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La représentation des bohémiens:art et littérature - Page 4

  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    Les bohémiens et la guitare dans la littérature(clin d'oeil à Elisabeth)

     

    La présence de la guitare dans la littérature espagnole est systématiquement liée à l'évocation de la musique et des danses populaires andalouses, très souvent assimilées à la culture gitane. Ainsi, l'instrument subit-il les vicissitudes des rapports entre les intellectuels ibériques et le sud de la péninsule : alternativement, l'austère Vieille-Castille ou la sensuelle Andalousie dominent les forces politiques et les valeurs artistiques du moment, entraînant dans leur triomphe le rejet ou l'exaltation de la culture andalouse, de ses chants et de la guitare.

    La première grande référence que nous possédons concernant la guitare dans la littérature espagnole nous est fournie par CERVANTES. Son oeuvre maîtresse, DON QUICHOTTE, reste muette sur ce point. Même les NOUVELLES EXEMPLAIRES évitent ce thème, à l'exception de la Gitanilla, dont le personnage principal, Preciosa, est une jeune chanteuse et danseuse. Par contre, les entremeses et les comédies de CERVANTES abondent en notations sur le rôle de la guitare dans la musique populaire de l'époque.

    L'instrument paraît indispensable pour l'accompagnement des danses (La Eleccion de los Alcades de Daganzo et Pedro de Urdemalas). Dans cette dernière oeuvre, Maldonado, "comte" des gitans, adresse ses encouragements aux danseuses.

    Dans le "Prologue au lecteur" de ses comédies, CERVANTES écrit que derrière la vieille couverture qui sert de rideau se tiennent les musiciens chantant sans guitare quelque ancienne romance. Cette coutume opposait d'ailleurs les gitans aux Andalous pour lesquels la guitare était l'accompagnement quasi obligatoire du chant.

    A la mort de CERVANTES (1616), l'Espagne est entrée dans l'austérité morale imposée par ses monarques, depuis Charles QUINT et son petit-fils, Philippe II. Dès lors, le peuple et les gitans ne sont plus à la mode et il faudra attendre les débuts d'une législation plus "éclairée", à la fin du XVIIIè siècle, pour voir réapparaître une littérature s'attachant à la description des traditions populaires.

    Les Cartas marruecas de José Cadalso, écrivain gaditain, publiées en 1774, sont à l'origine d'une longue série d'oeuvres littéraires folkloriques.

    Dans la lettre n° 7, Nuno, qui représente l'auteur, prétend stigmatiser la licence des moeurs de la jeunesse de l'époque et prend pour cible une réunion dans une taverne sur la route de Cadix.

    On trouverait dans de nombreuses autres oeuvres mineures de la première moitié du XIXè siècle l'association entre la guitare et ces réunions spontanées qui rappelent le carnaval et les rites païens. Mais apparaît vers la même époque un autre personnage : le rebelle populaire, souvent un contrebandier ; la guitare est souvent sa confidente et devient cette fois personnage tragique. Dans El Diablo Mumdo, de ESPRONCEDA, publié vers 1840, le personnage principal apprend en prison à jouer de la guitare.

    Dans ses Poesias andaluzas en 1841, Tomas RODRIGUEZ Y DIAS RUBI met lui aussi en scène des bandits-héros populaires environnés de guitares.

    Même adéquation de la guitare tragique et de la délinquance-protestation sociale dans Cuentos et romances andaluces de Manuel MARIA DE SANTA ANA, publiés en 1844 et dont succès provoqua une réédition en 1869. Contrebandiers, voleurs, vagabonds, prostituées ... se rencontrent dans le cadre traditionnel de la taverne.

    L'Andalousie est d'ailleurs à cette époque à la mode dans toute l'Europe. Les souvenirs de voyages laissés par les Anglais, Georges B0RROW et Richard FORD, l'Italien Carlo DEMBROWSKI, les Français Prosper MERIMEE, Théophile GAUTIER, Alexandre DUMAS notent tous l'omniprésence de la guitare.

    Une telle attention des écrivains pour la guitare et la musique populaire andalouses correspondait à un véritable engouement du public. Mais, dans la seconde moitié du XIXè siècle, l'abus fut tel et servit de prétexte à des oeuvres d'une si piètre valeur que les intellectuels réagirent violemment contre cette nouvelle mode littéraire.

