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La littérature - Page 20

  • Catégories : La littérature, La télévision

    Ce soir sur France 2:Esprits libres

    medium_esprits_libres.jpgLe 2 Février, Guillaume Durand reçoit Pierre Arditi rejoint par Bernard Murat ; ils sont sur la scène d’Edouard VII où ils jouent « L’idée fixe » de Paul Valérie. Robert Redecker se joint à eux pour évoquer son livre (Ed. Du Seuil).

    Le débat concerne Aurélie Filipetti, Jacques Séguéla et Thierry Saussez avec « La prise de l’Elysée », aux éd. Pion, Cécile Amar avec « Ségolène et François » aux éd. Privé, Jean Véronis avec « Combat pour l’Elysée : paroles de prétendants » qui évoqueront la campagne présidentielle à travers leurs livres respectifs.

    Côté littérature, Guillaume Durand reçoit William Boyd avec « La vie aux aguets » (ed. du Seuil), Jean-Paul Dubois pour « Hommes entre eux » (ed. de l’Olivier) et Nicole Avril pour son «Dictionnaire de la passion amoureuse » aux éd. Plon.

    Esprits Libres se termine en musique avec Arno.

    http://programmes.france2.fr/esprits-libres/23844267-fr.php

     

  • Catégories : Des femmes comme je les aime, La littérature, Woolf Virginia

    Virginia Woolf:biographie et oeuvres

    medium_VirginiaWoolf.jpgVirginia Woolf (25 janvier 1882 - 28 mars 1941) est une femme de lettres britannique et une féministe. Pendant l'entre-deux-guerre, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre du Bloomsbury Group.

    Biographie

    Née Adeline Virginia Stephen à Londres de Sir Leslie Stephen et Julia Princep Duckworth (18461895), elle fut éduquée par ses parents à leur domicile du 22 Hyde Park Gate, Kensington dans une ambiance littéraire de la haute société.

    Les parents de Virginia étaient tous deux veufs lorsqu’il se marièrent, ainsi leur maison regroupait les enfants de trois mariages différents. Les enfants de Julia et de son premier époux Herbert Duckworth: George Duckworth (18681934); Stella Duckworth (18691897); et de Gerald Duckworth (18701937). La fille de Leslie et de sa première épouse Minny Thackeray : Laura Makepeace Stephen qui fut diagnostiquée handicapée mentale et vécut avec eux avant d’être placée dans un asile en 1891 jusqu’à la fin de ses jours. Enfin, les enfants de Leslie et Julia : Vanessa Stephen (18791961); Thoby Stephen (18801906); Virginia et Adrian Stephen (18831948).

    Sir Leslie Stephen était un écrivain, un éditeur et un alpiniste éminent. Ses liens avec William Thackeray (veuf de la fille aînée de Thackeray) montrent que Virginia Woolf fut éduquée dans une atmosphère influencée par la communauté littéraire victorienne.

    Henry James, George Henry Lewes, Julia Margaret Cameron (une tante de Julia Duckworth) et James Russell Lowell, qui fut le parrain de Virginia, faisaient également partie de ses connaissances. Julia Duckworth Stephen entretenait en outre de nombreuses relations. Descendante d’une suivante de Marie Antoinette, elle était originaire d’une famille célèbre pour les beautés qui la composaient et qui laissèrent une trace dans la société victorienne en tant que modèles des peintres préraphaélites et des photographes de l'époque. Outre ces influences, Virginia avait accès à la vaste bibliothèque de son domicile du 22 Hyde Park Gate, qui lui permit de découvrir les classiques et la littérature anglaise (à la différence de ses frères qui suivirent une éducation traditionnelle).

    Dans ses mémoires, ses souvenirs d’enfance les plus vifs ne sont pourtant pas à Londres, mais à St Ives en Cornouailles où sa famille passait tous ses étés jusqu’en 1895. Les souvenirs de vacances en famille, les impressions laissées par le paysage et le phare Godevry (Godrevy Lighthouse), furent des sources d’inspiration notables de ses romans, en particulier "Voyage au Phare" ("To the Lighthouse").

    La mort de sa mère, décédée de la grippe, et celle de sa demi-sœur Stella deux ans plus tard, entraînèrent Virginia dans sa première dépression nerveuse. La mort de son père en 1904 provoqua son effondrement le plus inquiétant, elle fut brièvement internée.

    Les spécialistes actuels estiment que ses dépressions et les périodes récurrentes de déprimes étaient aussi dues aux abus sexuels dont elle et sa sœur Vanessa furent victimes de la part de leurs demi-frères George et Gerald (auxquels Woolf fait allusion dans ses essais autobiographiques "A Sketch of the Past" et 22 Hyde Park Gate).

    Les diagnostics modernes parleraient de trouble bipolaire, une maladie qui aurait marqué sa vie et son œuvre et conduite peut-être au suicide.

    Après la mort de son père (Sir Leslie Stephen, rédacteur et critique littéraire) en 1904 et sa seconde dépression nerveuse, Virginia, Vanessa et Adrian vendirent le 22 Hyde Park Gate et achetèrent une maison au 46 Gordon Square dans Bloomsbury. Ils y firent alors la connaissance de Lytton Strachey, Clive Bell, Saxon Sydney-Turner, Duncan Grant et Leonard Woolf. Ils formèrent ensemble le noyau du cercle d'intellectuels connu sous le nom de Bloomsbury Group.

    En 1941, Virginia Woolf se suicide. Elle remplit ses poches de pierres et se jette dans la rivière Ouse, près de sa maison de Rodmell. Elle laisse une note à son mari : « J'ai la certitude que je vais devenir folle : je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m'en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible... Je ne peux plus lutter, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. »

     

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  • Catégories : Des femmes comme je les aime, La littérature, Woolf Virginia

    Citations de Virginia Woolf

     medium_437-cv.2.jpg

     

    « Notre affaire, c’est d’allier des mots anciens dans un ordre nouveau, afin qu’ils survivent et qu’ils créent la beauté, qu’ils disent la vérité. » (Conférence, avril 1937.)

     

     

     

     

     

    « Je sens qu’en écrivant je fais ce qui est beaucoup plus nécessaire que tout le reste. » (Instants de vie.)

     

    « Tuer l’Ange du Foyer fait partie des tâches de la femme écrivain. » (Les Fruits étranges et brillants de l’art.)

     

     

     http://www.magazine-litteraire.com/dossiers/dos_437.htm

     

  • Catégories : La littérature

    Appel à diffuser pour la sauvegarde de la littérature

    Reçu ce matin ce courriel:

    Dans le cadre de la coopération mise en place avec la Maison des
    Ecrivains, la Fédération des maisons d'écrivain & des patrimoines littéraires
    vous retransmet cet appel :

    APPEL pour la sauvegarde de la littérature dans les programmes
    scolaires

    Cet Appel peut être signé sur le site de la Maison des écrivains :
    www.maison-des-ecrivains.asso.fr.
    Vous pouvez aussi le faire suivre.

    Bien à vous,

    Sylvie Gouttebaron
    Directrice

    Objet : TR: appel à diffuser

    Etudes littéraires : une mort annoncée  ?

    Dans un contexte alarmant pour la littérature, de crise de la librairie
    indépendante, de l’édition de création, à un moment où les œuvres
    d’exigence peinent à trouver leurs lecteurs, un rapport de l’Inspection
    Générale constate que la filière Littéraire de l’enseignement secondaire
    est en voie d’extinction.

    Même si, de manière dominante, la Littérature y a été instrumentalisée
    pour privilégier l’enseignement du discours, c’est néanmoins la seule
    filière de notre système scolaire où se transmet encore une culture
    littéraire ; où la philosophie est vraiment présente ; où sont dispensés
    les seuls enseignements spécifiques d’art : musique, arts plastiques,
    cinéma, théâtre, danse et histoire des arts… Aucun ministre de l’Education
    nationale ne s’est jusqu’ici avisé de requalifier cette filière.
    Fatalité, ou volonté délibérée de la laisser disparaître ?

    Dans l’état présent : quasi plus de littérature et civilisation en
    langues étrangères. Pas de traduction, réputée impure, ou alors en
    échantillon, en un temps où l’on se réclame de l’Europe à tous coins de rues !
    Comment affronter le renouvellement générationnel et les exigences de
    l’intégration, initier aux circulations métissées du monde en restant
    étanche aux oeuvres de l’imagination et des idées venues d’ailleurs. En
    fossilisant programmes et pédagogie de la littérature face aux mutations
    des outils modernes. En laissant se dévaluer une formation
    intellectuelle et artistique, indispensable dans tous les champs de l’activité
    sociale.

