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  • Un peintre à (re) découvrir:Jacques Stella

    medium_stella.jpgJacques Stella s'affranchit de Poussin

    ANNE-MARIE ROMERO.
     Publié le 05 avril 2007
    Actualisé le 05 avril 2007 : 10h21

    Au Musée des Augustins de Toulouse, une rétrospective de Jacques Stella, peintre de Richelieu, longtemps éclipsé par Poussin, auquel on avait attribué certaines de ses toiles.

    BIEN S€R, il s'agit de peinture du XVIIsiècle, classique, hyperclassique même, qui rebute certains, un style surnommé l'« atticisme parisien » des Lesueur, La Hyre et Poussin, ces artistes qui « aimaient faire lisse, des couleurs claires, juxtaposées avec une audace raffinée, parfois avec une pointe de préciosité, un modelé savant », selon la définition de Pierre Rosenberg. Jacques Stella, (1596-1657) en est l'illustration typique, et pourtant il est bien plus que cela. Miniaturiste, dessinateur spontané de scènes de la vie quotidienne, graveur hors pair, peintre sur pierre, marbre, sur cuivre et, surtout, artiste humain, modeste, sensible, qui a aimé égayer les plus académiques de ses constructions picturales de quelques détails familiaux, intimes et touchants.
    Ce sont plus de 150 de ses oeuvres, peintes ou dessinées, que présente le Musée des Augustins de Toulouse - propriétaire d'une pièce magistrale de l'artiste, Le Mariage de la Vierge -, enrichissant ainsi l'exposition que les Lyonnais avaient pu admirer précédemment.
    Stella, lyonnais d'origine ­flamande, d'une dynastie de peintres, fait le « voyage en Italie », s'arrête à Florence puis part pour Rome où il sera le protégé de la famille Barberini. De ce séjour, il rapportera des miniatures inspirées de Jacques Callot et de ­ravissants dessins de petites gens croquées sur le vif, aux antipodes de la peinture officielle qui lui sera commandée par Richelieu. Fasciné par les défis techniques, il peint aussi sur « pietra dura », notamment un très beau Songe de Jacob utilisant les veines de l'onyx pour placer ses personnages.

     
    Peintre d'Église

     
    Car lorsque Stella rentre en France, décidé à se rendre à la cour d'Espagne, le cardinal premier ministre le retient. Il souhaite contrebalancer le baroque espagnol avec une autre manière d'illustrer la Contre-Réforme : une réutilisation de l'Antiquité « marquée du sceau de la rigueur intellectuelle, écrit Sylvain Laveissière, commissaire de l'exposition, au service d'une religion réconciliée avec la raison ».
    Stella devient alors presque exclusivement un peintre d'Église et travaille sur des commandes de grands et moyens formats : L'Assomption de la Vierge, L'Adoration des Anges (Stella en peint sur tous ses tableaux), Sémiramis appelée au combat. Autant de scènes convenues, avec des visages portant des masques anonymes sur lesquels il pose les affects de circonstance. Ses décors architecturaux antiques sont figés, ses couleurs froides, notamment son rose caractéristique, tirant sur le mauve, ses bleus, qu'il affectionne, éclatants mais glacés. La lumière vient de face, sans nuance. À cet égard, Clélie passant le Tibre, un épisode de l'histoire de Rome et des Étrusques, peut être considéré comme un chef-d'oeuvre du genre. Huit jeunes filles, idéalisations de la femme, d'une esthétique aussi parfaite que la composition est artificielle, baignent dans une lumière blanche et froide.
    Pourtant, dès qu'il le peut, il introduit un élément insolite, touchant. Dans David et Bethsabée, une de ses plus belles oeuvres, un petit chien, une table chargée de mets, un costume orientalisant insufflent la fantaisie. Il trouve aussi des accents inattendus de tendresse dans La Vierge donnant la bouillie à Jésus enfant et dans toute sa série sur la sainte Famille, où Joseph, rassurant et puissant, dans la force de l'âge, prend une importance inusitée.
    Mais son amitié - « funeste » - pour Poussin lui a nui. Lorsque sa nièce, Claudine Bouzonet-Stella, fera graver ses derniers dessins, le graveur signera Nicolas Poussin. Et il faudra attendre le XXe siècle pour que nombre de ses oeuvres, injustement attribuées, soient restituées à cet artiste qui méritait d'être classé parmi les plus grands.
    « Jacques Stella, peintre de Richelieu », Musée des Augustins, Toulouse, jusqu'au 17 juin. Tél. : 05 61 22 21 82.