    Dès 1856, dans son prologue à Souvenirs et beautés de l'Espagne, MADRAZO signale que le thème des coutumes andalouses est épuisé et provoque le dégoût. Des auteurs comme Armando PALACIO VALDES et Leopoldo ALAS CLARIN partagent ce sévère jugement, qui se transforme en hostilité déclarée chez les écrivains de la génération de 1898.

    La guitare retourne aux oubliettes de la littérature ibérique. Cest que la situation n'est plus propice aux fêtes, ni à la contestation : désastres coloniaux, misère dans les campagnes, révoltes et répressions partout.

    Il faudra attendre l'explosion d'espoir des premières années de la République espagnole pour que les écrivains redécouvrent la culture populaire, et avec elle la guitare.

    Les poètes, surtout, sauront exprimer ce nouveau visage de la guitare.

    (Editions Atlas "Ma guitare")

    J'ai emprunté cette (partie de) note à Elisabeth:http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/03/21/guitare-et-litterature.html

  • Exposition "Picasso-Carmen, Sol y Sombra" au Musée Picasso à Paris du 21 Mars au 21 Juin 2007

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    L’exposition montre comment la fascination de Picasso pour Carmen s’apparente à une longue quête imaginaire et souterraine sur le thème des amours tragiques.
    "Provocante et rebelle, Carmen, icône de la passion, hante l’oeuvre de Picasso. La mythique héroïne de Prosper Mérimée (nouvelle publiée en 1845) et de Georges Bizet (opéra créé en 1875) assiège l’artiste depuis son oeuvre de jeunesse où gitanes et prostituées confondent leur aura sulfureuse. Quelque 220 oeuvres sont ainsi rassemblées autour de ce « motif carménien » : peintures, dessins, gravures, photographies et documents.

    Croisant présentation chronologique et thématique, l’exposition revient d’abord sur l’oeuvre précoce (1898-1903) de l’artiste. Le croquis madrilène d’une jeune femme fait mention du prénom, « Carmen », dès 1898. Il inaugure un cycle marqué par la vision noire du Goya des Caprichos ou des Sueños où bohémiennes et majas (« les belles ») se révèlent indissociables de l’emblématique Célestine, entremetteuse et sorcière (Fernando Rojas, La Célestine ou tragicomédie de Calixte et Mélibée, 1499 ; Pablo Picasso, La Célestine, 1904). Puis, sous les travestissements d’une Espagne de fantaisie avec panoplie de mantille, châle, grand peigne et éventail, l’artiste va métamorphoser et plier à ses recherches plastiques les plus radicales la fatale héroïne. L’exposition rassemble ainsi pour la première fois à Paris quelques uns des grands tableaux peints par l’artiste dans les années 1904-1918. Ils forment une véritable galerie de portraits féminins en costume espagnol alliant modernité et références aux maîtres anciens et contemporains (Goya, Vélasquez, Manet) : Fernande à la mantille, 1905, Portrait de Benedetta Canals, 1905, Grand Nu au peigne, 1906, Femme à l’éventail, 1909, Femme à la mantille, « La Salchichona », 1917, Portrait d’Olga à la mantille, 1917, Blanquita Suarez, 1917, Olga au fauteuil, 1918.

    L'« opéra funèbre » de Bizet s’achève par le meurtre de Carmen sur fond de mise à mort du taureau dans l’arène. Cette symétrie du sacrifice de l'animal sauvage et de la femme va inspirer tout particulièrement l’oeuvre surréaliste de Picasso. En témoignent, dans l’exposition, les riches variations mytho-tauromachiques, dessinées et gravées, mettant en scène les étreintes et combats des toreros/toreras des années 1920-1935. Dans les années cinquante, c’est à l’illustration de la nouvelle de Mérimée que l’artiste travaille enfin, avec un très bel ensemble d’aquatintes et de burins où la « Carmencita » picassienne apparaît comme l’incarnation même de la peinture (Pablo Picasso, Prosper Mérimée, Louis Aragon, Carmen des Carmen, Paris, Editeurs français réunis, 1964). Carmen, foyer d'une ardente symbolisation iconographique, se révèle figure du double, du peintre lui-même se reflétant au miroir de la femme, de l'autre."