    Est-il encore temps de crier au scandale devant l’impéritie ?
    D’affirmer que l’enfant, héritier légitime du patrimoine artistique et acteur
    vivant de sa propre culture se nourrit autant aux œuvres de l’art et de
    l’esprit qu’aux sciences réputées exactes et aux savoir-faire
    techniques. Que la Littérature n’est pas une « discipline » parmi d’autres.

    L’art littéraire est irréductible aux autres. Il est par essence
    l’espace critique où la langue travaille, en pensée et en imaginaire, où
    fermentent les réalités et les utopies, sans lesquelles aucune société
    n’est viable. Face aux fanatismes, croyances irrationnelles et dérives
    idéologiques qui feront le lit des horreurs de demain, la transmission du
    capital intellectuel et artistique de la littérature est une affaire de
    vie ou de mort.

    La Maison des Ecrivains appelle la communauté des écrivains, les
    critiques littéraires, avec eux tout ce que notre société compte d’artistes,
    d’intellectuels, d’éducateurs et d’agents de la culture, de
    professionnels du Livre, éditeurs, libraires et bibliothécaires, et les
    responsables politiques à dénoncer le danger majeur de voir disparaître la
    littérature de notre enseignement.

    Premiers signataires :
    Anne-Marie Garat, écrivain
    Sylvie Gouttebaron, écrivain, Directrice de la Maison des écrivains
    Jean-Michel Maulpoix, écrivain, Professeur d'Université, Président de
    la Maison des écrivains
    Jean-Yves Masson, écrivain, Professeur à la Sorbonne

    Pour votre signature : courrier@maison-des-ecrivains.asso.fr objet : appel

    TOUT LE DOSSIER SE TROUVE A CETTE PAGE:http://www.maison-des-ecrivains.asso.fr/derniere.asp

  • Catégories : La littérature

    Dix romanciers, huit millions de livres

    MOHAMMED AÏSSAOUI et DOMINIQUE GUIOU.
     Publié le 11 janvier 2007
    Actualisé le 11 janvier 2007 : 08h29medium_marc_levy.jpg                                         
     
    Marc Levy.
    Marmara/Le Figaro.

    Marc Levy, Fred Vargas et Bernard Werber, c'est le trio de tête de notre classement des dix auteurs de langue française qui ont vendu le plus de livres en 2006.

    IMAGINEZ une maison d'édition qui aurait sous contrat ces dix romanciers : cet heureux éditeur aurait vendu près de 8 millions d'exemplaires l'année dernière. « Le poids de ces dix auteurs représente près du quart (22 %) de l'ensemble de la»fiction moderne* », souligne Alice Cousin Crespel, analyste marketing au cabinet d'études GfK, la « fiction moderne » regroupant la littérature française et étrangère, les livres policiers et fantastiques, les romans sentimentaux. Autant dire que, sans préjuger de leur valeur littéraire, ces dix auteurs pèsent très lourd.

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  • Catégories : La littérature

    Alexandre Jollien : la force des faibles

    PAUL-FRANÇOIS PAOLI.
     Publié le 04 janvier 2007
    Actualisé le 04 janvier 2007 : 14h37

    Après avoir réussi à dominer son terrible handicap par l'écriture, il est en passe, avec son troisième livre, La Construction de soi, de devenir un phénomène de l'édition

    Et de trois ! Avec La Construction de soi (Seuil), Alexandre Jollien est bien parti pour se tailler un ­nouveau succès. Avec un premier ­­ti­rage de 30 000 exemplaires et une réimpression de 10 000, son dernier essai, paru en octobre 2006, s'inscrit dans la même lignée volontariste et optimiste que ses deux précédents livres : L'Éloge de la faiblesse (Cerf), qui a obtenu un prix de l'Académie française en 1999, et Le Métier d'homme (Seuil) qui s'était vendu à 90 000 exemplaires !

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  • Catégories : La littérature

    Quelle littérature pour l'école?

    Dialogue entre l'académicien présidant la nouvelle commission de réflexion sur l'enseignement des humanités et l'historien qui publie « la Littérature en péril » par Marc Fumaroli et Tzvetan Todorov

    Le Nouvel Observateur. - Réforme de la grammaire, lutte contre l'illettrisme, débats sur l'enseignement de la littérature... La transmission des savoirs et des valeurs dans notre pays est en crise. Quel est votre diagnostic ?
    Marc Fumaroli.
    - J'ai été chargé par Gilles de Robien de présider une commission de réflexion sur le minimum de « culture humaniste » qu'il est souhaitable de rétablir dans l'enseignement primaire et au collège. Sur quelles oeuvres littéraires les maîtres peuvent-ils étayer l'enseignement du bien-lire, du bien-dire, du bien-écrire ? Que doit connaître un élève de troisième de l'histoire littéraire et de l'histoire de l'art, mais encore du chant, du dessin, des sciences naturelles ? Les programmes actuels sont interminables, étouffants, écrits dans le jargon concocté dans les IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), ils noient l'essentiel dans la routine. Notre tâche est de ramener les instructions à la clarté et à la simplicité - sans perdre de vue l'éducation du jugement. Chacun le sait, l'école n'a plus la même situation dans la société actuelle qu'il y a un demi-siècle. Aujourd'hui enfants et adolescents sont d'avance « éduqués » (ou « déséduqués » ?), en dehors de l'école, par les moyens de communication dont ils sont les consommateurs privilégiés. L'école est tenue de refaire ce qui a été défait par ce bain d'images et de bruits. Elle doit relativiser les idoles, construire l'attention, la concentration, la mémoire, la considération d'autrui. Il faut doter l'élève de cette arrière-boutique - au sens de Montaigne - où il puisse prendre du recul à l'égard de la grande machine à émotions préfabriquées, tsunamis compassionnels et téléthons politiques !

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  • Catégories : La littérature

    Camus, Saint-Exupéry, Gary, toujours vivants !

    Publié le 11 janvier 2007

    Actualisé le 11 janvier 2007 : 07h44
    Ils sont morts depuis vingt-sept ou quatre-vingt-cinq ans, mais ils restent toujours présents en librairie. Mieux, chaque année, Albert Camus, Antoine de Saint-Exupéry, Romain Gary, Marcel Proust et Boris Vian vendent chacun plus de 100 000 exemplaires. Ainsi, si notre classement englobait ces écrivains décédés, l'auteur de La Peste figurerait en 18e position. Pas mal, pour un auteur disparu en 1960. Si 200 000 volumes de Camus ont été écoulés, L'Étranger (chez Folio) reste le préféré des lecteurs avec 70 000 exemplaires vendus en 2006. Saint-Ex, lui, suit de près, avec 170 000 ventes, dont la moitié pour sa réédition du Petit Prince avec les aquarelles de l'auteur (encore chez Folio). Et toujours chez Folio, Romain Gary, qui s'est suicidé en 1980, demeure un auteur à succès, avec ses deux Goncourt (134 000 au total). Dans ce palmarès des romanciers disparus, Marcel Proust (133 000 exemplaires) et Boris Vian (121 000, dont la moitié pour L'Écume des jours au Livre de Poche) ferment la marche. Bien sûr, tous ces titres sont devenus des classiques ; et la plupart sont prescrits par l'Éducation nationale, ce qui garantit quelques milliers d'exemplaires chaque année. Mais pour dépasser les 100 000 exemplaires, voire 200 000 comme pour Camus, les maisons d'édition effectuent un travail remarquable et tirent profit de la moindre actualité. Pour le plus grand plaisir des lecteurs, qui les connaissent ou les découvrent. M. A.

  • Catégories : La littérature

    Robert Sabatier : Mémoires à venir

    JEAN-CLAUDE LAMY.
     Publié le 04 janvier 2007
    Actualisé le 04 janvier 2007 : 14h37

    L'académicien Goncourt a terminé son autobiographie romanesque.