     
    © Le Monde.fr
    image:www.lyonweb.net
  • Catégories : Des expositions, La littérature

    Beckett les mots mis à nu

    medium_beckett.jpg

    www.parisbeckett.com

    A Beaubourg, une exposition claire et dynamique sur l'univers de l'auteur d'«En attendant Godot».
    Par LANÇON Philippe
    QUOTIDIEN : mercredi 21 mars 2007
    Samuel Beckett Centre Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu'au 25 juin.

    Des mots qui la ferment, c'est rare. Ceux de Samuel Beckett ont cette élégance-là. Ils s'effacent eux-mêmes. Quand ils disent : «Je vais le leur arranger, leur charabia» (citation avant l'entrée, écrite au mur, exposée bilingue comme toutes, mi-noir mi-gris), c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent. Ils sont là parce qu'ils ne peuvent pas ne pas y être. Ils mériteraient de n'y être pas. Ils le savent, le portent. Ils jaillissent, se regrettent, s'étranglent. En somme, ils meurent vivants, au comptoir, verre au pied, après la fin du monde. Qui a le culot d'être toujours là.

    Beau et raté.

    Comment montrer ça ? Donner à voir cette extinction ? Célébrer la cérémonie sans cérémonie ? L'exposition que consacre à l'auteur de Molloy le centre Pompidou s'y essaie. C'est beau. C'est clair. C'est réussi. Donc c'est raté. Au sens où l'écrivait Beckett : «Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.» La citation est inscrite sur un mur, section oeil. Elle est aussi au dos du catalogue intitulé Objet . Une lettre inédite y donne le sens du combat que l'itinéraire va montrer : «Espérons que viendra le temps [...] où le langage sera utilisé au mieux là où il est malmené avec le plus d'efficacité. Comme nous ne pouvons pas le supprimer d'un seul coup, tâchons au moins de le discréditer.» La lettre est écrite en 1937, après un long voyage en Allemagne. L'horreur s'annonce. Beckett a compris avant. Le langage précède l'événement. Le ton suit. Le ton est en vitrine, parmi manuscrits et tapuscrits. Par exemple, dans cette lettre à Roger Blin, premier metteur en scène d' En attendant Godot : «L'esprit de la pièce, dans la mesure où elle en a, c'est que rien n'est plus grotesque que le tragique, et il faut l'exprimer jusqu'à la fin, surtout à la fin.» L'exposition n'est pas grotesque. Les musées ne sont pas faits pour ça. Mais elle le fait sentir, remonter du sérieux. Les musées servent parfois les sentiments qu'ils n'ont pas.

    Champ d'onomatopées.