    INFOS PRATIQUES

    MUSÉE PICASSO, Hôtel Salé, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris

    Accès:
    Métro : Saint-Paul / Chemin Vert / Saint Sébastien Froissart
    Bus : 29, 96, 69 et 75

    Horaires:
    Ouvert tous les jours sauf le mardi. De 9h30 à 17h30 (à 18h00 à partir du 1er avril)
    Tarifs: 7,70 € plein tarif ; 5,70 € tarif réduit (de 18 à 25 ansinclus) ; gratuit pour les moins de 18 ans, et le premier dimanche de chaque mois.

    Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter le site du Musée Picasso.
    http://www.hotels-paris-rive-gauche.com/blog/index.php/2007/03/14/1626-exposition-picasso-carmen-sol-y-sombra-au-musee-picasso-a-paris-du-21-mars-au-21-juin-2007
  • Picasso : Autoportrait au nez rouge

    ÉRIC BIÉTRY-RIVIERRE.
     Publié le 22 mars 2007
    Actualisé le 22 mars 2007 : 10h38

    La Fondation Pierre-Gianadda passe l'oeuvre au crible de la thématique circassienne.

    ENFANT, il adorait aller au Tivoli Circo Ecuestre de Barcelone. Adulte, il fréquentait Medrano. Vieillard, il ne ratait jamais une diffusion de «La piste aux étoiles». Parmi tous les artistes passionnés par le cirque - et l'on sait combien ils sont nombreux, depuis le Pierrot de Watteau -, Pablo Picasso est assis aux premiers rangs. À une place aussi importante que celle qu'il occupe dans l'histoire de l'art. En 2004 « La grande parade », exposition organisée au Grand Palais par Jean Clair à partir de l'essai définitif écrit sur la question par Jean Starobinsky (Portrait de l'artiste en saltimbanque, Gallimard), l'avait magistralement démontré. Aujourd'hui, dans le cirque naturel du Valais suisse qu'est Martigny, la Fondation Pierre-Gianadda se focalise sur l'artiste en passant l'ensemble de sa carrière au crible du thème des arts de la piste et des saltimbanques. Peu de grandes huiles - tout de même plusieurs Arlequins au costume en damier de plus en plus propice au cubisme, deux Paulo en Pierrot, enfants tristes de 1925 et 1929, une Femme acrobate aussi radicalement démembrée qu'épurée de 1930... En revanche, beaucoup d'esquisses, de dessins et d'aquatintes où la pensée fuse, de plus en plus sûre de son trait, de plus en plus proche du sujet.
    Une passion conservée tout au long de la vie
    Voilà Picasso dompteur d'une humanité bestiale. Picasso clown à la fois amusé et triste d'un monde pathétique. Picasso bateleur aimant se frotter à mille défis inédits, acrobate du risque, forain de l'aventure. Voilà aussi Picasso fabricant de masques ou encore goinfre de ballerines. Et partout se rêvant marginal, maudit et merveilleux. Oui, décidément, l'artiste ne pouvait trouver ailleurs que dans la sciure, la sueur et le fard meilleure métaphore de lui-même. La splendide série de photographies de David Douglas Duncan le montrant déguisé en clown, jubilant comme un enfant, explique tout. Picasso allait partager cette passion avec presque toute l'avant-garde du début du XXe siècle et, surtout, la conserver tout au long de sa vie. Avec, comme seul concurrent d'Arlequin, le Minotaure. À Martigny, l'accrochage ménage l'espace sacré d'un temple antique dédié à Mithra, dieu solaire. Lors des fouilles, on y trouva une tête de taureau tricorne en bronze. La bête fabuleuse était déjà en piste...
    Jusqu'au 10 juin à la Fondation Pierre-Gianadda. 10, rue de la Gare, 1920 Martigny (Suisse). Catalogue 366 p. couleur, 30 eur. Tél. : + 41 27 722 39 78 et http://www.gianadda.ch
  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    George Borrow et les Gypsies(Pour Elisabeth)

     

    MON TRAVAIL DE DEA P.2:

    BORROW (George), Lavengro. Le maître des mots. Le savant, le gypsy, le prêtre. Traduit de l’anglais et présenté par André Fayot. Domaine romantique, José Corti, 1996, 661p.

     

    Agent de la British and Foreign Bible Society, Borrow est un missionnaire écossais et protestant. « Au moment même où il fait preuve à l’égard de Rome d’une hargne qu’on a quelque mal a comprendre aujourd’hui, il montre pour les Gypsies ou les Irlandais – deux populations victimes à l’époque d’un mépris général - une ouverture et un intérêt constant[1]. » Il est un pionnier dans l’intérêt qu’il porta aux Gypsies qui incarnent pour lui deux valeurs essentielles : la poésie et la liberté.