    EN PUBLIANT début février Les Trompettes guerrières (Albin Michel), Robert Sabatier met un point final à son autobiographie romanesque. Des titres qui carillonnent comme autant de succès populaires : Les Allumettes suédoises, Trois Sucettes à la menthe, Les Noisettes sauvages, Les Fillettes chantantes. Des centaines de milliers d'exemplaires qui font de leur auteur, membre de l'académie Goncourt, l'un des écrivains français les plus lus de l'après-guerre. Le petit Olivier, héros de cette saga, revient à l'âge de 22 ans en uniforme de maquisard. Sans tirer un seul coup de fusil, l'enfant de Montmartre devenu un Auvergnat de Saugues, en Haute-Loire, la région de ses ancêtres, sera confronté aux malheurs d'un pays dans l'attente de sa libération. Le sacrifice des résistants, leurs martyrs en feront un adulte. La trompette guerrière qu'on retrouve dans le Chant du départ sonnera une nouvelle vie illuminée par la poésie. « Je parle de choses qui se sont passées il y a soixante-cinq ans, et j'ai toujours l'impression d'être ce jeune homme. Je n'ai rien oublié, dit Robert Sabatier, qui travaille actuellement à la rédaction de ses Mémoires. Quinze cents pages sont déjà écrites. Je suis arrivé à l'an 2000. Encore trois cents pages et ce sera terminé. De temps en temps, un personnage intervient. il est souvent en contradiction avec moi-même. »
  • Catégories : La littérature

    Jonathan Littell, homme de l'année 2006

     
    PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENT GEORGESCO.
     Publié le 29 décembre 2006
    Actualisé le 30 décembre 2006 : 07h44
    En attendant l'éventuelle rédaction d'un nouveau roman, Jonathan Littell publiera en mars un livre de conversations avec son éditeur Richard Millet dans la revue «Le Débat».
    En attendant l'éventuelle rédaction d'un nouveau roman, Jonathan Littell publiera en mars un livre de conversations avec son éditeur Richard Millet dans la revue «Le Débat».
    Ceccarini/ le Figaro

     

    FIGARO MAGAZINE. Vendu à plus de 600 000 exemplaires, «Les Bienveillantes» est un phénomène éditorial et sociétal qui dure. Entretien avec son auteur et enquête sur la signification de ce succès.

    Un mois et demi avant la sortie de son roman chez Gallimard, l'écrivain américain de langue française Jonathan Littell accordait à La Revue littéraire * (Editions Léo Scheer) un entretien inédit. Il y évoque aussi bien son itinéraire personnel - de ses passions adolescentes à son expérience dans l'humanitaire en zone de conflits en passant par l'influence de ses lectures de jeunesse -, que la genèse et les enjeux politiques, philosophiques et métaphysiques d'un livre écrit sous les auspices de la pensée grecque. Surtout, il s'explique en détail sur la figure à la fois fascinante, torturée et emblématique de son héros, l'officier nazi Maximilien Aue. Le Figaro Magazine en publie les principaux extraits.

    Florent Georgesco - Un premier roman, bien souvent, est un leurre : il y en a trois ou quatre derrière. C'est la partie émergée du tiroir. Dans votre cas, on a l'impression contraire : «Les Bienveillantes» est un livre si monumental, et si étrange, qu'il donne l'impression d'être l'oeuvre d'une vie. On n'imagine pas qu'un homme de votre âge (vous avez 38 ans, sauf erreur de ma part) puisse écrire un tel roman sans y mettre toute son énergie créatrice.

    Jonathan Littell - Et pourtant, ce n'est même pas le premier livre que je publie. J'ai sorti un roman de science-fiction aux Etats-Unis quand j'avais 19 ou 20 ans. Mais ça ne compte pas vraiment. C'était une commande pour une petite série assez merdique. A la même époque j'ai fait un scénario, une commande également. Je ne prenais pas ça au sérieux. Cela dit, techniquement, ce n'est pas un premier roman. C'est pourquoi j'ai refusé que Gallimard mette «premier roman» à l'arrière du livre. Nous sommes finalement tombés d'accord sur l'expression «première oeuvre littéraire», qui était plus juste.

     

    Vous avez une expérience de la technique littéraire, narrative en tout cas, déjà ancienne...

    Oui, en un sens. Ensuite, après la fac, entre 21 et 25 ans à peu près, j'ai pratiqué la traduction littéraire.

     

    Qu'avez-vous étudié à la fac ?

    Aux Etats-Unis, ce n'est pas spécialisé comme ici, j'ai fait un peu de tout : de l'art contemporain à la physique quantique en passant par la sociologie, le jazz... De la littérature aussi bien sûr, mais pas seulement.

     

    Avant vos études, vous viviez en France.

    Oui, je suis né à New York, mais je suis arrivé en France quand j'avais 3 ans. Je suis d'ailleurs reparti en Amérique entre-temps. J'y ai vécu entre 13 et 16 ans.

     

    Pour l'essentiel, vous avez d'abord été formé en France, dans la langue française.

    Oui, d'autant que de 13 à 16 ans, j'étais au lycée français de New York. Ensuite j'ai passé mon bac à Paris. Et après je suis parti à la fac...

     

    Est-ce qu'à ce moment-là vous écriviez, en dehors de ces commandes et de vos traductions ?

    Non, je ne savais même pas vraiment que ça existait. J'exagère un peu, mais je n'étais pas très calé dans ce domaine-là. Cependant, l'été où j'ai écrit ce petit livre de science-fiction, j'étais au Colorado, j'ai rencontré William Burroughs, et cela m'a ouvert de nouvelles dimensions. C'est un monsieur que j'aime beaucoup. Il m'a offert Le Festin nu. Il a lu quelques pages de mon bouquin. Il adorait la prose de série B. A partir de là j'ai commencé à lire tous les modernes, et à les traduire. J'ai traduit Blanchot, Genet, Sade... Mes traductions n'ont pas été publiées, d'ailleurs, sauf quelques lettres de Sade dans une revue littéraire. En fait, il était question d'en faire des livres, j'avais des éditeurs pour cela, et puis ça a capoté, on n'a jamais pu avoir les droits.

     

    Qu'aviez-vous en tête quand vous faisiez ces traductions ? Vous imaginiez-vous mener, simplement, une carrière de traducteur, ou étiez-vous conscient de faire vos gammes en vue d'une oeuvre personnelle ?

    J'avais envie écrire, mais je ne savais pas trop par quel bout prendre ça. J'écrivais de petites choses, un peu au hasard.

     

    Dans quelle langue ?

    Au début, c'était en anglais, et puis à un moment, pour des raisons diverses, je suis passé au français. Mais bon, de toute façon j'ai vite laissé tomber - c'était vers 1992...

     

    Vous avez laissé tomber quoi ? Tout, traductions comprises ?

    Oui. C'est là que je suis revenu en Europe. Au bout de six mois environ, j'ai été en Bosnie. J'ai fait de l'assistance humanitaire pendant sept ans. Sept ans de terrain...

     

    Vous étiez dans quelle association ?

    Action contre la faim. Mais purement par hasard. En fait je suis allé à Sarajevo en free lance. Je ne savais pas ce que je ferais. Je me baladais dans l'Europe de l'Est et puis je suis arrivé à Dubrovnik, où j'ai rencontré des gens qui m'ont dit : «Tu sais, c'est pas tellement compliqué d'aller à Sarajevo.» Je suis allé voir et j'ai compris que je ne pouvais pas rester là en touriste. Or, comme pour un certain nombre de raisons je ne voulais pas faire du journalisme, je me suis engagé dans la branche humanitaire. J'ai été recruté sur place. C'était fin 1993. A l'époque, les critères de recrutement étaient beaucoup plus souples qu'ils ne le sont maintenant, on prenait n'importe quel type qui était assez con pour venir à Sarajevo pendant la guerre... Maintenant, c'est très professionnalisé, il faut des formations, etc. Moi, j'ai été formé sur le tas. Je suis resté deux ans en Bosnie, jusqu'à la fin de la guerre, et j'ai enchaîné sur d'autres missions.

     

    Cet engagement a donc correspondu à un arrêt durable de vos activités littéraires, quelles qu'elles soient - les textes personnels comme les traductions, les séries B ou les scénarios ?

    Oui. Mais je continuais à lire beaucoup. C'est ça qui est bien dans les missions de guerre : on a du temps, on est planqué en permanence, il y a les couvre-feux, tout ça, on est enfermé à la maison. J'avais des piles de livres : surtout des Pléiades - les Pléiades sont ce qu'il y a de mieux dans ces circonstances, le rapport entre le nombre de pages et le poids est le bon, ça tient plus longtemps. J'ai lu énormément.