    Huit espaces rythment le chemin, de la voix au vide. Ils sont baptisés au couperet : Voix, Restes, Truc, Scènes, oeil, Cube, Bram, Noir. Beckett est l'oiseau qui chante bref, un échassier posé sur un champ de ruines et d'onomatopées. Il a dessiné un volatile qui lui ressemble peut-être, mi-oiseau de feu, mi-oiseau de farce, posé sur un perchoir dans le blanc à petits carreaux. C'est le cahier autographe de Mercier et Camier (1946).
    On entre par Voix. Dans un couloir à néons, projetée sur le mur, une bouche parle. Elle dit, en anglais, Not I («Pas moi»), un texte de 1989. Un murmure de l'acteur Michael Lonsdale enveloppe l'antichambre. En vis-à-vis, dans le dos, le négatif agrandi d'une photo de livres en rayon. Chambre noire, bibliothèque, caverne vocale, oraison de nuit et brouillard. La bouche ? «Un organe d'émission sans intellect», dit plus loin une actrice interviewée. Pour jouer Beckett, ajoute-t-elle, «il faut se déposséder, se vider de soi, de sentiments». Pour le découvrir aussi : l'exposition y aide. Restes est une salle en long, sans régularité. Des tableaux, des films underground, des manuscrits au centre de la pièce, souvent illisibles : chambre d'échos. L'image est une expérience qui épuise l'image comme le mot éteint le mot. Un néon rouge de Jean-Michel Alberola dessine cette parole : Rien. Au mur, ceci : «D'abord le corps. Non. D'abord le lieu. Non. D'abord les deux.» Cap au Pire, 1991. C'est le pays des vanités. Scènes, l'espace suivant, montre le théâtre. Le long d'un mur, des extraits de pièces. Voici Comédie, filmé en 2001, par Anthony Minghella pour la BBC : trois acteurs aux visages couverts de boue, dont Kristin Scott Thomas, plongés chacun dans une amphore. Ils récitent en anglais, à grande allure. Le champ s'élargit : un arbre mort, d'autres amphores pleines, un paysage dévasté. Les ruines elles-mêmes ont quitté Pompéi. Reste ça, des bouts de corps et un peu de langage. Dit comme si tout ce qui doit l'être était ­ presque ­ indicible. Plus loin, face aux photos de Beckett contrôlant sans fin le respect des didascalies de ses pièces d'un bout à l'autre du monde, quelques extraits fameux d 'En attendant Godot , d' Oh les beaux jours . Madeleine Renaud, Winnie d' Oh les beaux jours en 1963, parle bref, plantée en terre. Devant, sous vitrine fétiche, le sac en cuir et les accessoires que l'actrice en sortait peu à peu. Penchez-vous : le bâton de baume à lèvres était à l'huile de jojoba. Les objets sont des mots, les mots sont des objets. Geneviève Serreau, interviewée en 1968, se souvient du public des premières représentations d' En attendant Godot , quinze ans plus tôt : «C'étaient les visons qui partaient les premiers.» La pièce eut du succès. Beckett dit : «J'ai dû faire des concessions au public. Je n'en ferai plus.»

    Tapis biographique.

    Section oeil, cinéma (lire ci-contre). Filmés en vidéo, des écrivains parlent de l'auteur, de l'homme. Ils sont intimidés, chaleureux, simplifiés par celui dont ils parlent. Raymond Federman, souriant : «Les textes de Beckett disent ce qu'ils disent : "Qu'est-ce que je fous ici en train de faire ce que je fais ?" Il faut tenir le coup, chez Beckett. Il faut tenir le coup malgré tout.» En riant comme on boit, sec. Voilà l'espace Truc : tableaux, lettres, photos, présence des anciens, Joyce avant tout. Truc : une mine, le tapis biographique d'un homme qui a beaucoup lu, beaucoup su, beaucoup voyagé, beaucoup combattu (dans la Résistance), avant de faire le vide. Truc ? «Ce truc qu'on appelle ma vie.» Plus on avance, plus ça tourne en absurdie. Au mur, dans l'espace Cube, ceci : «Va donc pour la monotonie. C'est plus stimulant.» Bram, c'est Bram Van Velde, le peintre, l'ami, l'homme qui peint malgré comme Beckett écrit malgré. Lettre à Bram, 14 janvier 1949 : «Vous résistez en artiste, à tout ce qui vous empêche d'oeuvrer, fût-ce à l'évidence même. C'est admirable. Moi je cherche le moyen de capituler sans me taire ­ tout à fait.» Dernière salle, derniers tableaux, dernière bande : Noir. Des oeuvres de Richard Serra, de Bram encore, de Tal Coat. La voix de Beckett sort du mur, lisant Lessness : un manque intraduisible. Federman : «Il aimait les préfixes, les suffixes.» Leurs contradictions, leurs impossibilités avouées. Avec le moins de syllabes possible entre les deux. Cloison, chute et fin.

