et non une citation sans sens pour tout autre que moi!!!!....

    Enfin, n'oubliez pas mon travail sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" que vous pouvez acheter en passant par la bannière en haut de ce blog.

    Si cette note ne vous intéresse pas ou si vous voulez en voir plus, vous pouvez aller voir :

     

    1. Du nouveau dans ma bibliothèque Babelio(en haut de la colonne de droite) :

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/01/07/un-nouveau-livre-lu-sur-babelio.html#comments

     

    2. Mes derniers textes publiés:

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/01/09/mes-derniers-textes-publies-ici.html#comments

     

    3. Dernier récapitulatif de mon avant-dernier voyage :

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/03/10/recapitulatif-de-mon-voyage-a-paris-du-4-au-6-mars-2009.html#comments 

     

     

    4. Mes dernières notes publiées (hors photos et textes) :

     http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/04/01/mes-dernieres-notes-publiees-hors-photo-et-textes-perso.html

     

     

    5. Mes photos publiées:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/04/01/mes-dernieres-photos-publiees-de-la-plus-recente-a-la-plus-a.html

     

     

    6. Mes dernières réponses à vos commentaires (du plus récent au plus ancien):

     

     http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/04/02/mes-dernieres-reponses-a-vos-commentaires.html#comments

     

    7. Des nouvelles de ma blogosphère :

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/04/03/des-nouvelles-de-ma-blogosphere.html#comments

     

     

     

    Pour commander mes livres publiés  allez voir le haut de ce blog.

    Enfin, pour comprendre ce blog, allez voir le haut de ce blog et la colonne de droite.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Bulletin Nerval nº 68 / 5 janvier 2009

    nerval.jpgARTICLES


    - Maxime Abolgassemi, "La Lumière dans la maison de l'oncle ("Aurelia") et le vertige de la microlecture", Fabula LHT, mise en ligne en septembre 2007, http://www.fabula.org/lht/3/Abolgassemi.html

     

    - Robert Beylot, "Une source nouvelle de l'Histoire de la Reine du Matin et de Soliman, prince des Génies de Gerard de Nerval", in "AEthiopica. International Journal of Ethiopian and Eritrean Studies" (Wiesbaden), tome XI (2008), p. 203-205.

     

    - Vicens Pujol (Carlota), "La Cythere de Nerval, un carrefour d'iles", in "Anales de Filologia Francesa" (Murcie, Espagne), n° 15, 2007, p. 311-319 (texte disponible aussi a l'adresse : http://revistas.um.es/analesff/article/viewFile/21091/20421)

    - Brix (Michel), "Nerval, Watteau et le pelerinage a l'ile de Cythere", in "Verbum. Analecta neolatina" (Budapest), vol. X/2, decembre 2008, p. 277-290.

     

    - Keiko Tsujikawa, "Nerval et le realisme : des Confidences de Nicolas aux Nuits d'octobre", "Etude de langue et litterature françaises", Kyoto, n° 39, 2008, p. 23-36

    COMPTES RENDUS


    - Gabrielle CHAMARAT, CR de G. de Nerval, "Han d'Islande" (ed. Jacques Bony, Paris, Kime, 2007), in RHLF, 2008/4, p. 986-988

    - Gabrielle CHAMARAT, CR de G. de Nerval, "Les Confidences de Nicolas" (ed. Michel Brix, Paris, Editions du Sandre, 2007), in RHLF, 2008/4, p. 999-1000.

    - Luc FRAISSE, CR de Kuo-Yung Hong, "Proust et Nerval. Essai sur les mysterieuses lois de l'ecriture" (Paris, Champion, 2006), in RHLF, 2008/4, p. 1007-1009.

    EMISSION DE RADIO

    L'emission "Une vie, une oeuvre" de Francoise Estebe sera consacree a Nerval (France-Culture, le samedi 24 janvier de 15 a 16 h; entretiens avec Michel Brix, Jean-Nicolas Illouz et Jean-Luc Steinmetz)

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
    http://www.amitie-nerval.com/
    http://www.gerarddenerval.be/

    Ce n'est plus le bicentenaire de la naissance de Nerval... mais je continuerais à en parler.


  • L'autre

    « Je suis l’autre » Ecrivait Gérard de Nerval Sous un de ses portraits « Je est un autre » Disait Arthur Rimbaud « Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère! » pour Baudelaire dans sa dédicace « Au lecteur » des FM

  • Jean Starobinski dialogue avec Gérard Macé : cinq entretiens publiés par La Dogana.

    J Starobinski et FR copie  En décembre 1999, rue Candolle, dans un appartement proche de l'Université de Genève, Gérard Macé interrogeait Jean Starobinski en compagnie de techniciens de France-Culture requis pour l'émission "A voix nue". Francesca Isidori et Olivier Kaeppelin lui avaient donné carte blanche pour que soient enregistrées cinq demi-heures de conversation qui furent diffusées en matinée, du lundi au vendredi.

    Dix années plus tard, parce qu'un invincible "goût d'inachevé" affectait des fragments de leur conversation, les deux protagonistes ont relancé leurs correspondances et se sont de nouveau concertés afin de reformuler par écrit leurs questions et leurs réponses. L'intégralité de leur entretien vient d'être publiée par les éditions de La Dogana. Responsable du fonds Jean Starobinski des Archives littéraires suisses de Berne, l'un des membres du comité de cette maison d'édition, Stéphanie Cudré-Mauroux s'est chargée d'assurer les va-et-vient de ce processus de réécriture.

    En guise de titre ainsi que de manifeste pour ce dialogue, Gérard Macé fait réimprimer le début d'une citation de Montaigne qui figurait dans l'incipit de leur conversation : un fragment des Essais qui énonce fermement que "La parole est moitié à celuy qui parle, moitié à celuy qui écoute". Une post-face de Macé et un léger appareil critique, des repères bio-bibliographiques, complètent la transcription de cette série d'émissions. La très fine résultante de ces réemplois successifs, c'est à présent la lecture d'un élégant volume de 110 pages qui, écrit très justement Stéphanie Cudré-Mauroux, "prend ici et là des allures de mémoires ou bien de testaments".

    Du côté des souvenirs, on découvre bribe après bribe quelques traits de l'existence de Jean Starobinski, principalement des moments d'une jeunesse allègrement formatrice : "Alors que j'étais encore collégien, je me glissais à l'université pour écouter les merveilleuses leçons de Marcel Raymond sur Rousseau". Marcel Raymond fut pour Jean Starobinski l'un de ses meilleurs modèles pour ce qui concerne sa tâche d'enseignant : "Il savait lier les faits à connaître et la réflexion qu'ils appelaient. Il allait droit à l'événement, aux mots chargés du sens le plus provocant et le plus troublant. Il savait soulever une question, pour éveiller une inquiétude, sans la poursuivre, quand elle aurait pu détourner la suite du propos. La construction des parties du cours, l'emploi des cinquante minutes n'étaient jamais en défaut".