     

    Mais aviez-vous renoncé à écrire, un jour ?

    Oh, non... En fait, j'avais déjà l'idée de ce livre au fond de ma tête - depuis 1989.

     

    Quelle était cette première idée du livre ? Comment vous le représentiez-vous ?

    II y avait une photo sur laquelle j'étais tombé quand j'étais en fac. Je ne savais même pas ce que c'était à l'époque, je l'ai appris plus tard : le cadavre d'une partisane russe, une icône de la propagande soviétique de guerre, tuée par les nazis devant Moscou. On a retrouvé son cadavre à moitié nu et dévoré par les chiens. Dans le livre, je fais une brève description de ce cadavre-là, sans trop appuyer, en hommage à cette photo. A l'époque, ça m'avait beaucoup travaillé : le décalage entre la beauté de la fille et l'horreur de la scène, de ce cadavre dans la neige, déchiré par les chiens. C'est une photo atroce, mais qui est belle. Au départ, c'était axé sur ça, sur la guerre elle-même, en particulier sur le front de l'Est.

     

    Et vous vous disiez que vous alliez en faire quoi ?

    Oh... quelque chose...

     

    Ce n'était pas encore une idée définie ?

    Non.

     

    Mais elle a traversé tout ce temps-là ?

    Oui, il y a eu à peu près douze ou treize ans de réflexion avant que je commence vraiment à travailler. Pendant ce temps, des couches se formaient, certains blocs se mettaient en place. J'avais besoin d'accumuler le plus possible de ces couches, et qu'elles se décomposent, qu'elles s'interpénètrent, pour faire une sorte de compost. J'ai trouvé la structure fondamentale, inspirée d'Eschyle, de L'Orestie, en 1998. Jusque-là, j'avais de vagues notes, mais rien de systématique. A cette époque, j'ai pris six mois de break avec mon amie. On a fait un grand voyage en Asie centrale, au Pakistan, au Tadjikistan... et on est restés bloqués à Bichkek pendant trois semaines, dans des conditions un peu fatigantes... On attendait un visa iranien, ils ne voulaient pas nous le donner. Il n'y avait absolument rien à faire. On se promenait beaucoup. On avait le temps de réfléchir. C'est là que j'ai conçu le montage du livre.

     

    Est-ce à ce moment que vous avez imaginé de prendre un officier nazi comme personnage central, et de lui donner la parole ?

    Non, ça j'y pensais depuis le début. Ce qui est venu plus tard, c'est le fait de le situer au coeur des processus d'extermination. Comme je vous le disais, j'étais d'abord parti sur une idée de guerre. Mais après avoir travaillé un certain temps dans les guerres, je ne sais pas pourquoi, le projet a évolué vers les aspects bureaucratiques de l'extermination.

     

    L'essentiel était alors en place : le personnage, la structure... Avez-vous commencé à écrire ?

    Non, pas encore. Il est vrai que si avant 1998 je n'avais que des bribes, à partir de là je me suis dit : voilà, maintenant, je tiens le livre, je sais par quel bout le prendre. Seulement, on m'a offert un poste en Russie. Je devais m'occuper de prisons et d'orphelinats, c'était un poste très intéressant mais plutôt tranquille, qui permettait une vie normale. Ça a duré six mois : la guerre a recommencé en Tchétchénie, je suis reparti pour quinze mois de conflit, un peu contraint et forcé par les événements. Et puis, en 2001, j'ai dû arrêter de travailler. J'ai compris que c'était le moment de me mettre au livre. Je m'y suis consacré à plein temps. J'ai lu des centaines de bouquins, je suis allé sur le terrain... Mes recherches ont duré un an et demi à peu près.

     

    Ensuite, l'écriture était possible...

    Voilà.

     

    Est-ce que, avant ces recherches, vous voyiez votre personnage, est-ce qu'il avait déjà pour vous quelque chose de concret, de précis, ou est-ce à travers cette recherche que vous avez pu le dessiner ?

    Quand j'ai conçu la structure fondamentale, il avait... je ne dirai pas une existence psychologique, mais enfin, une existence de personnage. Par contre, il fallait que je l'inscrive dans une réalité historique déterminée. Je connaissais son ton, sa manière d'être, il me restait à préciser son environnement, son parcours, son CV si vous voulez.

     

    C'est ce qui frappe dès le début du livre : le personnage s'impose d'emblée, par son ton justement. On a quelqu'un devant soi. Il y a la masse documentaire, qui est considérable, tous ces détails, cette restitution des faits, mais sa présence à lui l'emporte sur tout.

    Le risque, c'était d'être noyé dans les faits. Je devais jongler avec tous les éléments que j'avais réunis et, en même temps, garder une unité d'un bout à l'autre. C'est pour ça que la première personne s'est imposée, comme une note fondamentale. J'ai essayé de maintenir cette tonalité.

     

    Je crois que vous y êtes arrivé, et que c'est ce qui fait la force du roman, ce qui lui donne sa puissance d'attraction. On a d'ailleurs l'impression qu'il a été écrit d'une traite, en un souffle.

    Oui, je l'ai écrit d'un coup, en quatre mois en fait, pour le premier jet. Je me disais : ça passe ou ça casse. Et ça a marché. C'est sorti d'un coup. Je m'étais complètement isolé, je ne voyais personne sauf mon amie et mon fils, et encore... Après j'ai passé quelques années à faire du nettoyage stylistique, mais l'essentiel était là. (...)

     

    Que diriez-vous aujourd'hui de votre narrateur ? Quels sentiments éprouvez-vous face à lui ?

    Il est difficile de dire du bien d'un aussi sale type...

     

    Oui, mais vous avez vécu longtemps avec lui.

    Je pourrais dire que c'est moi.

     

    Et il y a des moments où il est difficile de dire du bien de soi...

    Oui, bien sûr. Disons que c'est un moi possible, si j'étais né allemand en 1913 plutôt qu'américain en 1967. C'est aussi de cette manière que je l'ai abordé. Les gens ne choisissent pas forcément... Il y a beaucoup de moi dans ce type, à côté de beaucoup de choses qui ne sont pas de moi. Lui fait du nazisme avec autant de sincérité que moi j'ai fait de l'humanitaire. C'est un peu le propos du livre. Mais ça ne signifie pas que je l'innocente.

     

    De ce point de vue, le fait qu'en un certain sens vous ne vous innocentiez pas, vous, l'innocente tout de même partiellement, lui : il n'est pas né en 1967, mais en 1913, c'est le hasard.

    Oui, mais en même temps... L'influence de la pensée grecque sur le livre va bien au-delà de sa structure eschyléenne. J'aime beaucoup la façon qu'avaient les Grecs de penser la morale, qui est beaucoup plus pertinente pour essayer de comprendre ce genre de phénomène-là que l'approche judéo-chrétienne. Avec le judéo-christianisme, on est dans la faute, le péché, dans le jeu entre péché pensé et péché commis... L'attitude grecque est beaucoup plus carrée. Je le dis dans le livre : quand OEdipe tue Laïos il ne sait pas que c'est son père, mais les dieux s'en foutent : tu as tué ton père. Il baise Jocaste, il ne sait pas que c'est sa mère, ça ne change rien : tu es coupable, basta. L'intention n'entre pas en compte. C'est ainsi qu'on s'y est pris dans les procès d'après-guerre, et c'est la seule façon de le faire. Tel type a commis tel acte. Peu importe la raison qui l'a amené à le commettre. Qu'il ait été de bonne foi, de mauvaise foi, qu'il l'ait fait pour de l'argent ou parce qu'il y croyait, c'est son problème : il a commis cet acte, il va être jugé et condamné. C'est tout. Après, il y a des gens qui ont été exécutés, d'autres ont été emprisonnés, certains ont été relâchés, il y en a même qui n'ont jamais été arrêtés... Ce n'est pas juste. C'est comme ça. C'est le hasard des processus. Ça n'a rien à voir avec la culpabilité.

     

    C'est-à-dire que votre livre n'est pas un livre sur la culpabilité ou l'innocence. Ce n'est pas un livre sur la justice.