    http://www.liberation.fr/culture/242289.FR.php


    Et jusqu'à juin 2007, pour célébrer le 100 e anniversaire de la naissance de Beckett, le Festival Paris Beckett: http://www.parisbeckett.com/

  • Catégories : Des expositions, La littérature

    Homère, sur les traces d’Ulysse à la BNF du 21 novembre 2006 au 27 mai 2007

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    Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand
    Quai François-Mauriac – Paris XIIIe
    Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare
    Renseignements : 01 53 79 59 59

    Du mardi au samedi de 10h à 19h, le dimanche de 12h à 19h
    Fermeture lundi et jours fériés
    Entrée : 5€ , tarif réduit : 3€ 50

    Publication

    Homère, sur les traces d’Ulysse
    Sous la direction d’Olivier Estiez, Patrick Morantin et Mathilde Jamain
    176 pages et environ 120 illustrations. 38 €

    Pour en savoir plus, le site de la BNF:http://expositions.bnf.fr/homere/index.htm

  • Catégories : Mes textes d'adulte

    Je n'arrive pas

    Je n'arrive pas bouder
    Je n'arrive pas à m'isoler
    Dans un coin pour ruminer
    Je n'arrive pas à m'éloigner

    Je n'arrive qu'à tempêter
    Je n'arrive qu'à m'énerver
    Contre toi, t'injurier
    Pour te choquer

    Mais je suis trop fatiguée
    Pour encore m'échiner
    A nous déchirer
    Et nous séparer

    Je n'arrive pas à imaginer
    Moi sans toi à mes côtés
    Toi sans moi pour te serrer
    Dans mes bras et t'aimer

    Le 28 avril 2007

  • Catégories : Des expositions, Des lieux

    Une expo et une ville (ma ville natale) à (re)découvrir:"A fleur de peau"

    medium_troyes.jpgTroyes enlève le bas

    PHILIPPE VIGUIE DESPLACES (mercredi 18 avril 2007)


    Doté d’un magnifique Musée d’art moderne installé dans l’ancien évêché, Troyes propose depuis quelques jours une exposition intitulée « A fleur de peau ». Si l’on y ajoute un coeur de ville médiéval admirablement restauré et en périphérie plus d’une centaine de boutiques de marques à prix réduits… un week-end à Troyes s’impose.

    Premières impressions Le vieux Troyes a la forme d’un bouchon de champagne avec des maisons à pans de bois, pour certaines, ventrues comme des outres trop pleines. La partie la plus étroite du bouchon est la plus commerçante et la plus animée. La rue Emile-Zola, dont les façades médiévales ont repris des couleurs d’autrefois – vert pomme ou rouge sang de boeuf –, les voies adjacentes étroites comme la ruelle des Chats qui découvrent de petites placettes conviviales, sont les entrailles de la ville. Au premier coup d’oeil, on comprend vite que Troyes est un petit bijou aux charmes moyenâgeux, renaissance ou dix-huitièmiste avec quelques splendeurs : la grille de l’Hôtel Dieu, ferronnerie d’or coiffée des pleines armes de Champagne ou la cathédrale. Sa verrerie d’origine est une splendeur et le souvenir de Bernard de Clairvaux, dictant sous la nef magistrale les règles de la chevalerie, ajoute à l’émotion engendrée par la majesté des lieux. Troyes, à l’ombre de ce clocher millénaire, y cultive son propre art de vivre. Dans le palais épiscopal, le Musée d’art moderne présente une grande exposition consacrée au bas, un élément de bonneterie qui fut la grande affaire industrielle de la ville.