    Quelques pages auparavant, Starobinski évoque "un évènement bouleversant", les émotions qu'il éprouva pendant l'été de 1939 lorsqu'il lui fut donné de découvrir au cœur des malheurs de ce temps les trésors du Musée du Prado pendant quelques saisons entreposés à Genève. Celui qui continue d'affirmer fortement que les peintres qu'il préfère de très loin, ce sont ceux "qui célèbrent le don de voir. Le bonheur d'une échappée, d'une scène simple", était alors âgé de dix-neuf ans : "Les salles de notre Musée d'Art et d'Histoire offraient Goya, Vélasquez, Greco. J'ai beaucoup rêvé devant "La Bacchanale des Andriens" de Titien qui est aujourd'hui encore un des lieux sacrés où mon souvenir s'attarde... Les salles du musée, en juillet, étaient presque vides à certaines heures. Je tentais de déchiffrer les rapports entre les personnages dans les sublimes "Fileuses" ou "Les Ménines". En un sens, il y avait dans ces œuvres une force, une vérité qui prévalaient. Mais qui n'avaient pas empêché la folie meurtrière".

    Les années de guerre furent également celles d'une rencontre déterminante, celle de Pierre Jean Jouve, "la première occasion où un texte de critique m'a été demandé"... "Comme il venait d'achever la grande étude intitulée "Le Don Juan de Mozart", on lui en a demandé des lectures publiques. Il fallait qu'un étudiant tourne la manivelle du gramophone pour faire écouter les exemples musicaux... Et l'étudiant, c'était moi ".

    Jacques Rancière a su le rappeler en citant Rilke dans un tout autre contexte, "Perdre aussi nous appartient". Rien de superflu, aucun relâchement, des curiosités polymorphes qui touchent à Georges Canguilhem, à la fleur Narcisse ou bien aux fabriques qui se construisaient au xviiie siècle en bordure de rivière, les citations de cet entretien pourraient être multipliées. On n'oublie pas le grand âge de l'homme dont la radio et l'édition nous restituent la voix. Une parfaite courtoisie, et puis surtout une inflexible capacité de résistance, point de vains regrets chez l'immense critique qui ne laisse pas entrevoir un espoir de dénouement lorsqu'il avoue en fin de partie "une dette qui persiste" à propos de Gérard de Nerval : "Il faut que je reprenne des pages inédites où je cherche à voir comment il a vécu la quasi-simultanéité de ce qui s'annonce et de ce qui se dérobe". Celui que ses meilleurs amis appellent affectueusement "Staro" confirme tout de même, à côté d’un troisième livre à fournir pour la collection de Maurice Olender,  l'imminente parution chez Gallimard d'un livre depuis longue lurette patiemment attendu, son inoubliable titre est emprunté à un passage du Neveu de Rameau : "Diderot : un diable de ramage".

    A défaut d'une cascade de livres qu'il ne faut pas souhaiter, ce qui dans ces pages ne cesse pas d'advenir et de fournir d'admirables preuves, ce sont une éthique et une esthétique souverainement joueuses, incroyablement audacieuses par rapport à tout ce qui semble prévaloir dans l'air du temps. Jean Starobinski aura fait de chaque journée de son parcours l'espace d'un combat musicalement livré "pour que le passé humain ne reste pas invisible et muet dans notre présent".

    Cet homme des Lumières qui, comme l'indique Gérard Macé, "nous intimide et nous enchante", "rend possible l'avenir". Jean Starobinski réaffirme clairement qu'il "pense en société"  et qu'il travaille en étroite amitié avec d'autres personnes : "Je crois même qu'une vraie recherche ne commence que lorsqu'on se sent en compagnie" ... "Si les circonstances, ou la Fortune, nous sont favorables, notre parole sera une vie qui se propage. Mais elle est aussi, comme tout l'humain, comme tout ce qui possède une forme, bordée par l'oubli, menacée d'effacement. Ce qui est difficile, dans le monde d'aujourd'hui, ce n'est pas de rompre le silence, mais de persévérer, de simplement persister, face au bruit qui se multiplie..."

    Contribution d’
    Alain Paire

    Légende photo : Jean Starobinski et Florian Rodari, l'un des responsables de La Dogana (photo X. dr.) - on peut agrandir encore l'image par un double clic.

    Faute de pouvoir disposer d'une photographie de Gérard Macé pendant les moments d'enregistrement effectués par France-Culture, j'utilise ici un document qui réunit deux citoyens de Genève : Jean Starobinski et Florian Rodari, le principal responsable de La Dogana. Comme l'indique le livre que détient Rodari - les Cahiers pour un temps préparés par Jacques Bonnet qui venaient de paraître à propos de Starobinski - cette photographie date des alentours de 1985.

    A propos de Gérard Macé, il faut signaler chez
    Verdier la parution prochaine, le 5 janvier 2010 de Pêle-mêle, un recueil de textes de Jean-Pierre Richard. Dans l'un des articles de cet ouvrage, J-P Richard évoque chez Macé le portrait réinventé de trois anthropologues.

    Le catalogue de La Dogana (diffusion Belles-Lettres et
    Atheles) comporte trois autres titres où figurent d'importantes contributions de Starobinski : "Le poème d'invitation", précédé d'un entretien avec Frédéric Wandelère et suivi d'un propos d'Yves Bonnefoy (2001). "Goya, Baudelaire et la poésie" un essai d'Y.Bonnefoy qui comporte un entretien avec Jean Starobinski suivi d'études de John E. Jackson et de Pascal  Griemer (2004) ainsi qu' "A tout jamais", lieders de Gustav Mahler interprétés par Bo Skovhus, préface de Jean Starobinski (livre & CD, 2009).

    Parmi les projets de livres/ CD que La Dogana concrétise actuellement depuis Grignan, on peut  signaler des enregistrements de poèmes prononcés par Philippe Jaccottet.
    En coproduction avec  les éditions
    Le  Bruit du temps d'Antoine Jaccottet, La Dogana met également en chantier la  traduction et l'achèvement de la biographie d'Ossip Mandelstam composée par Ralph Duti.  
    Par ailleurs directeur de la Fondation Jean Planque, Florian Rodari sera en 2010 pour plusieurs musées d'Espagne  le commissaire d'une exposition de photographies issues de la Donation
    Jacques - Henri Lartigue

  • J'ai terminé le 30 novembre 2008:Raymond Jean,”Lectures du désir”

    lectures du désir.jpgQuatrième de couverture: Ce livre rassemble des travaux sur Nerval,Lautréamont,Apollinaire et Eluard,extraits de l'ouvrage "La poétique du désir", et qui illustrent l'intervention du désir dans l'acte d'écriture. Désir de vivre le "contretemps du monde" chez Nerval. Désir d'atteindre une fantaslmatique dans l'organisation et la structure d'une oeuvre chez Lautréamont. Erotique de l'invention et invention de l'érotique chez Apollinaire. Multiplication de la parole "amoureuse" chez Eluard. Dans tous les cas, désir de l'autre.