    Non, en effet. Le narrateur le dit au départ : j'ai fait ce que j'ai fait, je ne suis pas là pour me justifier, je vais juste vous expliquer comment ça se passe. Moi, ce qui m'intéresse, c'est ça, c'est comment les choses se passent. Dans mon travail, j'ai souvent été obligé de dealer avec des gens semblables à lui : des assassins serbes, rwandais, tchétchènes, russes, afghans... Je leur serrais la main avec un grand sourire. C'est une question professionnelle : on est là pour obtenir ce qu'on veut d'eux, point. On ne les juge pas.

     

    Mais en l'occurrence que vouliez-vous obtenir de votre personnage ?

    Eh bien, de savoir comment ça se passe. Confronté à des types pareils, je n'arrive pas à comprendre comment ils peuvent faire ce genre de choses. Ils sont très bizarres, voire complètement délirants. Un jour, à Sarajevo, ma voiture se fait tirer dessus à coups d'obus. Le lendemain, je vais chez les Serbes me plaindre, je trouve un colonel que je connais qui me dit : «Vous n'avez pas le droit de prendre cette route, donc c'est bien fait pour vous. De toute façon, si j'avais voulu vous dégommer je vous aurais dégommé.» Après, on a une grande discussion, et il m'explique pourquoi il fait tout ça : «Avant, j'étais pêcheur à la ligne, et chez moi, à Sarajevo, j'avais pour 20 000 marks d'appâts. Ces sales bougnoules, ils ont pillé mon appartement, ils ont piqué tous mes appâts.» Et ce type, ça faisait trois ans qu'il bombardait Sarajevo, qu'il snipait les gens... Pour une histoire d'appâts...

     

    Le narrateur, lui aussi, se retrouve pris dans le processus d'extermination d'une façon arbitraire, et absurde. Sa première intention n'est pas de massacrer les gens.

    Non, pas du tout ! Au départ, ce n'est pas un salaud, c'est plutôt quelqu'un de bien. Il dit à un moment, à peu près : «Qui aurait pu s'imaginer qu'on prendrait des juristes pour assassiner des gens sans procès ? Moi quand je me suis engagé là-dedans, je ne pensais pas du tout que c'était pour ça.» Et puis après... Il a fait ce qu'on lui a dit de faire. C'est malheureux, mais c'est comme ça. C'est un garçon obéissant. Moi, je ne le suis pas, j'aurais peut-être eu un réflexe de refus, je ne sais pas. Mais lui, il est dans sa logique à lui.

     

    Maintenant que vous avez fait tout cet énorme travail, et que vous êtes entré dans la vie de cet homme, avez-vous le sentiment de mieux comprendre ?

    Oui et non, ce n'est pas une compréhension intellectuelle, mais... D'une certaine manière, j'ai éprouvé les choses.

     

    Vous êtes passé par le chemin qu'il a suivi.

    Oui, mais ça reste de la fiction. Ce type est hors normes à bien des égards. La plupart de ceux qui étaient là-dedans étaient des amoraux complets, qui ne se posaient pas de questions, contrairement à lui. Mais avec son regard lucide à l'intérieur de la machine, il me permettait d'observer les autres, de disséquer tous les types de bourreaux qui étaient autour de lui. Cela dit, vous savez, ça ne change rien. Ce n'est pas parce qu'on comprend mieux qu'on va empêcher les Américains de faire des saloperies - qui ne sont pas comparables à celles dont je parle dans le livre, mais qui sont quand même de grosses saloperies. Parce que, non seulement ils ont la puissance, mais ils ont des armées de juristes, des gens qui ont fait de meilleures études que moi et qui touchent des salaires faramineux pour expliquer que les tortures, les emprisonnements arbitraires, et tout ça, sont légitimes. Ça n'a pas le même sens que dans la situation de mon narrateur, mais ça s'en rapproche.

     

    Comprendre ne sert à rien ?

    Si, mais après, il y a la politique, le social, et le social c'est la masse. La masse ne va pas forcément dans le bon sens. Aux Etats-Unis, elle vote une deuxième fois pour Bush, parce qu'elle l'aime bien, elle se reconnaît en lui, quoi qu'il fasse. Il est religieux, il croit en Dieu, tout va bien. Qu'est-ce qu'on peut contre ça ? Moi, simplement, je pars vivre à l'étranger.

     

     * Actuellement en kiosque. Le prochain numéro de La Revue littéraire paraîtra le 19 janvier, avec notamment un entretien avec Emmanuel Carrère.

    • Editions Léo Scheer

    http://www.lefigaro.fr/magazine/20061229.MAG000000304_maximilien_aue_je_pourrais_dire_que_c_est_moi.html

  • Catégories : La littérature

    Rentrée littéraire de janvier 2007

    medium_rentree_litteraire_de_janvier_2007.jpg
    La rentrée littéraire de début 2007 n'a qu'une courte fenêtre de tir : dès mars, l'actualité électorale dominera

    542 nouveaux romans, français et étrangers, sortent néanmoins en ce début d'année : avec 353 titres, la production française est en  baisse par rapport à janvier 2006 (-12), mais le nombre de romans étrangers est stable, avec 189 titres, selon Livres Hebdo.

    Comme chaque année, janvier est le rendez-vous des écrivains déjà couronnés qui ne courent plus les prix littéraires.

    Rufin créera-t-il la polémique ?
    Quatre anciens Goncourt répondent ainsi à l'appel. D'abord Jean-Christophe Rufin qui signe avec "Le parfum d'Adam" (Flammarion), un thriller sur (ou plutôt contre) le militantisme écologique radical, qui devrait faire couler beaucoup d'encre (l'écologie radicale sera dans le futur une des principales sources de terrorisme, si l'on en croit le livre ...et les services secrets américains). A signaler aussi,  Pierre Combescot avec "Faut-il brûler la Galigaï?" (Grasset), Paule Constant avec "La bête à chagrin" (Gallimard) et Jacques-Pierre Amette, "Un été chez Voltaire" (Albin Michel).

    Figurent également parmi les valeurs sûres : Jérôme Garcin, Marc Dugain, Marie NDiaye, Pierre-Jean Remy, Eric Holder ou Philippe Besson.

    La génération SMS débarque
    Les premiers romans marquent également une pause, avec 67 titres en deux mois (-10). La génération SMS débarque, avec "Je T'M" (Calmann-Lévy) d'Isabelle Le Louarn ou "Pomme Q" (Michalon) d'Emilie Stone, qui fait de son
    ordinateur (un Mac, bien sûr) le personnage de son roman. A 22 ans, Guillaume Sire, benjamin de la promo 2007 et étudiant à HEC, signe "Les confessions d'un funambule" à La Table Ronde.

    La fin de l'autofiction se confirme, avec le retour en force des sujets de société. Les thèmes dominants sont ainsi l'immigration, avec "Douce France" (Grasset) de Karine Tuil, les OGM, avec "Soleil d'enfer" (L'Archipel) de Thomas Abercorn (pseudonyme), ou la vie de bureau, avec "La working girl" (Stock) de Sophie Talneau.

    L'élection présidentielle inspire de son côté son lot de fictions plus
    ou moins cryptées. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy apparaissent sous leurs noms dans "Le pacte secret" (Albin Michel) d'Albert Algoud et Pascal Fioretto. "Rase campagne" (Privé), "Main basse sur l'Elysée" (Hugo roman) ou "Hôtel des ministres" (Fayard) misent également sur l'approche des échéances électorales. Désormais retiré de la politique, l'ancien ministre François Léotard livre en revanche "Le silence" (Grasset), un roman loin des préoccupations électorales.

    Du côté des étrangers
    La littérature étrangère sort de son côté lez valeurs sûres, à dominante anglo-saxonne, avec des ouvrages de Martin Amis, Julian Barnes ou William Boyd pour le roman anglais, Cormac McCarthy, Paul Auster ou Percival Everett côté américain.

    Signalons encore le Japonais Haruki Murakami, avec "Le passage de la Nuit" (Belfond), et l'Espagnol Arturo Perez-Reverte, qui évoque son passé de correspondant de guerre dans "Le peintre des batailles" (Seuil).

    Publié le 29/12 à 10:10

     

    http://cultureetloisirs.france2.fr/livres/actu/27087138-fr.php

  • Catégories : Des évènements, La littérature, Le Maroc:vie et travail

    Café littéraire le 19 décembre à Casablanca

    J'ai oublié d'évoquer les (très importants) traducteurs (qu'on oublie trop souvent de citer) qui étaient présents.