    Il fait de son ami le Gypsy Jasper Petulengro un portrait plein de délicatesse et de chaleur.

    Dans sa préface, l’auteur présente son livre comme un « rêve fait pour partie d’étude et pour partie d’aventure[2]. » Ce rêve se situe dans les îles britanniques au premier quart du XVIII e siècle.

     

    UN EXTRAIT DU TEXTE LUI-MEME:

     

    "L'empoisonnement du cochon","Poisonning the porker",Traduction libre du "Romany Rye" de George Borrow (1843)

    Chapitre VII

     

    "Il y a un fond de vérité dans ces chansons, frère, dit Mr Petulengro1 quand les chants et la musique eurent cessé.

    - Oui, dis-je, ce sont très certainement de remarquables chansons. Je dis, Jaspers, que je souhaite que vous n'ayez pas empoisonné de porcs dernièrement 2 .

    - Et supposons que nous l'ayons fait, frère, et alors ?

    - Et bien, c'est une pratique très dangereuse, pour ne rien dire de son immoralité.

    - La nécessité n'a pas de loi, frère.

    - C'est vrai, dis-je, je l'ai toujours dit, mais vous n'êtes pas nécessiteux et vous n'avez pas à empoisonner de porcs.

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  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    "Chanteuses Tsiganes de Moscou au XIXè siècle." Extrait de "Des Bohémiens et de leur Musique..." Franz Liszt 1859"

    Chapitre LXXIII

    On n'a pas su nous dire au juste d'où et comment sont d'abord arrivées à Moscou 1celles qui y produisent depuis tant d'années une sensation qui ne s'émousse pas encore, ni de quelle manière elles se recrutent 2. Qui peut avoir été à Moscou sans se souvenir de ses prestigieuses Bohémiennes ? On a beaucoup parlé des Bayadères et des Almées de l'Inde, des voluptueux enivrements de leur beauté; pourtant, lorsqu'il en est venu à Paris, elles en sont reparties sans que Paris fût en émoi pour cela. Mais les Bohémiennes ne quitteraient pas impunément Moscou. Elles s'y sont fait une place dans les archives des premières familles de l'empire, place marquée en rouge et en noir, en plaisirs sans pareils et en pertes irréparables. Elles sont devenues la terreur des mères et des tuteurs, et si l'on écoute parler ceux-ci, on les entendra conter, avec effroi et horreur, l'histoire de plus d'un prince qui aura dévoré avec elles, en fêtes et en festins, danses et punchs, joies et délices, tout son patrimoine de millions au bout de quelques étés; de tel comte qui se sera tué de rage de ne pouvoir concourir avec eux; de plus d'un jeune seigneur qui aura puisé auprès d'elles le dégoût de la vie et de tous ses biens. De moins jeunes, de moins forts y trouvent une douce stupidité, et se complaisent à les posséder, par les yeux, toujours et toutes à la fois, comme un Thériaki. Qui pourrait compter et énumérer leurs moins brillantes, moins illustres et plus nombreuses victimes encore ? On en comprend la foule en voyant ces magiciennes, qui sont belles en effet, et dont les chants peuvent porter l'ivresse, même dans les cerveaux que leurs poses séductrices ne troubleraient pas4 .

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  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    La représentation des bohémiens dans la littérature:"Les Zigani ou Gypsies de Russie" par George Borrow ,extrait de "The Zincali" 1841

     

    Traduction libre

    (les appelations originales de Borrow : Gypsy et Zingani ont été gardées)

     

    On les trouve dans toute la Russie excepté dans la province de Saint-Petersbourg d'où ils ont été bannis. Dans la plupart des villes de province on peut en trouver à moitié civilisés et subsistant en trafiquant des chevaux ou en soignant les affections propres à ces animaux ; mais la grande majorité rejette ce mode de vie et traverse le pays en bandes comme les anciens Hamaxioboi ; les immenses plaines herbeuses de Russie leur fournissent la pâture pour leurs hordes de bétail desquels, ainsi que du produit de la chasse ils dépendent pour leur subsistance.