    Le désir est à l'origine d'une poétique. Chaque fois, c'est son "effet" sur des formes littéraires qui est soumis à l'analyse. Comme recherche d'une unité.

    Raymond Jean

    Écrivain français (Marseille 1925).

    Professeur d'université, collaborateur du Monde, de la Quinzaine littéraire et d'Europe, il a publié des essais critiques (la Littérature et le Réel, 1965 ; la Poétique du désir, 1974 ; Un portrait de Sade, 1989 ; le Dessus et le Dessous ou l'Érotique de Mirabeau, 1997), mais aussi des récits politiques, s'intéressant aux États-Unis (les Ruines de New York, 1959), au Maroc postcolonial (la Conférence, 1961), aux pays de l'Est (les Deux Printemps, 1971), au tiers-monde, au Proche-Orient, aux banlieues (la Ligne 12, 1973). Ses romans mettent en scène le pouvoir érotique de la lecture (la Lectrice, 1986) et la jouissance de l'écriture (Mademoiselle Bovary, 1991). Derniers titres : l'Attachée (1993), la Cafetière (1995).

    http://www.larousse.fr/LaroussePortail/encyclo/XHTML/EUL.Online/explorer.aspx?=2010443#larousse/2010443/100/Jean

  • A Paris, les ambassadeurs vivent dans des oasis

    • C'est la dernière opération immobilière en date sur le micromarché des ambassades à Paris : le Kosovo, un peu plus d'un an après son indépendance, va emménager avenue de la Grande-Armée.
      Comme la nouvelle république balkanique, ou encore l'Azerbaïdjan, installé depuis 2006 avenue d'Iéna, les Etats privilégient aujourd'hui le XVIe arrondissement de Paris, qui concentre le plus grand nombre de représentations diplomatiques.
      «Les acheteurs recherchent essentiellement des hôtels particuliers, et accordent beaucoup d'importance à la sécurité et à la confidentialité, explique Charles-Marie Jottras, président du groupe immobilier de luxe Daniel Féau, mandaté par plusieurs pays émergents qui cherchent à agrandir ou créer leur ambassade. Pas question que les voisins puissent voir ce qu'il se passe dans le jardin ou les salons.»
      Les opportunités dans les VIIe et VIIIe arrondissements, autres quartiers de prédilection des représentations diplomatiques, se font, en revanche, de plus en plus rares. Dans ces quartiers historiques, les prix peuvent grimper du simple au double par rapport au chic XVIe.
      Et les emplacements sont déjà trustés par les grandes puissances, qui ont mis la main il y a bien des décennies sur quelques-uns des joyaux les plus précieux du patrimoine immobilier parisien, valorisés entre 40 000 et 50 000 euros le mètre carré.

     

    Ambassade d'Italie

    Ambassade d'Italie 47, rue de Varenne (Paris VIIe). - Estimation Challenges : 110 à 120 millions d'euros. Bâti en 1733, l'hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville (ou de Boisgelin) a été acheté par la Caisse des dépôts et consignations en 1937 afin de le louer à l'Italie pour 99 ans; en échange, la France occupe le palais Farnèse à Rome. Son jardin à l'anglaise est l'un des plus étendus de Paris.

     

    Résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis

    Résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis 41, rue du Faubourg-saint-Honoré (Paris VIIIe). - Estimation Daniel Féau : 130 millions d'euros. Les Etats-Unis ont acheté l'hôtel de Pontalba au baron Maurice de Rothschild en 1948. Doté de salons ornés de boiseries Louis XV, le bâtiment en forme de U comporte trois étages. Le jardin de 1 hectare, qui s'étend jusqu'à l'avenue Gabriel, accueille chaque 4 juillet la garden-party des Américains à Paris.

     

    Résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni

    Résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni 39, rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris VIIIe). - Estimation Daniel Féau : 160 à 170 millions d'euros. C'est en 1814 que le duc de Wellington a acquis l'hôtel abandonné par Pauline, la soeur de Napoléon. Bâtie en 1722, la demeure du duc de Charost s'étend sur 3500 mètres carrés.

     

    Résidence de l'ambassadeur de Turquie

    Résidence de l'ambassadeur de Turquie 16, avenue de Lamballe (Paris XVIe). - Estimation Challenges : 15 millions d'euros. Edifié en 1703, l'hôtel de la princesse de Lamballe devint, au XIXe siècle, une clinique psychiatrique qui accueillit Gérard de Nerval et Maupassant, puis fut cédé à la Turquie en 1954. Une tour de huit étages (la chancellerie) a été construite en 1974 dans le jardin.

    Ambassade d'Autriche

    Ambassade d'Autriche 6, rue Fabert (Paris VIIe). - Estimation Challenges : 30 à 35 millions d'euros. Après avoir, au XIXe siècle, occupé différentes demeures du faubourg Saint-Germain, l'Autriche s'est installée à l'est de l'esplanade des Invalides. L'hôtel du vicomte de Chézelles, qui date du second Empire et dispose d'un jardin suspendu, lui a été cédé en 1949.

     

     

    David Bensoussan

    http://www.challenges.fr/magazine/1/0182-026643/a_paris_les_ambassadeurs_vivent_dans_des_oasis.html

  • Bohèmes en proses, quand Paris était conté

     Le livre de Jean-Jacques bedu entraîne le lecteur vers ce Paris perdu du XVIII e et du début du XIX e siècle quand quelques extravagants écrivaient la légende de Montmartre ou du quartier latin.

    BOHEMES2271746.jpg 

    Sous la plume de Jean-Jacques Be du, cette bohème-là n'a rien de pénible, qu'elle paraît douce, empreinte de magie cette bohème-là.
    Elle avait pour décors le Paris des années 1830 à celui des années 1930. Paris ? Disons plutôt le triangle des âmes perturbées, formés par Montparnasse, Montmartre et le quartier Latin, trois hauts lieux de la bohème de l'époque.
    "Bohèmes en prose", c'est un panorama de lieux recomposés, de personnages aussi baroques que merveilleux, c'est un amoncellement d'anecdotes invraisemblables et pourtant bien réelles.
    Grâce à une bibliothèque