    Notamment, Anissa Derrazi qui a traduit en arabe classique le "Théâtre de Koltès", un des dramaturges contemporains les plus joués dans le monde(cf.petit topo sur lui ci-dessous).

    Il y avait aussi les éditions Edisoft qui présentaient "La peinture dans le monde arabe" d'Anissa Derrazi, passionnant pour une amoureuse de la peinture.... qui vit au Maroc.

    J'ai bien sûr été particulièrement touchée par la blonde poétesse marocaine, Amina Benmansour qui a lu avec talent un de ses poèmes traitant de la la condition de femme.

    Le recueil porte en plus un joli titre: "L'écume des mots."

    Je crois que je vais l'acheter...

    Dans l'ensemble, une soirée agréable et intéressante, portée par l'amour des livres, des mots et de la vie.

     

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  • Catégories : Des évènements, La littérature, Le Maroc:vie et travail

    Café littéraire le 19 décembre à Casablanca

    Driss Ksikes, Ma bôite noire

    Comment des jeunes, mal intégrés comme moi, scandalisés par l'arrogance américaine comme moi, s'étaient-ils empressés de mettre le feu au centre du monde ? Qu'est-ce qui m'a permis d'être un passionné de la vie et eux des fanatiques de la mort ? Comment en est-on arrivé à aspirer à des paradis opposés ? Assailli par des interrogations sans issue, atterré par ces cadavres en masse qui s'entassaient, je me suis résolu à regarder le spectacle.

    Alors que les images du 11 septembre défilaient à la télévision, je compris que je devais mon salut, moi fils de musulmans, à ces êtres qui m'avaient donné du plaisir. Sans Zahra, j'aurais pu moi aussi suspendre mon bonheur à un paradis improbable. Sans Zina, je n'aurais jamais su qu'on pourrait se payer un paradis sur mesure, par la seule voie de l'amour. Et sans les femmes, finalement, j'aurais peut être été un vulgaire kamikaze, au corps déchiqueté”

    C'est en retrouvant sa “boîte noire” dans laquelle sont consignés des pans entiers de son passé que le narrateur saura concrétiser, entre rêves et réalité, son désir de toujours : écrire.

    Driss Ksikes est critique littéraire et dramaturge. Depuis octobre 2002, il est rédacteur en chef du magazine TelQuel au Maroc.


    http://www.yabiladi.com/livre/fiche-656.html

    Livre en vente sur Amazon (lien à gauche sur ce blog)

    Aux mêmes éditions, "Maroc, une nouvelle approche de la régionalisation (collectif, décembre 2006).

    C'est là que -bien que ce soit important pour le Maroc et intéressant- j'ai décroché: trop complexe pour une petite française résidente au Maroc.

  • Catégories : Des évènements, La littérature, Le Maroc:vie et travail

    Café littéraire hier soir à Casablanca

    Tétouan entre mémoire et histoire

    CE livre nous invite à une approche synthétique de la plus andalouse des cités islamiques du Maroc et à une réflexion historique et esthétique des lieux. L’observation et l’interprétation des formes urbaines et architecturales de Tétouan participent à la compréhension de la « mentalité » des citadins qui nous ont pourvus de l’une des merveilles du patrimoine de l’humanité. Organisé en trois grandes ouvertures, l’ouvrage nous entraîne des origines de la ville jusqu’à son présent et s’interroge sur son devenir, s’attachant tant aux lieux qu’aux habitants, à leurs parcours urbains comme à leurs espaces intérieurs. Tétouan procure au visiteur pressé l’image d’une ville de province tranquille, une cité secrète et énigmatique, bien ancrée dans son site abrupt que personne n’imaginerait un instant sortir de sa fausse torpeur. Mais à qui veut bien la contempler avec minutie et la regarder avec attention, elle offre une collection prodigieuse de lieux de mémoire, de monuments, d’édifices, de rues et de jardins racontant l’histoire d’une localité qui n’a jamais connu de répit. De la citadelle médiévale (Rabat) à l’agglomération moderne, la cité est chargée d’Histoire. Dépositaire, au travers de son architecture, de ses traditions musicales, culinaires et de ses délicates broderies, du patrimoine andalou, elle se fit également le creuset des cultures arabo-berbère et ibérique et l’une des éminentes héritières de la civilisation hispano-mauresque, à l’image des glorieuses cités médiévales espagnoles ou marocaines que furent Tolède, Cordoue, Séville, Grenade, Fès, Meknès ou Rabat... Quant à la ville nouvelle, elle est survenue d’ailleurs. D’ailleurs parce qu’elle a été engendrée par la société européenne, capitaliste et moderne. S’étendant largement vers l’ouest et assaillie de zones industrielles, elle se compose d’une ville européenne, l’Ensanche, créée ex nihilo par le protectorat espagnol et d’une zone urbaine récente, en pleine croissance qui part à l’assaut de la montagne.

      Chapitre I : De la citadelle à la ville andalouse - Cinq siècles d’Histoire

      Chapitre II : Lecture d’une ville - Du public vers l’intime

      Chapitre III : Lecture d’une métropole - De l’Ensanche à la ville contemporaine

    Les auteurs

    Mohamed Métalsi, urbaniste et docteur en esthétique, est actuellement directeur des actions culturelles de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris. Il participe à la création d’événements culturels et artistiques en France, en Europe et dans le monde arabe. Il a publié plusieurs livres : « les villes impériales du Maroc » (Bayard, 1999), « Fès, la ville essentielle » (ACR, 2003), « Maroc, les palais et jardins royaux » (Imprimerie nationale et Editions Malika, 2004). Jean-Baptiste Leroux, photographe de paysages et de jardins, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Maroc, les palais et jardins royaux » (2004), « Jardins de Versailles » (2001), prix Redouté 2000 du meilleur livre d’art des jardins et prix Eugène-Carrière de l’Académie française.

    http://www.lereporter.ma/article.php3?id_article=814

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  • Catégories : Des évènements, La littérature, Le Maroc:vie et travail

    Café littéraire hier soir à Casablanca:les livres présentés 2

    medium_Fatna.jpgAtlassiate - Fatna El Bouih

    Format : 12x17, 128 p.
    ISBN : 9954-415-50-5
    Parution : 2006
    Prix : 45 Dh
    Description :
    Des femmes, prisonnières pour la plupart, épouses ou filles d'opposants au régime issues du Moyen-Atlas témoignent. Tout au long d'entretiens imagés elles nous entretiennent des violences physiques et morales qu'elles ont enduré pendant leur incarcération durant les années 60-70

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  • Catégories : Des évènements, La littérature, Le Maroc:vie et travail

    Café littéraire hier soir à Casablanca(clin d'oeil à Estelle)

    Des éditeurs, des auteurs....

    Un public nombreux, attentif, prenant des notes, applaudissant, respectueux, intervenant....

    Des marocains et des français....

    Un monsieur (émouvant et courageux)raconte son combat (difficile)pour une bibliothèque qu'il a ouverte dans un village isolé de montagne: appel aux dons de livres, les villageois qui découvrent les livres et finissent par en redemander....

    Tous réunis par l'amour des livres....

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  • Catégories : La littérature

    Charles Plisnier

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    Charles Plisnier : « L’Homme n’est pas le tromphe de la science mais l’avénement de la liberté. »

     

    Charles Plisnier (Ghlin, près de Mons, 13 décembre 1896 - Bruxelles, 17 juillet 1952) est un poète, essayiste et romancier belge de Wallonie. Alors qu’il habite rue Chisaire à Mons, il commence ses humanités anciennes à l’Athénée de Mons, avant l'âge de dix ans. Il s’intéresse très tôt à l’écriture et se lie d’amitié avec le poète Herman Grégoire.

    Plisnier publie ses premiers poèmes dans la revue Flamberge dirigée par Arthur Cantillon. Émile Verhaeren, qui habite non loin à Roisin, l’encourage.

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  • Catégories : La littérature

    Simone Bernard-Dupré

    medium_melopee_africaine.gif [ Simone Bernard-Dupré ] - Mélopée africaine

     

     

     

     

     

    « Ne demande jamais ton chemin à celui qui sait. Tu pourrais ne pas te perdre ! »

    Mot de l'éditeur

     

    Nous retrouvons cette fois-ci l'héroïne de l'auteure en Afrique australe, à la découverte de l'amour et de sa terre.
    «Cette brume légère, bleutée, au petit matin, sur la savane, telle une lointaine réminiscence...