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  • Catégories : La représentation des bohémiens:art et littérature

    La représentation des bohémiens dans la littérature au XIX e siècle:"Les Bohémiens" d'Alexandre Pouchkine

    Des Bohémiens, troupe bruyante, vont errant en Bessarabie; aujourd'hui, sur la rive du fleuve, ils plantent leurs tentes déchirées. Douce comme l'indépendance est leur nuitée; qu'on dort bien à la belle étoile! Entre les roues des chariots, derrière des lambeaux de tapis, on voit briller le feu. La horde alentour apprête son souper. Sur le gazon, les chevaux paissent à l'aventure. Un ours apprivoisé a pris son gîte auprès d'une tente. Tout est en mouvement au milieu du désert; on part demain à l'aube et chacun fait gaiement ses préparatifs. Les femmes chantent, les enfants crient, les marteaux font résonner l'enclume de campagne. Mais bientôt sur la bande vagabonde s'étend le silence du sommeil et le calme de la steppe n'est plus troublé que par le hurlement des chiens et le hennissement des chevaux. Tout repose, leurs feux s'éteignent, la lune brille seule dans le lointain des cieux, versant sa lumière sur la horde endormie.

     Dans une tente solitaire, un vieillard ne dort point encore. Assis devant quelques charbons, et recueillant leur mourante chaleur, il regarde la plaine où s'étend le brouillard de la nuit. Sa fille est allée courir la campagne déserte. Libre enfant, elle ne connaît que son caprice. Elle reviendra... mais voici la nuit et bientôt la lune va disparaître derrière les nuages à l'horizon.

    Zemfira ne revient pas, et l'humble souper du vieillard se refroidit à l'attendre.

     Mais, la voici. Derrière elle, sur la steppe, un jeune homme s'avance ; il est inconnu au bohémien:

    - Père, dit la jeune fille, j'amène un hôte. Derrière le Kourgane là-bas dans le désert, je l'ai rencontré et je l'amène au camp pour la nuit. Il veut devenir bohémien comme nous. La justice le poursuit, mais en moi il trouvera une bonne compagne. Il s'appelle Aleko; il me suivra partout.

     LE VIEILLARD: Bien; reste jusqu'à demain à l'ombre de notre tente, plus longtemps, si tu veux. L'abri, le pain nous le partagerons. Sois des nôtres. Tu t'accoutumeras à nos façons, à notre vie errante, à la misère, à la liberté. Demain, au point du jour, un même chariot nous emportera tous les trois. Prends un métier, choisis: forge le fer ou chante des chansons en promenant l'ours de village en village.

    ALEKO: Je reste.

    ZEMFIRA: Il est à moi, qui pourrait me l'arracher? Mais il est tard. La jeune lune a disparu. La brume couvre la campagne et mes yeux se ferment malgré moi. 

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  • La représentation des bohémiens dans la peinture:"La diseuse de bonne aventure" de Georges de la Tour

    medium_la_diseuse_de_bonne_aventure.jpg 

    Peinture française
    Peinture (Scène intérieure)


    Dimensions : 1,23 m x 1,02 m
    Matériaux : Peinture à l'huile sur toile

    Date : approx. entre 1630 et 1639



    Région en relation : France

    Acquisition : Rogers Fund (1960)

    http://www.insecula.com/oeuvre/O0026929.html

    CE THEME DE LA DIVINATION BOHEMIENNE SERA ENCORE UTILISE DANS LES SIECLES SUIVANTS/MON TRAVAIL DE DEA P.21:

    VAUX DE FOLETIER (François de), La divination bohémienne et les grands de ce monde in Etudes tsiganes, 1980, n°4, p. 17-24.

     

     

     

    Légendaires ou historiques, les rapports entre la divination bohémienne et les grands de ce monde ont inspiré les peintres du XIX e siècle.

     

    Une devineresse aurait annoncé au jeune Félix Peretti qu’il deviendrait pape ; il le deviendra en 1585 sous le nom de Sixte – Quint. Cela ne l’empêcha pas de condamner la géomancie, la nécromancie et la chiromancie dans la bulle Coeli et terre en 1585.

     

    Victor Schnetz a peint Devineresse annonçant à un jeune berger qu’il sera pape, présenté au Salon de 1824.

     

    Une bohémienne aurait prédit à Vivant Denon, enfant : « Tu seras aimé des femmes, une belle étoile luira sur toi. »

     

    Devéria sous-titre son tableau : « Il serait dans les bonnes grâces de tous  les souverains d’Europe. Cette prophétie lui fut toujours présente et influa sur sa destinée. »

     

    Vivant Denon fut en effet comblé de succès féminins et officiels. Il sera directeur du Musée du Louvre.