    aussi riche que volumineuse, constituée notamment lors de l'écriture de son"Francis Carco", l'écrivain perpignanais a pu reconstituer le Paris des bohèmes, mais surtout a-t-il retrouvé des personnages truculents que l'histoire avait presque oubliés. Oh, les Modigliani, Picasso de la belle époque ou autres de Nerval ne sont certes pas oubliés mais il y a les autres, ceux qui, moins connus, ont fait connaître les maîtres. Par leur extravagance, leur verve ou souvent par leur générosité. Car comment vivre pleinement la bohème si votre route ne croise pas celle d'êtres désintéressés ? Ainsi parmi les personnages (re) mis en scène par Jean-Jacques Bedu, notons l'extraordinaire Ernest Cabaner. Un nom dont la seule consonance devrait interpeller chaque habitant des Pyrénées-Orientales. Eh oui, Ernest Cabaner était un authentique Catalan. Exilé volontaire dans la lointaine capitale, ce musicien était très certainement le personnage le plus loufoque qui ait arpenté les rues de Paname du XIX e siècle. Qui se souvient encore qu'il fut l'amant de Rimbaud ? Doté d'une certaine aisance financière, il était l'un des seuls bohèmes à posséder un toit, mais d'un allant généreux, à la fois coeur d'or et naïf, il lui arrivait pourtant bien souvent de dormir sous les ponts. Dans sa gentillesse, il donnait les clés de chez lui a qui en avait besoin, résultat, il arrivait très régulièrement que toute la maison soit occupée par des bohèmes de tous vents. Il ne lui restait plus alors qu'à rejoindre la cloche.
    Ainsi défilent au fil des pages, des dizaines d'anecdotes et une trentaine de personnages ou de lieux, des peintres ou des poètes qui ont marqué leur passage de leur empreinte. Le Café Vachette, le Bateau-Lavoir ou la Rotonde reviennent à la vie.
    Même l'histoire de ce livre vaut le détour, prévu initialement pour être publié aux éditions du Rocher, le manuscrit traîna quelques mois dans les bureaux, assistant à la valse des nouveaux directeurs de collections. Lassé, Jean-Jacques Bedu le proposa alors à Grasset. Et le "oui" fut presque immédiat. On lui demanda seulement de réduire quelque peu le volume par trop exigeant du manuscrit original. Ce qui fut fait "et le livre en a gagné en richesse", conclut l'écrivain en toute modestie malgré sa toute nouvelle adoption chez le pape des éditeurs...

    Guy Bosschaerts
  • Bulletin Nerval nº 49 / 2 avril 2007

    EDITION Gérard de Nerval, "Han d'Islande", (d'apres Victor Hugo), édition de Jacques Bony, éditions Kimé, 2007, 125 p. La 4e page de la couverture. "Un jeune homme de 21 ans adapte en mélodrame le roman noir d'un jeune poète célèbre, chef de file de l'école romantique. Aucune représentation, aucune mention ultérieure, mais le texte vaut d'être lu ; le goût de Gérard pour les transpositions et la transgression des limites génériques décèle, dès cette époque, ce qui sera le fondement de son esthétique : la création est avant tout invention d'une forme. De cette sombre histoire exotique dont le héros est un monstre sanguinaire émergent deux thèmes essentiels de l'œuvre à venir : la relation nécessairement tragique du père et du fils, et la noirceur du monde politique." OUVRAGE Gerard MACE, "Je suis l'autre", Gallimard, fevrier 2007, 142 p. http://www.fabula.org/actualites/article17663.php cf. ma note sur ce livre ARTICLE Hisashi MIZUNO, "Voyage à Nerval (Nerval no tabi)", "Kobe Kaisei Review", nº 45, 2006, pp. 1-25. (Article en japonais) RECHERCHE Je prepare un dossier sur les aspects modernes de la poésie de Nerval. J'aimerais notamment connaitre les informations disponibles sur le tirage de ses oeuvres et j'aimerais aussi savoir comment le public contemporain a recu l'oeuvre de Nerval (ce qui m'intéresse le plus, c'est le nombre de ses lecteurs). Pouvez-vous me donner des renseignements sur ces questions? D'avance merci beaucoup. Anne Wesselmann Contacter anne.wesselmann@web.de ........................................................................................................................................................... Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno. Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur. http://www.amitie-nerval.com/ http://www.gerarddenerval.be/ Michel Brix Hisashi Mizuno http://www.amitie-nerval.com/

  • Thierry Girard, ”Un hiver d'Oise”

    un hiver.jpgDans Un hiver d'oise, Thierry Girard a renoncé à son parti pris habituel de rendre compte d'un itinéraire, et a décidé de construire trois ensembles d'images inspirés par des paysages et des éléments constitutifs du département de l'Oise. Il a fait se rencontrer ses problématiques de travail actuelles avec des références littéraires également liées à ce territoire.

    Ainsi, la première partie, intitulée Toise, manifeste une attirance pour la vastitude uniforme du plateau picard que Thierry Girard a traité comme ses paysages maritimes et atlantiques. La seconde série, Noise, est avant tout liée à l'œuvre de Nerval, le poète du Valois, mais évoque aussi La Belle Noiseuse de Balzac, et donc la question de la représentation.

    D'où l'idée, de travailler sur l'ambiguïté de la représentation du corps dans la peinture ou la statuaire religieuse et de suggérer, à travers quelques portraits de jeunes filles et des atmosphères de bois ou de nature, un univers pictural et littéraire d'un romantisme un peu sombre et mélancolique… nervalien en quelque sorte.La troisième partie, Poise, présente des paysages urbains photographiés à la chambre 4 x 5. Ne s'intéressant ni aux monuments, ni aux belles demeures, ni aux fermes pittoresques, mais à des lieux de brique et de gris qui renvoient à l'histoire industrielle et ouvrière de l'Oise et à une époque symbolisée par l'œuvre d'Henri Barbusse, autre écrivain isarien.

    Ces trois séries ne disent pas, bien évidemment, toute l'Oise, mais proposent trois entrées, trois approches possibles, à la fois justes et très subjectives. Un hiver d'oise est le résultat d'une résidence d'artiste initiée par le conseil général de l'Oise, et qui s'est déroulée d'octobre 2007 à mars 2008.


    http://www.paris-art.com/editeur-design/Un%20hiver%20d’oise/Girard%20Thierry/2626.html

  • Pourquoi la catégorie”Nerval”?

    Parce que son poème "Fantaisie" ("Odelettes")trotte dans ma tête depuis que je l'ai lu au lycée....

    Parce qu'au moment de choisir un sujet de mémoire de maîtrise de lettres modernes, j'ai pensé à lui (et Baudelaire).

    Parce qu'à cette occasion, je l'ai "fréquenté" assidûment pendant 2 ans.

    Parce que ses poèmes sont à la fois simples et complexes.

    Parce que son oeuvre en prose est passionnante.

    A tel point que je l'ai encore fréquenté assidûment pendant 2 ans.

    Et je ne m'en lasse pas...

  • Enquête sur ”Les Trois Mousquetaires”

    Publié le 01/01/2010 à 09:02 - Modifié le 02/01/2010 à 13:40 Le Point.fr

    Propos recueillis par Violaine de Montclos

    bertiere.jpg

    L'historienne Simone Bertière vient de publier un livre sur Alexandre Dumas, "Dumas et les mousquetaires. Histoire d'un chef-d'oeuvre" (Éditions de Fallois). ©BALTEL/SIPA .

    Dans son livre Dumas et les mousquetaires , l'historienne Simone Bertière revient sur l'itinéraire qui a mené Alexandre Dumas à son chef-d'oeuvre.

    Le Point : Le succès des Trois Mousquetaires est-il vraiment un cas à part dans l'histoire de la littérature ?