    « À fleur de peau » À travers du bas, c’est le thème de la nudité et du désir dans l’art qui est traité par cette exposition peu banale qui présente plus de 350 peintures. Pour réussir une telle entreprise, qui avait toutes les chances de tomber soit dans l’anecdotique et le cliché, soit dans le plus complet prosaïsme, il fallait deux ingrédients : un vrai contenu et une scénographie parfaitement adaptée. Conduit de mains de – jeunes – maîtres, sans aucune espèce de timidité, deux étudiants d’une vingtaine d’années de l’École nationale supérieure de création industrielle, Élodée Cardineaud et Julien Legras, ont été sélectionnés au terme d’un atelier de projets dirigé par le designer Jean-François Dingjian. Le résultat très prometteur décoiffe : les oeuvreJs sont accueillies dans des modules, ellipses de voilage aux formes lascives. Des dizaines de bas reposent dans des vitrines au design inventif qui rappellent celles que l’on voyait autrefois dans les magasins de bonneterie. Les étudiants de l’école ont poussé le détail jusqu’à filtrer la lumière des vitres extérieures par des motifs de bas grossis… ajoutant une touche d’humour à une mise en scène très réussie qui sert avec justesse l’autre trésor de l’exposition : les oeuvres. Elles sont signées des plus grands, un tour de force. Bien sûr, il y a Toulouse-Lautrec, celui auquel on pense immédiatement, mais encore Capiello pour de superbes affiches, Picasso pour un Nu aux jambes croisées, ou encore Matisse pour cette superbe Lorette à la terrasse d’un café. Des oeuvres de Van Dongen, Courbet, Degas, Gromaire, Chagall… défilent devant nous dans un luxe d’érotisme contenu, jamais vulgaire. « Le bas, objet de toutes les ambiguïtés, révèle la forme du corps nu sans montrer la peau », commente le commissaire de l’exposition, Emmanuel Coquery.

    Le Musée d’art moderne. Il contient la collection de Pierre et Denise Lévy, amateurs d’art troyens éclairés et riches dont le goût très sûr s’est porté sur la peinture des XIXe et XXe siècle. Le Paysage de neige dans le Jura de Gustave Courbet ou Les deux hommes en pieds de Degas ou encore Les Coureurs de Delaunay, oeuvre célébrissime, valent à eux seuls le déplacement à Troyes. Mais il y a aussi de magnifiques Dufy, Derain, Matisse, cerise sur le gâteau on s’assoit sur un mobilier superbe de Paulin.

    COMMENT Y ALLER
    En train, c’est à 1 h 30 à partir de la gare de l’Est, en voiture par l’A5. Troyes est à 160 km de Paris.

    OÙ DORMIR ?
    À la Maison de Rhodes dans le centre historique de Troyes, un magnifique petit hôtel de charme d’une dizaine de chambres aménagé dans une jolie maison à pans de bois. 18, rue Linard-Gonthier. www.maisonderhodes.com

    SHOPPING
    Troyes est le paradis des magasins d’usine de marques avec Mcarthurglen et Marques City et sur un second site Marque Avenue. Au total, plus de 300 boutiques.

    SE RENSEIGNER ?
    Office de tourisme de Troyes, tél. : 03 25 82 62 70 et www.tourisme-troyes.com

    EXPOSITION
    « A fleur de peau » au Musée d’art moderne de Troyes, 14, place Saint-Pierre. Tél. : 03 25 76 26 80. Tlj de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures Tarif : 5 € TR : 2,50 €. Gratuit pour les moins de 18 ans.

     http://www.figaroscope.fr/week_end/2007041700023920.html

  • Catégories : Paysages

    Mon premier livre: merci

    A  ceux qui en ont parlé:

    -Elisabeth:http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2007/04/05/recueil-de-poesie.html

    -Ambroise:http://ecritureenvrac.over-blog.com/article-5913866.html

    Ambroise  me fait aussi de la pub sur ses pages :http://ambroise.hautetfort.com/

     http://ecritureenvrac.over-blog.com/

    -Estelle:http://amartiste.info/

    -Yann dans son blog de poésies érotiques:http://poesie-erotique.typepad.com/le_blog_de_posieerotique/2007/03/le_premier_recu.html