     

     

  • La représentation des bohémiens dans la peinture au XVI e siècle: "La diseuse de bonne aventure" du Caravage

    medium_la_diseuse_caravage.jpg
    Un jeune homme élégant se fait dérober l'anneau de sa main par une bohémienne qui lui prédit son avenir.

    Ce tableau, qui provient de la collection du cardinal del Monte, est une répétition du Caravage à la Pinacoteca Capitolina de Rome. Il sera offert à Louis XIV par le prince don Camillo Pamphili en 1665.
    Peinture italienne
    Peinture (Scène intérieure)


    Dimensions : 131 cm x 99 cm
    Matériaux : Peinture à l'huile sur toile

    Date : approx. entre 1594 et 1595



    Région en relation : Italie

    Acquisition : Couronne de France (1665).
    CE THEME DE LA DIVINATION BOHEMIENNE FUT ENCORE UTILISE DANS LES SIECLES SUIVANTS: mon travail universitaire, p.21:
    VAUX DE FOLETIER (François de), La divination bohémienne et les grands de ce monde in Etudes tsiganes, 1980, n°4, p. 17-24.

     

     

     

    Légendaires ou historiques, les rapports entre la divination bohémienne et les grands de ce monde ont inspiré les peintres du XIX e siècle.

     

    Une devineresse aurait annoncé au jeune Félix Peretti qu’il deviendrait pape ; il le deviendra en 1585 sous le nom de Sixte – Quint. Cela ne l’empêcha pas de condamner la géomancie, la nécromancie et la chiromancie dans la bulle Coeli et terre en 1585.

     

    Victor Schnetz a peint Devineresse annonçant à un jeune berger qu’il sera pape, présenté au Salon de 1824.

     

    Une bohémienne aurait prédit à Vivant Denon, enfant : « Tu seras aimé des femmes, une belle étoile luira sur toi. »

     

    Devéria sous-titre son tableau : « Il serait dans les bonnes grâces de tous  les souverains d’Europe. Cette prophétie lui fut toujours présente et influa sur sa destinée. »

     

    Vivant Denon fut en effet comblé de succès féminins et officiels. Il sera directeur du Musée du Louvre.

     


  • La représentation des bohémiens dans la peinture:"La diseuse de bonne aventure" de Victor Schnetz

    medium_schnetz.jpgCette toile, présentée dans le cadre de l'exposition-dossier organisée par J.-P. Cuzin autour de la Diseuse de bonne aventure de Caravae, venait d'être achetée sur le marché parisien. Non signée, elle était attribuée à Schnetz.

    Peinture française
    Peinture (Portrait)


    Dimensions : 62 cm x 75 cm
    Matériaux : Peinture à l'huile sur toile

    Artiste : Victor Schnetz


     

    Lieu : Musée du Louvre
    Géricault
    Aile Sully - Deuxième étage - Section 61


    Région en relation : France

    Acquisition : Musée d'art Roger-Quillot de Clermont-Ferrand (1977)

    http://www.insecula.com/oeuvre/O0009932.html

     

    A PROPOS DE CE TABLEAU(et de ce thème dans la peinture) MON TRAVAIL DE DEA p.21:

    VAUX DE FOLETIER (François de), La divination bohémienne et les grands de ce monde in Etudes tsiganes, 1980, n°4, p. 17-24.

    Légendaires ou historiques, les rapports entre la divination bohémienne et les grands de ce monde ont inspiré les peintres du XIX e siècle.

    Une devineresse aurait annoncé au jeune Félix Peretti qu’il deviendrait pape ; il le deviendra en 1585 sous le nom de Sixte – Quint. Cela ne l’empêcha pas de condamner la géomancie, la nécromancie et la chiromancie dans la bulle Coeli et terre en 1585.

    Victor Schnetz a peint Devineresse annonçant à un jeune berger qu’il sera pape, présenté au Salon de 1824.

    Une bohémienne aurait prédit à Vivant Denon, enfant : « Tu seras aimé des femmes, une belle étoile luira sur toi. »

    Devéria sous-titre son tableau : « Il serait dans les bonnes grâces de tous  les souverains d’Europe. Cette prophétie lui fut toujours présente et influa sur sa destinée. »

    Vivant Denon fut en effet comblé de succès féminins et officiels. Il sera directeur du Musée du Louvre.