    Simone Bertière : Songez que les petits héros du film Slumdog Millionaire , des gamins illettrés d'un taudis de Bombay, se surnomment entre eux les Trois Mousquetaires... En 2008, et en Inde, les mousquetaires de Dumas sont donc encore vivants ! Voilà le destin incroyable de cette histoire écrite dans la France du milieu du XIXe : cent soixante-cinq ans de succès planétaire et ininterrompu. D'ailleurs, dès l'année suivant sa parution, le roman fut traduit dans une dizaine de langues, une exception à l'époque.

    Le comble est que son auteur rêvait de tout sauf d'être romancier...

    Il le devient par nécessité, mais le roman est un genre que Dumas méprise, comme tous ses contemporains. Jeune provincial débarqué à Paris et bien décidé à vivre de sa plume, il s'essaie à la poésie, et le résultat est catastrophique. Mais en tant que dramaturge, il a très vite un succès fou. On les a maintenant complètement oubliées, mais ses pièces sont à l'époque plus aimées encore que celles de Hugo. Son Henri III et sa cour , premier drame romantique monté sur la scène du Français, est un véritable triomphe. C'est un pactole qui lui tombe dessus ! Or Dumas est un ancien pauvre, et il prend immédiatement de mauvaises habitudes : il mène grand train, entretient femmes, maîtresses, enfants légitimes et naturels et distribue son argent à tous vents, car il est généreux. Mais le goût pour le drame romantique ne dure pas, et les revenus de Dumas s'épuisent. Pour maintenir ce train de vie luxueux, il faut donc trouver autre chose. C'est à ce moment-là qu'Eugène Sue remporte un succès et un argent considérables avec ses Mystères de Paris , qui paraissent en feuilleton dans la presse... Alors, Dumas se lance dans ce genre méprisable, pour de simples raisons alimentaires.

    Et il ne s'y lance pas seul... Au fond, Les Trois Mousquetaires et les deux volumes qui leur font suite n'auraient-ils pas dû être signés Dumas-Maquet ?

    Au départ, Auguste Maquet travaille comme documentaliste pour Dumas, mais son rôle va, c'est vrai, très vite au-delà. Au fur et à mesure de la parution du feuilleton, les deux hommes élaborent ensemble les plans et se partagent la tâche : à Maquet les développements historiques, à Dumas les scènes-clés et les dialogues. Maquet fait des suggestions, écrit aussi, mais c'est toujours Dumas qui revoit l'ensemble, rallonge, arrange, met la touche finale. Les textes font la navette entre Paris et Saint-Germain-en-Laye, où réside Dumas, et les deux hommes se rencontrent très régulièrement. L'étonnant attelage dure sept ans et, au début, Maquet ne voit aucun inconvénient à ce que son nom n'apparaisse pas. Il est même très honoré de travailler pour l'illustre dramaturge. Mais les choses changent en 1848 : Dumas se pique alors de politique ; or, pendant qu'il discourt pour tenter de séduire des électeurs - qui, d'ailleurs, ne voteront pas pour lui -, il faut bien continuer de fournir de la copie au journal, et c'est Maquet qui s'y colle. Le nègre se sent alors pousser des ailes, il commence à traiter directement avec les directeurs de journaux, et il finira par traîner Dumas devant les tribunaux. Il obtient de l'argent, mais pas le partage de la réputation qu'il réclamait.

    C'est injuste !

    Oui et non. On a retrouvé certains "premiers jets" des Trois Mousquetaires écrits de la seule main de Maquet. À première vue, on se dit que tout y est. Mais, à y regarder de près, le texte est plat, sans charme. Les détails que Dumas ajoutera ou changera ensuite feront tout le relief, toute la saveur du passage. D'ailleurs, Maquet a ensuite publié d'autres récits sous son seul nom, et ces romans ne valent rien... Dans ce couple étrange, c'est Dumas, et Dumas seul, qui est l'écrivain.

    Vous écrivez pourtant, et c'est encore un comble, qu'il n'a aucune imagination !

    Ce n'est pas moi, mais Marcel Proust qui le dit ! Et c'est vrai : Dumas est incapable d'inventer de toutes pièces un univers, des personnages, comme le fit Eugène Sue. Il a besoin d'un point d'appui, d'une situation de départ, voilà pourquoi il se sert de l'Histoire. Mais lorsqu'il la tient, alors, son talent se déploie et il peut broder indéfiniment. Car il a, soyons juste, une forme d'imagination bien à lui : celle du détail concret, de l'anecdote plaisante qui donnera du piment au récit. Il a aussi un très grand sens du comique, ce qu'il appelle sa "gaieté persistante".

    Comment naît le personnage de d'Artagnan ?

    L'homme a existé. C'était un mousquetaire gersois qui fut chargé d'arrêter Fouquet, s'est fait tuer à Maastricht, et dont on savait très peu de choses au temps de Dumas. Mais il avait inspiré à un certain Courtilz de Sandras des mémoires apocryphes très librement adaptés de sa vie, Mémoires de monsieur d'Artagnan . C'est ce livre qu'Alexandre Dumas emprunte à la bibliothèque de Marseille pour se distraire durant un trajet pour Paris. Il ne rendra jamais l'ouvrage ! On a retrouvé les lettres de réclamation de la bibliothèque...

    C'est le coup de foudre ?

    Oui, Dumas se sent immédiatement en empathie avec ce jeune provincial qui arrive à Paris sans un sou en poche, avec pour seul bagage une lettre d'introduction, dont il espère qu'elle lui ouvrira toutes les portes. C'est très exactement ainsi qu'il est lui-même arrivé dans la capitale. Impossible de ne pas exploiter ce personnage semi-fictif qui lui ressemble tant... Il va donc mettre dans son propre d'Artagnan beaucoup de lui-même. La gaieté, l'esprit d'entreprise, le pragmatisme du jeune mousquetaire, ce sont ses qualités à lui. Il le décrit comme un homme qui ne s'ennuie jamais, qui aime se raconter des histoires et en rit parfois tout seul. Or les témoignages qui évoquent la personnalité de Dumas disent la même chose. Dans Le Vicomte de Bragelonne , lorsque d'Artagnan démissionne de son emploi royal, il dit en substance à Louis XIV ce qu'Alexandre Dumas avait écrit à Louis-Philippe pour lui présenter jadis sa démission ! C'est dire jusqu'où va l'identification... Et lorsque le directeur du journal exige que l'écrivain fasse enfin mourir d'Artagnan - le roman, qui en est à son troisième volume, commence vraiment à s'étioler -, eh bien, Dumas refuse ! Il est incapable de tuer son héros. C'est donc Maquet qui le tuera pour lui.

    Il achève les autres sans difficulté ?

    Oh que non ! Le fils de Dumas, pénétrant dans le bureau paternel, trouve un jour l'écrivain en larmes. "Je viens de tuer Porthos", avoue-t-il... C'est d'ailleurs sous les traits du corpulent et généreux Porthos que Gérard de Nerval voyait de préférence son ami Dumas. Au fond, s'il se reconnaissait particulièrement en d'Artagnan, il les a tous aimés et a mis un peu de lui en chacun. Cet écrivain truculent, insatiable, qui est à la tête d'un nombre invraisemblable de romans écrits de front, mais aussi d'innombrables relations amoureuses, réalise, avec ces quatre mousquetaires, un rêve impossible : il se démultiplie !