    - Sandrine dans son site Immersion graphique:http://immerg.com/index.php?option=com_content&task=view&id=26&Itemid=44

    - Nouvelle poésie:http://www.nouvelle-poesie.com/modules/pages/index.php?pagenum=36

    Si j'ai oublié quelqu'un, excusez-moi, je me suis basée sur ce  j'avais déjà lu chez vous et qui apparaissait dans la recherche Google.

    Et surtout, que vous parliez de mon livre (ou de moi) en bien ou en mal, faites vous connaître.

    Il est normal d'être critiquée quand on s'expose sur internet, mais pour ma part, je préfère qu'on me le dise directement plutôt que de le découvrir en faisant une recherche Google:

    http://mumm.hautetfort.com/archive/2007/04/17/objet-du-delit-l.html

  • Catégories : Blog, Mes textes en prose

    Un portrait chinois transmis par Jos

    Un livre : « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire
    Une couleur : l’orange, la couleur de mon blog
    Un animal : une chatte
    Un métier : bibliothécaire
    Un vêtement : une robe longue (comme je n’en ai jamais porté hors mariage)
    Une fleur : une rose jaune
    Un point faible : la sensibilité
    Un point fort : la sensibilité
    Un siècle : celui-ci pour les droits qu’ont obtenu les femmes mais un petit tour de temps en temps vers le 19 e s et les eighties
    Une voiture : une jaguar
    Un alcool : du champagne pour faire pétiller la vie
    Un objet : un  livre
    Une paire de chaussures : des sandales
    Un pays : la France
    Une pierre précieuse : le diamant parce « the diamonds are the girls best friends »
    Un bijou : mon alliance
    Un grigri : j’en cherche un qui porte vraiment chance…
    Un acteur : Jean-Pierre Léaud
    Une actrice : Sophie Marceau
    Une chanson : « Week-end à Rome » d’Etienne Daho
    Un film : La mort aux trousse : Jules et Jim
    Un dessin animé : Candy
    Un prénom masculin : Didier
    Un prénom féminin : le mien
    Un bonbon : du chewing-gum sans sucre
    Un aliment : le foie gras
    Un chocolat : noir
    Un tatouage : à la manière de la nageuse française…
    Une arme : les mots
    Un oiseau : « L’albatros » de Baudelaire

    Je « refile le bébé » à  Monette, Ambroise, Estelle et Elisabeth.

  • Catégories : La poésie

    "L'éducation sentimentale" de Maxime le Forestier(Pour Jos)

    Comme je viens de parler avec Jos du Livrophile(http://www.lelivrophile.com/livroblog/), du mot à sauver, "brune" au sens de tombée du jour, je ne résiste pas au plaisir de mettre ce texte de chanson qui me trottait dans la tête:


    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir des serments
    Cette fleur sauvage qui fait des ravages
    Dans les coeurs d'enfants
    Pour toi, ma princesse, j'en ferai des tresses
    Et dans tes cheveux
    Ces serments, ma belle, te rendront cruelle
    Pour tes amoureux
    Demain, à l'aurore, nous irons encore
    Glaner dans les champs
    Cueillir des promesses, des fleurs de tendresse
    Et de sentiments
    Et sur la colline, dans les sauvagines,
    Tu te coucheras
    Dans mes bras, ma brune, éclairée de lune,
    Tu te donneras
    C'est au crépuscule, quand la libellule
    S'endort au marais
    Qu'il faudra, voisine, quitter la colline
    Et vite rentrer
    Ne dis rien, ma brune, pas même à la lune
    Et moi dans mon coin
    J'irai solitaire, je saurai me taire
    Je ne dirai rien
    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir ...

    http://www.paroles.net/chansons/25705.htm

  • Catégories : Des expositions

    L'art de la Nouvelle-Irlande au Quai Branly

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    Le musée du quai Branly présente jusqu'au 8 juillet l'art de la Nouvelle-Irlande, l'un des plus brillants d'Océanie

    Plus de 130 objets, parmi lesquels masques, statuettes, figures d'ancêtres ou pirogues, font découvrir la diversité de l'art de cette île du nord de la Nouvelle-Guinée.