     

     

  • La représentation des bohémiens dans la peinture:"La diseuse de bonne aventure" de François-Joseph Navez

     
    medium_la_diseuse_2.jpgNavez écrira de Rome, à son mécène Auguste de Hemprine, premeir propriétaire du tableau :
    "J'ai terminé un tableau qui, j'en suis sûr, ferait de l'effet à votre exposition. C'est une diseuse de bonne aventure, d'une expression et d'un ton extraordinaire. A coté d'elle sont deux femmes de brigands, avec le mari de l'une d'elles dans leur costume."
    Peinture française
    Peinture (Scène)

    Dimensions : 1,28 m x 1,04 m
    Matériaux : Peinture à l'huile sur toile

    Date : 1821


     

    Lieu : Musée du Louvre
    Géricault
    Aile Sully - Deuxième étage - Section 61


    Région en relation : Belgique


    Acquisition : Collection particulière de Bruxelles

    http://www.insecula.com/oeuvre/O0009931.html

    MON TRAVAIL DE DEA P.21

    VAUX DE FOLETIER (François de), La divination bohémienne et les grands de ce monde in Etudes tsiganes, 1980, n°4, p. 17-24.

     

     

     

    Légendaires ou historiques, les rapports entre la divination bohémienne et les grands de ce monde ont inspiré les peintres du XIX e siècle.

     

    Une devineresse aurait annoncé au jeune Félix Peretti qu’il deviendrait pape ; il le deviendra en 1585 sous le nom de Sixte – Quint. Cela ne l’empêcha pas de condamner la géomancie, la nécromancie et la chiromancie dans la bulle Coeli et terre en 1585.

     

    Victor Schnetz a peint Devineresse annonçant à un jeune berger qu’il sera pape, présenté au Salon de 1824.

     

    Une bohémienne aurait prédit à Vivant Denon, enfant : « Tu seras aimé des femmes, une belle étoile luira sur toi. »

     

    Devéria sous-titre son tableau : « Il serait dans les bonnes grâces de tous  les souverains d’Europe. Cette prophétie lui fut toujours présente et influa sur sa destinée. »

     

    Vivant Denon fut en effet comblé de succès féminins et officiels. Il sera directeur du Musée du Louvre.

     

     



  • "Parade au cirque" de Marc Chagall

    medium_cha_4g_cirque.jpg

     

    Marc Chagall
    Parade au cirque
    Clown à la chèvre jaune
    La Parade
    1980
    Lithographie
    Donation Sorlier, 1988
    Musée national Message Biblique Marc Chagall

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai vu hélas dans la vie un cirque ridicule
    Quelqu'un tonitruait pour effrayer le monde, et
    Un tonnerre d'applaudissements lui répondait .
    J'ai vu aussi comment on se pousse vers la gloire et
    Vers l'argent : c'est toujours le cirque
    Une révolution qui ne conduit pas vers son idéal
    Est, peut être aussi, un cirque .
    Je voudrais toutes ces pensées et ces sentiments
    Les cacher dans la queue opulente d'un cheval
    De cirque et courir après lui, comme l'autre petit clown
    En demandant la pitié afin qu'il chasse la tristesse
    Terrestre


                                                             Marc Chagall POEMES
                                                            Cramer éditeur Genève


    http://ombrescontrevents.hautetfort.com/archive/2005/10/21/le-cirque-marc-chagall.html

     

    Les musiciens et artistes nomades font partie intégrante de la civilisation Yiddish d’Europe de l’Est, et Chagall garde de son enfance le souvenir ébloui du violoniste et de ceux qui l’accompagnaient. Il renoue avec le cirque à son arrivée à Paris. Il est en effet invité, comme beaucoup d’autres artistes, dans la loge de Vollard, grand marchand d’art pour qui il travaille, au Cirque d’hiver. Son goût pour les lumières, le mouvement, la magie du cirque est fortifié par le sentiment de parenté qu’il éprouve à l’égard des saltimbanques et des musiciens, artistes comme lui. Tableaux et illustrations lithographiques en grand nombre témoignent de cette passion pour le cirque.

    Chagall découvre la lithographie en 1946, alors qu’il est encore en exil à New York. A son retour à Paris, l’artiste travaille la lithographie dans l’atelier Mourlot, où se sont retrouvés les plus grands artistes du siècle, Braque, Picasso, Miro. Dans ce travail, qui prend peu à peu une place importante dans son œuvre, il est assisté par le lithographe Charles Sorlier.