    "Un pour tous, tous pour un" : était-ce la devise des véritables mousquetaires ?

    Non, c'était la devise des cantons suisses ! C'est sans doute lors d'un voyage en Suisse que Dumas a retenu la formule. Je sais, c'est assez décevant...

    Les Trois Mousquetaires , alors qu'ils sont quatre... on se demande toujours pourquoi.

    Sans doute parce que cela sonne mieux que "Les Quatre Mousquetaires" ! Dumas est un homme de théâtre, il a le sens de ce qui est ou non agréable à l'oreille. Ses récits sont faits pour être dits à voix haute et Les Trois Mousquetaires ont d'ailleurs beaucoup été lus "à la veillée". "Comme ils sont quatre, le titre sera absurde, ce qui promet au roman le plus grand succès", avait-il dit au responsable du journal. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il avait raison...

    Dumas et les mousquetaires. Histoire d'un chef-d'oeuvre , de Simone Bertière (Editions de Fallois, 302 pages, 20 E).

    Le vicomte de Bragelonne , d'Alexandre Dumas, tome 1, édition de Simone Bertière, à paraître au Livre de Poche début février.

    http://www.lepoint.fr/culture/2010-01-01/interview-enquete-sur-les-trois-mousquetaires/249/0/409796

  • Voyage en Nervalie orientale

    Sébastien Baudoin

    Gérard Cogez commente Voyage en Orient de Gérard de Nerval, Gallimard, coll. « Foliothèque », n° 154, 2008.

     

    Parmi la féconde littérature de voyage qui n’a pas manqué de fleurir dans le sillage de Chateaubriand et son Itinéraire de Paris à Jérusalem, Gérard de Nerval, et son Voyage en Orient, se démarque singulièrement de son principal devancier, mais aussi de Lamartine dont les pas l’ont aussi précédé en terre orientale. C’est dans cette perspective que Gérard Cogez, dans son commentaire du récit de voyage nervalien, tend à mettre en lumière l’originalité de l’auteur.

    L’introduction cerne les premiers traits de singularité de Nerval dans son approche viatique pour mieux annoncer les étapes de l’investigation, au nombre de cinq : la nature du récit même, explorée en premier lieu, tend à envisager la nécessaire question référentielle dans un deuxième temps, part inhérente à tout récit de ce genre. Mais Nerval fait du voyage et de sa retranscription une quête, ce que la troisième étape de l’essai explore dans une relation nécessaire à « autruy » dirait Montaigne, dans une « recherche de l’autre » qui forme la quatrième étape. Enfin, c’est dans la moyenne voie entre l’étrangeté et les figures du « moi », tempérant jugements et propos, que Gérard Cogez termine son exploration, par la mise en valeur des « expériences d’ailleurs » ouvrant sur la mise en relief d’un « voyage singulier ». L’essai se conclut, comme il se doit dans la collection « Foliothèque », par un riche dossier permettant de prendre la mesure du contexte immédiat et plus lointain de l’œuvre nervalienne.

    Reconstruction éminemment imaginaire, Voyage en Orient est ainsi décrit, en introduction, comme se voulant avant tout animé d’un « parti pris résolument réaliste », déformant la relation au gré des nécessités de l’écriture, mais toujours dans le souci de rendre « [le] récit aussi plausible que possible ». Surtout, Nerval y fait « une manière d’inventaire de lui-même », il y rencontre l’autre comme un miroir de semblance et d’altérité présidant à la reconstruction d’un moi égaré. Ce portrait de lui « par la bande », l’auteur l’accompagne d’une immersion dans les lieux faite d’« ouverture d’esprit » et de « tolérance » assez rare chez les écrivains voyageurs de son temps. Nerval y est tour à tour « figure de l’errant, difficile à saisir », « chroniqueur », habile conteur de récits mis en abyme ou auteur en dialogue avec son « destinataire fictif » comme dans une « longue correspondance ». Ces méandres multiples se cristallisent alors autour « du rêve que fut aussi, pour [lui], l’Orient ».

    La première partie de cet essai, intitulée « Tel récit, quels voyages ? », cerne la conception même que se fait Nerval du récit de voyage, genre mineur à ses yeux, qui tombe souvent dans l’écueil des impressions et de « l’abus » de la « couleur locale ». Prenant le contrepied de ses illustres devanciers, il chercherait avant tout « l’imprévu » en arpentant les chemins de « traverse » : « la rue sera le domaine de prédilection du voyageur », « l’espace où s’élabore son esthétique littéraire ». S’inscrivant dans le genre viatique tout en se situant en porte à faux avec lui, Nerval fait du hasard « le metteur en scène des personnages successifs sur lesquels se focalisera son regard ». L’aventure et la « posture du vagabond » seraient, pour Gérard Cogez, une « construction du récit », car la correspondance nous révèle au contraire un itinéraire soigneusement planifié. Le travail du texte est aussi un moyen de redonner de l’unité à ce qui a souvent été publié avant de manière « fractionnée », dans un souci de cohérence. « Laboratoire littéraire », Voyage en Orient accueille aussi une bonne part de fiction pour relier entre elles les étapes de divers voyages, d’escales fictives en voyages désenchantés, conférant à sa vision du monde une dimension « fantomatique ». Pourtant, le voyageur manifeste dans le même temps un intérêt pour le concret et la vie quotidienne, s’installant souvent longtemps dans un même lieu, là où ses prédécesseurs ne faisaient que passer. Les mentions de la nourriture et les descriptions du « gîte » et du « couvert » sont ainsi des occasions de rendre « une relation authentique », se démarquant de Lamartine et de Chateaubriand par « le registre de la solitude et de l’anonymat » comme par sa « liberté de mouvement ». Il met en valeur « les résonances intimes » propres à l’incertitude inhérente à son identité vacillante. Aussi le rapport aux lieux est-il déterminant dans cette perspective.