    J'entends à présent une mélopée africaine, c'est cela, et je la vois aussi bien sous mes paupières lasses, à la fois lancinante et joyeuse, dans des claquements de mains, des déhanchements lascifs et de grands rires d'enfants. C'est l'Afrique australe, au plus près, au plus loin, lieu de toutes les amours, de toutes les utopies. Au plus loin, au plus près, comme un appel, comme un rappel, entendu sans y prendre garde, dans un restaurant à la mode, à Paris même, au moment que je m'y attendais le moins, même si je l'espérais en secret...»

    S. B.-D.

    «Cette Mélopée africaine nous mène peu à peu à une re-connaissance de nos pouvoirs perdus, et ici regagnés dans ses composantes magiques... Apprentissage de soi par l'autre, révélation "africaine" du corps par l'âme et de l'âme par le corps. On peut y voir, dans cette mesure, une ultime action de grâce envers Léopold Sédar Senghor.»

    André Brincourt


    Simone Bernard-Dupré, à qui nous devons déjà Nuits de lumière (Éditions du Cerf) et Baisse les yeux (Éditions du Rocher - prix Méditerranée du premier roman) est avocate à la Cour d'Appel de Paris, et préside l'Association internationale pour la communication des savoirs.

     

    http://www4.fnac.com/Shelf/article.aspx?PRID=1666649&Mn=3&Origin=fnac_yahoo&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=3#avisfnac

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    Nuits de lumière

    Par Simone Bernard-Dupré

    Dans cet ouvrage à part, Simone Bernard-Dupré convie ses lecteurs à des entretiens inhabituels entre Lautréamont, Nerval, Valéry, Hesse, Nietzsche et Thomas Mann.

    http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheauteur.asp?n_aut=4037

    Ces deux livres sont en vente sur Fnac.com(lien sur ce blog à droite).

  • Henry James,"Le Tour d'écrou", Angleterre,1898 (qui a inspiré Peter Straub dans "Julia")

    Roman fantastique

    Voici le chef d'oeuvre de l'écrivain américain le plus européen qui adopta la nationalité anglaise peu avant sa mort. Il est vrai que lorsqu'on lit Le tour d'écrou, on a vraiment une impression de vieille Angleterre un peu à la manière d'Hitchcock dans son film Rebecca : vieille bâtisse isolée, présence de fantômes etc...

    Voici l'atmosphère : un soir au coin du feu, un homme raconte une histoire de revenants à une assemblée de vieilles femmes...Cette histoire lui a été racontée par l'"héroïne" de l'histoire :

    Une jeune femme de la campagne vient s'occuper de deux charmants enfants orphelins, Flora et Miles. C'est leur oncle, qui ne souhaite pas s'en occuper, qui a recruté cette jeune femme. Il lui donne un ordre : ne le déranger sous aucun prétexte...La jeune femme part donc dans une vieille bâtisse à la rencontre de ses hôtes ; elle y rencontre une vieille gouvernante charmante, Mrs Grose, ainsi que deux charmants bambins qui la charment dès le premier instant : visages d'anges, intelligence et douceur....Mais bien vite, la jeune femme est perturbée par une présence inquiétante qu'elle a remarqué sur une tour à côté de la maison. Mrs Grose lui révèle qu'il s'agit de Quint, l'ancien valet, un personnage sinistre ....qui est mort l'année dernière. Une deuxième silhouette surgit quelques jours plus tard...Petit à petit, la jeune fille découvre que Miles et Flora semblent subir l'influence de ces présences fantomatiques...Elle est prête à tout pour les sauver.

    Ce petit livre est considéré comme le chef d'oeuvre de la nouvelle fantastique, tout comme Le Horla de Maupassant. Comme dans cette nouvelle, une fine analyse psychologique donne toute son ampleur au texte; tout est vécu de l'intérieur, dans l'esprit de la jeune gouvernante, sans que l'auteur ne fasse part de son jugement. Hallucinations? Présence réelle? Le lecteur ne peut à aucun moment savoir....La jeune femme passe de la psychose à la lutte contre les présences. Nous admirons son sang-froid et surtout sa détermination à sauver les deux enfants qu'elle adore.

    Peu importe la présence des fantômes...Ce qui compte, c'est le ressenti des personnages et leur lutte contre les présences maléfiques.

    Henry James excelle autant dans la description des états d'âme de la gouvernante que dans la description des deux enfants, mi-anges, mi-démons. Il ressort de l'écriture une tension extrême qui culmine à la chute inattendue du roman mais chut !

    Si vous avez aimé l'atmosphère du film Les autres d'Amenabar et les vieilles bâtisses anglo-saxonnes, vous tomberez sous le charme !

    http://passiondeslivres.over-blog.com/article-4446350.html

    Article emprunté à Sylvie dans son blog de critiques de livres.

    Henry James:

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    Henry James naît à New York le 15 avril 1843, second des cinq enfants (William, né en 1842, Garth Wilkinson, né en 1845, Robertson, né en 1846, et Alice née en 1848) d'Henry James senior et de Mary Robertson Walsh. La fortune acquise par son grand-père, émigré irlandais arrivé aux États-Unis en 1789, avait mis la famille à l'abri des servitudes de la vie quotidienne. Son frère aîné, William James, deviendra professeur à Harvard et se fera connaître pour sa philosophie pragmatiste. Malgré des liens solides avec Henry, la rivalité entre les deux frères créa toujours des conflits psychiques latents.

    Après un séjour de 5 ans en Europe, la famille s'établit, en 1860, en Nouvelle-Angleterre où elle demeura pendant la guerre civile. En septembre 1862, Henry James s'inscrit à la faculté de droit de Harvard, rapidement abandonnée face au désir d'être « tout simplement littéraire ». En 1864, il publie anonymement sa première nouvelle, ainsi que des comptes-rendus critiques destinés à des revues. The story of a Year, sa première nouvelle signée, parait dans le numéro de mars 1865 de l'Atlantic Monthly.

    De février 1869 au printemps 1870, James voyage en Europe, d'abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman Watch and Ward (Le regard aux aguets). De mai 1872 à mars 1874, il accompagne sa sœur Alice et sa tante en Europe où il écrit des comptes rendus de voyage pour The Nation. Il commence à Rome l'écriture de son deuxième roman Roderick Hudson, publié à partir de janvier 1875 dans l'Atlantic Monthly, qui inaugure le thème "international" de la confrontations des cultures d'une Europe raffinée et souvent amorale et d'une Amérique plus frustre, mais plus droite.

    Après quelques mois à New York, il s'embarque à nouveau pour l'Europe le 20 octobre 1875. Après un séjour à Paris, où il se lie d'amitiés avec Tourgueniev et rencontre Flaubert, Zola, Maupassant et Daudet, il s'installe, en juillet 1876, à Londres. Les cinq années qu'il y passe seront fécondes: outre de nombreuses nouvelles, il publie The American (1877), The Europeans (1878), un essai sur les poètes et romanciers français (French Poets and Novelists, 1878)... Daisy Miller, publié en 1878, lui vaut la renommée des deux côtés de l'atlantique. Après Washington Square (1880), The Portrait of a Lady est souvent considéré comme une conclusion magistrale de la première manière de James.

    Sa mère décède en janvier 1882, alors que James séjourne à Washington. Il revient à Londres en mai et effectue un voyage en France (d'où naîtra, sous le titre A Little Tour in France, un petit guide qui servira à plusieurs générations de voyageurs dans les régions de la Loire et du Midi). Il rentre de façon précipitée aux États-Unis où son père meurt le 18 décembre, avant son arrivée. Il revient à Londres au printemps 1883. En 1884, sa sœur Alice, névrotique, le rejoint à Londres où elle décèdera le 6 mars 1892.

    En 1886, il publie deux romans, The Bostonians (Les Bostoniennes) et The Princess Casamassima, qui associent à des thèmes politiques et sociaux (féminisme et anarchisme) la recherche d'une identité personnelle. Suivirent deux courts romans en 1887, The Reverberator et The Aspern Papers (Les papiers de Jeffrey Aspern), puis The Tragic Muse en 1888.