    Ce dernier, qui a constitué une importante collection de lithographies de Chagall, en lègue une partie au musée en 1988. Parmi celles-ci, le cirque, bien entendu, a une place importante.

    http://www.musee-chagall.fr/

     

  • "La tzigane" de Guillaume Apollinaire

    La Tzigane savait d'avance
    Nos deux vies barrées par les nuits
    Nous lui dîmes adieu et puis
    De ce puits sortit l'Esperance
    L'amour lourd comme un ours privé
    Dansa debout quand nous voulûmes
    Et l'oiseau bleu perdit ses plumes
    Et les mendiants leurs Avé

    On sait très bien que l'on se damne
    Mais l'espoir d'aimer en chemin
    Nous fait penser main dans la main
    À ce qu'a prédit la tzigane

    http://www.toutelapoesie.com/poemes/apollinaire/la_tzigane.htm

  • "Les bohémiens" d'Albert GLATIGNY (1839-1873) dans "Les vignes folles"

     Gustave de Coutouly.

    Vous dont les rêves sont les miens,
    Vers quelle terre plus clémente,
    Par la pluie et par la tourmente,
    Marchez-vous, doux Bohémiens ?

    Hélas ! dans vos froides prunelles
    Où donc le rayon de soleil ?
    Qui vous chantera le réveil
    Des espérances éternelles ?

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  • "Salomé" de Guillaume Apollinaire

        Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
        Sire je danserais mieux que les séraphins
        Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
        En robe de comtesse à côté du Dauphin

        Mon cœur battait battait très fort à sa parole
        Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
        Et je brodais des lys sur une banderole
        Destinée à flotter au bout de son bâton

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  • En piste ! Toulouse-Lautrec et le cirque au Musée d'Albi jusqu'au 26 novembre 2006

    medium_cirque.jpgH. Toulouse-Lautrec, Au cirque, travail sur le panneau
    © Musée Toulouse-Lautrec
    Albi Tous droits réservés.

    Thème récurrent, le cirque fait partie de l'univers d'Henri de Toulouse-Lautrec dès son enfance. La figure de l'écuyère, de l'acrobate, le numéro du clown, comme les prouesses équestres, le fascinent et lui inspirent de nombreuses oeuvres. Une présentation de l'ensemble des 39 dessins réalisés sur ce sujet mettra en évidence l'attirance de l'artiste pour le monde circassien.

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  • "Carmen" de Théophile Gautier dans "Emaux et camées"

    Carmen est maigre - un trait de bistre
    Cerne son oeil de gitana ;
    Ses cheveux sont d'un noir sinistre ;
    Sa peau, le diable la tanna.

    Les femmes disent qu'elle est laide,
    Mais tous les hommes en sont fous ;
    Et l'archevêque de Tolède
    Chante la messe à ses genoux ;

    Car sur sa nuque d'ambre fauve
    Se tord un énorme chignon
    Qui, dénoué, fait dans l'alcôve
    Une mante à son corps mignon,

    Et, parmi sa pâleur, éclate
    Une bouche aux rires vainqueurs,
    Piment rouge, fleur écarlate,
    Qui prend sa pourpre au sang des coeurs.

    Ainsi faite, la moricaude
    Bat les plus altières beautés,
    Et de ses yeux la lueur chaude
    Rend la flamme aux satiétés.

    Elle a dans sa laideur piquante
    Un grain de sel de cette mer
    D'où jaillit nue et provocante,
    L'âcre Vénus du gouffre amer.

    http://poesie.webnet.fr/poemes/France/gautier/5.html

  • "Crépuscule" de Guillaume Apollinaire

    Frôlée par les ombres des morts
    Sur l'herbe où le jour s'exténue
    L'arlequine s'est mise nue
    Et dans l'étang mire son corps


    Un charlatan crépusculaire
    Vante les tours que l'on va faire
    Le ciel sans teinte est constellé
    D'astres pâles comme du lait


    Sur les tréteaux l'arlequin blême
    Salue d'abord les spectateurs
    Des sorciers venus de Bohême
    Quelques fées et les enchanteurs


    Ayant décroché une étoile
    Il la manie à bras tendu
    Tandis que des pieds un pendu
    Sonne en mesure les cymbales


    L'aveugle berce un bel enfant
    La biche passe avec ses faons
    Le nain regarde d'un air triste
    Grandir l'arlequin trismégiste

    http://francais.agonia.net/index.php/poetry/69645/index.html