    « L’invention de lieux » est ainsi étudiée dans la deuxième partie de l’essai par Gérard Cogez, insistant tout d’abord sur la conviction de Nerval selon laquelle les lieux « sont toujours à inventer ou à réinventer » par celui qui les traverse et les observe. Ce renouveau passe aussi par les « emprunts » aux voyageurs qui l’ont précédé ou par « la façon de les réécrire ». Si l’auteur tombe dans les clichés romantiques comme celui des Mille et Une Nuits, il les dépasse par l’intérêt qu’il porte aux « réalités présentes des pays et des populations ». Le voyage nourrit la « dimension onirique » fondamentale dans son œuvre et son existence : le voyageur y dépasse la conception figée de « l’orientalisme » pour manifester sa sensibilité picturale, l’ouvrant à la multiplicité insaisissable de l’orient plus qu’à son unité fallacieuse et schématique. Vienne, aux abords de l’oriental nervalien, est ainsi marqué par des « signes de disparité », des « dissemblances », espace « marginal » et « décentré » qui lui convient tout à fait. La Grèce, minorée dans la place qui lui est accordée, est vue loin de la grandeur héroïque de la libération nationale et du « panthéon » tant célébré par ses devanciers. L’Égypte, quant à elle, est observée de l’intérieur, le voyageur se fixant au Caire dans l’univers urbain, laissant aux autres la descente du Nil pour se recentrer sur l’identité du moi au miroir d’un désenchantement premier et d’une vue panoramique de la cité. Le Liban, perçu sous un angle renouvelé battant en brèche les idées reçues pour mettre en valeur la riche et enthousiasmante diversité des lieux, n’est qu’un prélude à l’étape fondamentale de Constantinople, « ville ouverte » et saturée de littérature descriptive et viatique. Il la perçoit à sa manière, comme le carrefour d’une « circulation ininterrompue », de points de vue innombrables, multiplicité qui ne peut qu’« exaucer […] les espoirs conscients […] de sa quête ».

    Nerval voyage essentiellement pour se chercher soi-même, comme le montre Gérard Cogez dans cette troisième partie de son essai, intitulée « Le voyage comme une quête ». Ce qu’il nomme la « visée thérapeutique » de la pérégrination entreprise est avant tout une « vertu curative » nécessaire pour Nerval qui entend par là œuvrer pour « son propre rétablissement ». Le « bouleversement mental » qu’il vient de vivre avant son départ est ainsi compensé par une « liberté retrouvée », un « affranchissement » salvateur qui passe par la réconciliation avec lui-même. Il s’agit d’« adhérer au monde », de s’y sentir lié : le franchissement des obstacles prend une valeur symbolique, celle d’une confusion qui prend sens. « Sur le bord de la route », « en marge du courant de la vie », Nerval voyage en perpétuel décalage, mû par une dynamique initiatique qui conduit, par un « désir de métamorphose », à trouver sa voie vers « un profond remaniement intime ». Indirectement, par un « parcours de légendes », via les histoires qu’il incorpore au sein de son voyage, il entend mettre fin à une « longue divagation intime » et construire son œuvre comme une « fin à son égarement ». Les contes retracés traitent de la folie, de l’enferment et du double, reprenant en abyme les problèmes intrinsèques qui déchirent l’auteur. Mais il n’aboutit ainsi qu’à une « illusion » de maîtrise existentielle qui ne peut se résoudre que dans le dilemme entre un enfermement solitaire et l’aspiration à une « intimité fraternelle » avec autrui.

    L’Orient devient le lieu où se joue cette dialectique essentielle pour Nerval, où il peut l’observer de l’extérieur, « à la recherche de l’autre », comme le montre Gérard Cogez dans la quatrième partie de son essai. Approchant de l’« étude ethnographique », Voyage en Orient témoigne d’un voyageur aux « regards empathiques » posés sur la réalité perçue : de l’intérêt porté aux religions, notamment aux derviches dont il se sent très proche, aux « fêtes et spectacles » montrant l’aspect « hétérogène » de la vie comparée à celle de l’Europe, il nuance la critique traditionnellement intolérante des « usages » locaux et dément ainsi sans ambages « les fantasmes européens » en la matière. De la question du harem à celle de l’esclavage, Nerval atteint tout de même les « limites de la bienveillance » par un « racisme déclaré » à l’égard de certaines éthiopiennes. La « rencontre des individus » n’est donc pas toujours bienveillante, même si elle l’est la plupart du temps, positionnant le voyageur en « témoin » par la vigueur du « commerce » et des échanges avec autrui. Cristallisant ses observations sur la féminité orientale, il met en œuvre cette fascination spéculaire qui aboutit tout de même à l’échec, celui du mariage avec « Saléma », une « jeune fille druze ». L’« expérience du féminin » se solde par une impasse, celle du trop plein de réalité, qui paraît même « sous la reine ».

    Nerval rejoint ainsi ses « hantises » et justifie d’autant plus ces « expériences d’ailleurs » dont parle Gérard Cogez dans la dernière partie de son essai, pour tenter de les conjurer. Le critique s’attache à déceler « l’allure expérimentale » du récit nervalien, livrant ses tâtonnements, ses émerveillements face à des miracles ou au contraire ses déceptions par rapport aux espaces rêvés à l’avance, rejoignant une constante du récit viatique au XIXe siècle. Face à la diversité du monde, le voyageur témoigne de toute sa tolérance et l’illustre dans des dialogues vifs et animés souvent autour de la question épineuse de la religion, ébranlant les « certitudes » et contribuant à façonner le « portrait de l’artiste en étranger ». Sous le feu des regards autochtones, il se livre à diverses métamorphoses mais « ses modifications intimes ne sont pas à la hauteur de ses espoirs initiaux » et la mélancolie ou la tristesse font du périple une véritable « déréliction » dans des espaces promis à mourir sous peu. La brèche persiste au fond de son être et laisse paraître parfois des « dérapages » de jugements irrespectueux, qui ne masquent pas cependant l’impression générale d’empathie et de tolérance qui ressort du récit.

    La conclusion à laquelle Gérard Cogez aboutit est celle d’un « voyage singulier », celui d’un « essai » de lui-même au sens où l’entend Montaigne, entre une perception historique du monde et les « intentions, représentations et réflexions d’un Européen ». A la fois pris dans le « jeu » du genre viatique et enivré par « un imaginaire que l’Orient aura, somme toute, généreusement fécondé », Nerval réalise avec Voyage en Orient une œuvre à ranger aux côtés des plus grandes. Gérard Cogez a ainsi démonté les rouages de la création nervalienne pour y déceler les tensions sublimes qui en font toute la saveur d’une expérience singulière de soi dans son rapport au monde et à l’altérité, qui ne sont que des envers du « moi » nervalien, ô combien riche et complexe.

    En complément de cette analyse, le « Dossier » apporte des éclairages intéressants sur l’écriture de l’auteur : un choix de passages de sa correspondance permet de prendre la mesure de l’écart entre les lettres et le texte de Voyage en Orient, témoin d’une transposition manifeste contaminée par l’imaginaire créateur. Les « prépublications », suivies des « autres textes de Nerval », jouent ce même rôle de miroir réfléchissant et déformant à la fois au regard de l’œuvre aboutie, montrant les essais de la plume comme les échos qui se retrouvent ailleurs et rendent leur cohérence à l’ensemble de l’œuvre nervalienne. Par le filtre d’autrui, Nerval se manifeste dans toute sa « singularité ». Ainsi les sections « autres voyageurs » et « sur Nerval » fournissent-elles un outil très utile pour mesurer l’originalité de l’auteur par rapport à ses devanciers et contemporains, le replaçant dans une continuité viatique comme critique, ce dont témoigne l’abondance des avis en la matière, hostiles ou non à l’homme comme à l’œuvre.