    Bien que devenu un auteur au talent reconnu, les revenus de ses livres restaient modestes. Il décide alors, dans l'espoir d'un succès plus important, de se consacrer au théâtre. En 1891, une version dramatique de The American rencontre un petit succès en province, mais reçoit un accueil plus mitigé à Londres. Il écrira ensuite plusieurs pièces qui ne seront pas montées. En 1895, la première de Guy Domville finit dans le désordre et les huées.

    Après cet échec, il revient au roman, mais en y appliquant, peu à peu, les nouvelles compétences techniques acquises au cours de sa courte carrière dramatique. En 1897, il publie The Spoils of Poynton (Les dépouilles de Poyton) et What Maisie Knew (Ce que savait Maisie). Puis viennent les derniers grands romans: The Wings of the Dove (1902), The Ambassadors (1903) et The Golden Bowl (1904).

    En 1903, James a soixante ans et un « mal du pays passionné » l'envahit. Le 30 août 1904, il débarque à New York, pour la première fois depuis vingt ans. Il quitte les États-Unis le 5 juillet 1905, après avoir donné de nombreuses conférences à travers tout le pays. Ses impressions seront réunies dans un volume intitulé The American Scene.

    Avant son retour en Angleterre, il met au point, avec les Éditions Scribner, le projet d'une édition définitive de ses écrits, The Novels and Tales of Henry James, New York Edition, qui comportera, à terme, vingt-six volumes. Entre 1906 et 1909, il travaille à l'établissement des textes, n'hésitant pas à apporter des corrections significatives à ses œuvres les plus anciennes, et rédige dix-huit préfaces qui donnent des vues pénétrantes sur la genèse des ses œuvres et ses théories littéraires. Le manque de succès de cette entreprise l'affecte durablement.

    En 1915, déçu par l'attitude des États-Unis face à la guerre qui fait rage sur le continent, il demande et obtient la nationalité britannique. Il a une attaque cardiaque le 2 décembre, suivie d'une seconde le 13. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916 et meurt le 28 février.

    Henry James fut un écrivain prolifique. Il écrivit dix-neuf romans, plus d'une centaine de nouvelles, quelques pièces de théâtre (qui ne furent, pour la plupart, jamais jouées) et de nombreux récits de voyage. Ce fut aussi un critique littéraire de premier plan. Il entretint tout au long de sa vie une correspondance importante (plusieurs milliers de lettres), en particulier avec d'autres écrivains célèbres (Robert Louis Stevenson, Joseph Conrad, Edith Wharton,...).

    La liste qui suit est loin d'être exhaustive !

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_James

  • Catégories : Des femmes comme je les aime, La littérature

    Colette

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    Sidonie Gabrielle Colette (Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, 28 janvier 1873 - Paris, 3 août 1954), dite Colette, est une romancière française, élue membre de l'Académie Goncourt en 1945.

    Dernière enfant du couple formé par ces parents mythiques que sont devenus Sido (Sidonie Langlois) et le capitaine Colette, celle qui deviendra Colette a vécu une enfance heureuse dans un petit village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d'une nature fraternelle, elle rencontre adolescente Henry Gauthier-Villars, surnommé 'Willy', avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale. Vite saisi par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'engage à écrire ses souvenirs d'école, qu'il signe sans vergogne de son seul nom. Ce sera Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine (La maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), dont les romans seront publiés sous le nom du seul Willy.

    Willy fut, entre autres, l'amant de Marie Louise Servat (dite Germaine), femme d'Émile Courtet, à qui il donna un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars. Jalouse, consternée de devoir être enfermée dans un rôle d'épouse bafouée, Colette se libère de plus en plus de cette tutelle, et, encouragée par Georges Wague, commence une carrière dans le music-hall (1906-1912), où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues suggestives, puis au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge et à Bataclan. Ce sont des années de scandale et de libération morale: elle divorce d'avec Willy en 1906 et connaît plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène. Mais, durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années: La vagabonde, L'envers du music-hall, En tournée, etc. Une attention de plus en plus précise à la justesse des mots, notamment lorsqu'ils sont chargés d'exprimer l'effusion dans la nature, une sensualité librement épanouie pour revendiquer les droits de la chair sur l'esprit et ceux de la femme sur l'homme, voilà quelles sont les lignes de force de cette écriture qui reste encore à saluer, tant, ici encore, la critique littéraire a manifesté son machisme.

    Après son divorce, Colette a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909. Elle rencontre ensuite Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite «Bel-Gazou» ["beau gazouillis" en provençal]. À quarante ans, elle joue aussi un rôle d'initiatrice auprès du fils d'Henry, Bertrand de Jouvenel, dix-sept ans, expérience qui nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. En ce qui concerne Chéri, il s'agit d'un fantasme qui est devenu réalité, puisqu'il est en 1920, mais dont l'idée datait de 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce sera prononcé en 1923. Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique L'Enfant et les sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Elisabeth de Belgique, Marguerite Moreno et Natalie Barney et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque, Liane de Pougy.

    En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. En 1953, elle est promue officier de la Légion d'honneur. L'écrivaine est au faîte de sa gloire et de son talent quand elle s'installe dans son appartement du Palais-Royal pour ne plus le quitter. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, Maurice Goudeket, son dernier mari, l'aidera à supporter son arthrose. Elle meurt le 3 août 1954. Malgré sa réputation sulfureuse et le refus, par l'Église catholique, des obsèques religieuses, Colette est la seule femme à avoir eu droit à des funérailles nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise à Paris. Sa fille repose à ses côtés.

    OEUVRES

    BIOGRAPHIES

    • Sylvain Bonmariage, Willy, Colette et moi, Paris, Anagramme éditions (réédition, avec une préface de Jean-Pierre Thiollet, 2004)
    • Michèle Sarde, Colette, libre et entravée, Paris, Seuil, 1978
    • Herbert Lottman, Colette, Paris, Fayard, 1990
    • Claude Francis et Fernande Gontier, Colette, Paris, Perrin, 1997
    • Michel Del Castillo, Colette, une certaine France, Paris, Stock, 1999
    • Claude Pichois et Alain Brunet, Colette, biographie critique, Paris, de Fallois, 1999

    ETUDES CRITIQUES.

    • Marie-Christine Bellosta, «Colette», L’Hymne à l’univers, Paris, Belin, 1990
    • Marie-Françoise Berthu-Courtivron, Espace, demeure, écriture. La Maison natale dans l’œuvre de Colette, Paris, Nizet, 1992
    • Mère et fille : l’enjeu du pouvoir. Essai sur les écrits autobiographiques de Colette, Genève, Droz, 1993
    • Carmen Boustani, L’Écriture-corps chez Colette, Villenave d’Ornon, Fus-Art, 1993 ; 2000 (Bibliothèque d’Études féministes)
    • Marie-Christine et Didier Clément, Colette gourmande, Albin Michel, 1990
    • Régine Detambel, Colette, comme une Flore, comme un Zoo, un répertoire des images du corps, Paris, Stock, 1997
    • Francine Dugast-Portes, Colette, les pouvoirs de l’écriture, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1999
    • Jacques Dupont, Colette ou l’univers concentré, essai, Paris, Hachette Supérieur, 1995 (portraits littéraires)
    • Europe, novembre-décembre 1981
    • Nicole Ferrier-Caverivière, Colette l’authentique, Paris, PUF, 1997 (écrivains)
    • Michel Gauthier, La Poïétique de Colette, Paris, Klincksieck, 1989
    • Lynne Huffer, Another Colette : The Question of Gendered Writing, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1992
    • Julia Kristeva, Le Génie féminin 3, Colette, Paris, Fayard, 2002

    LIENS

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Colette

    UNE CITATION DE COLETTE QUI ME PLAIT:« Le monde m’est nouveau à mon réveil, chaque matin. »
  • Catégories : La littérature

    Le rire de Revel

    Il est mort le 30 avril dernier et il nous manque. Dans « Pour Jean-François Revel » (paru le 18 septembre chez Plon), le journaliste Pierre Boncenne revient sur le parcours de cet intellectuel qui a été de tous les débats du siècle. Dans sa quête inlassable de la vérité, cet homme hors pair utilisait toutes les armes, en particulier l'humour. Les extraits qui suivent viennent le rappeler.

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