    Publié sur Acta le 13 septembre 2008

    Pour citer cet article : Sébastien Baudoin , "Voyage en Nervalie orientale", Acta Fabula, Notes de lecture, URL :

    http://www.fabula.org/revue/document4538.php

  • Bulletin Nerval nº 69 / 1er fevrier 2009

    nerval.jpgEDITION


    Michel Brix et Jean-Claude Yon, "Nerval et l'Opera-Comique. Le dossier des Montenegrins", Presses Universitaires de Namur / "Etudes nervaliennes et romantiques, 13", 2008.

    OUVRAGE

    Keiko TSUJIKAWA, Nerval et les limbes de l’histoire, Lecture des Illuminés, préface de Jean-Nicolas Illouz, Genève, Droz, 2008.

    Presentation de l'éditeur :
    Les Illuminés, publié en 1852 avec le sous-titre polémique et ambigu Les Précurseurs du socialisme, est un ouvrage énigmatique. Ce recueil des six portraits d’« excentriques de la philosophie » ne rassemble ni des « illuminés » ni des « socialistes » au sens strict, et surprend le lecteur par sa récusation de la catégorisation figée comme par sa composition rhapsodique.
    Écrits de seconde main pour la majeure partie, faits d’un montage de citations ou de plagiats, ces portraits restaient méconnus ou mal connus par les critiques nervaliennes. Témoignent-ils de l’adhésion de l’auteur à un illuminisme ? Sont-ils une création de Nerval ou plutôt le simple assemblage de textes appartenant à d’autres ? Pourquoi Nerval a-t-il choisi ces personnages marginaux plutôt que des autres figures majeures de l’illuminisme ou du socialisme ?
    Pour répondre à de telles questions, Keiko Tsujikawa établit et interprète le dossier des Illuminés en exploitant les livres et documents cités ou consultés par Nerval lui-même. Chaque portrait est en outre rapporté au contexte historique, politique, social, religieux et littéraire, du moment de sa parution. Enfin, la singularité des Illuminés dans l’ensemble de l’œuvre nervalienne augmente le sens et la portée de cette résurrection littéraire du passé, à travers, notamment, les interrogations de Nerval sur l’histoire et le temps historique.
    Trois fils rouges tissent l’ensemble du recueil : le politique, le religieux ainsi que l’histoire au lendemain de la Révolution française. Contre la rupture de l’histoire moderne, Nerval suggère la persistance d’un autre temps, celui des limbes, qui préserve la survie des rêves, non aboutis dans le passé, ce faisant fructueux pour l’avenir.

     

     

    couv mémoire.jpgARTICLES


    - John E. Jackson, "Nerval et l'Italie", in: L'Italie dans l'imaginaire romantique. Actes du colloque de Copenhague 14-15 septembre 2007 édités par Hans Peter Lund en collaboration avec Michel Delon. Det Kongelige Danske Videnskabernes Selskab / The Royal Danish Academy af Sciences and Letters, Historisk-filosofiske meddelelser 105, 2008, p. 109-132. ISBN 978-87-7304-339-4.
    (Information fournie par Hans Peter Lund)


    - Francoise Sylvos, "Nerval et Gautier, l'aventure d'un collaboration", in "Bulletin de la Societe Theophile Gautier", n° 30 ("Le Cothurne etroit du journalisme. Theophile Gautier et la contrainte mediatique"), 2008, p. 43-58. (http://www.lucie-editions.com/librairie/ouvrages/ouvrage.jsp?id=82519  )


    Patrick Nee, "De Nerval a Gautier, l'empiegement romantique du trajet de l'ame", in "Romantisme", 2008/4, n° 142, p. 107-123.


    COMPTES RENDUS

    - Pierangela Adinolfi, CR de G. de Nerval, "Aurélia. Les Nuits d'octobre. (...)" (ed. Jean-Nicolas Illouz, Paris, Gallimard / "Folio", 2005), in "Studi Francesi", n° 155, mai-aout 2008, p. 479-480.

    - Lise Sabourin, CR de Claude Pichois et Michel Brix, "Dictionnaire Nerval" (Tusson, Du Lerot, 2006), in "Studi Francesi", n° 155, mai-aout 2008, p. 479-480.

    - Lise Sabourin, CR de Theophile Gautier, "L'Hirondelle et le Corbeau. Ecrits sur Gerard de Nerval" (ed. Michel Brix et Hisashi Mizuno, Bassac, Plein Chant, 2008), in "Studi Francesi", mai-aout 2008, p. 480.

    - Hisashi Mizuno, CR de G. de Nerval, "Les Confidences de Nicolas" (ed. Michel Brix, Paris, Le Sandre, 2007), in "Romantisme", n° 141, 2008/3, p. 130-131.

    - Gabrielle Chamarat, CR de "Lire Nerval au XXIe siècle" (ed. H. Mizuno, Nizet / coll. "Etudes du romantisme au Japon", 2007) in "Romantisme", n° 141, 2008/3, p. 131-132.

    COLLOQUE

    Michel Brix, "Nerval et la quete de l'Arcadie, du Voyage en Orient a Aurelia", colloque "Connaissance de l'Orient" organise par Bernard Franco, Sorbonne d'Abu Dhabi (EAU), 14 janvier, deuxieme seance de la matinee

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.

    Cette note s'inscrit dans le cadre plus général de la catégorie Nerval (que vous pouvez consulter directement en bas de la colonne de droite ou grâce à la recherche ou en passant par le plan) et de mes travaux dont mon mémoire "Des paysages de Baudelaire et Nerval" (qui figure sur le site Nerval cité ci-dessus)que vous pouvez acheter en passant par la bannière en haut de ce blog.

    A voir aussi: les autres notes de la catégorie "Nerval", notamment les bulletins que je reçois tous les 15 jours:

    http://www.lauravanel-coytte.com/search/bulletin%20nerval

  • Nerval comme ”nom commun”

    nerval.jpgProposition 54 d'Ecriture ludique -  Noms détournés (Mariev)

    A l'image du mot POUBELLE (en fait le nom de famille du préfet qui imagina et mit en place le système de collecte des ordures en bacs), prenez un nom propre, courant ou de votre invention, et imaginez une histoire qui amènerait ce nom à entrer dans le vocabulaire courant (comme nom commun).

    Aucune contrainte de longueur; votre texte peut se présenter comme une narration classique, un conte, un article de dictionnaire ou d'encyclopédie, le cours d'un prof de français, un dialogue...


    http://www.ecritureludique.net/article-22502889.html

    Mon texte ci-dessous:

    NERVAL : nom masculin désignant un « état entre rêve et réalité. »

    9 septembre 2008

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    http://www.paperblog.fr/1078173/mon-texte-inedit-sur-ce-blognerval-comme-nom-commun/

    et Lartino:

    http://www.lartino.fr/lauravanelcoytte/texte-inedit-blog-nerval-nom-pa1215.html

    Cf. ce texte complet dans mon recueil "Mes paysages de Nerval et Baudelaire" en vente sur ce blog