    Les objets, dont certains n'ont jamais été exposés ou fait l'objet de publication, proviennent des musées d'Europe et d'Amérique.

    "Nouvelle-Irlande, Arts du Pacifique Sud" entend faire connaître l'art de la Nouvelle-Irlande, surtout connu pour ses sculptures "malagan", lacis de formes colorées que l'on dévoilait lors de cérémonies funéraires et qui ont fasciné les artistes du siècle dernier, comme les expressionnistes allemands ou les surréalistes français.

    L'exposition s'attache à présenter les contextes rituels, à donner des clefs de lecture pour faire comprendre aux visiteurs ces sociétés complexes. Le déroulement du parcours se fait du sud au nord de la Nouvelle-Irlande, suivant une évolution géographique qui  accompagne la présentation des différents styles de l'île.

    Le parcours de l'exposition propose deux dispositifs multimédia: le premier consacré aux sociétés de masques du sud : les tubuan. Le second aux clefs documentaires et analytiques sur les rituels malagan.

    L'exposition sera ensuite présentée au musée ethnologique de Berlin , du 10 août au 11 novembre. A Paris: du mardi au dimanche de 10h à 18h30, nocturne le jeudi, jusqu'à 21h30.

    Publié le 03/04 à 13:47
    http://cultureetloisirs.france3.fr/artetexpositions/expos/29674596-fr.php
  • "Melancholia" de Dürer

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    Albrecht Dürer (1471-1528) est originaire de Nüremberg. Peintre et surtout graveur, il propulse la gravure sur bois mais surtout la gravure sur cuivre, art nouveau pour l'époque, à un niveau encore jamais dépassé aujourd'hui. Il voyagea à de nombreuses reprises aux Pays-Bas et en Italie et fut influencé par les artistes qu'il y rencontra. C'est un homme de la Renaissance, il est d'ailleurs un des premiers artistes à avoir acquis une réputation personnelle. Le nombre d'autoportraits qu'il a réalisés montre bien son détachement de l'art médiéval, même si l'influence du gothique reste forte chez lui, surtout au début de sa carrière. Lié à l'Humanisme, Dürer est aussi un théoricien, intéressé par les mathématiques et la géométrie euclidienne - qu'il étudie en vue de travailler la perspective dans ses oeuvres - mais aussi par l'anatomie, les sciences naturelles... Par tous ces aspects, il est proche de Léonard de Vinci. Pour en savoir plus sur la biographie de Dürer:

    http://www.bib.ulb.ac.be/coursmath/bio/durer.htm http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/durer/durer.fr.html

    Melancholia I Dürer réalisa cette célèbre gravure (peut-être la plus célèbre) en 1514. C'est une allégorie qui représente la mélancolie dans la création de l'artiste. Ses interprétations sont nombreuses: certains y voient un autoportrait symbolique ("portrait spirituel" pour Panovsky), d'autres des symboles alchimiques nombreux. Enfin, on a aussi envisagé que cette oeuvre soit une représentation de la géométrie de l'artiste, telle qu'il la développe dans "l'excursus esthétique" du livre 3 du Traité des proportions du corps humain

     

    La Mélancolie

     

    Il semble que Dürer ait puisé son sujet dans De occulta philosophia de Heinrich Agrippa Von Nettesham (1510). Sans doute connaissait-il aussi les textes de Marsile Ficin.
    Pour le Moyen Age, quatre "humeurs" seraient responsables des tempéraments humains: le sang, la bile jaune, le phlegme et la bile noire ou mélancolie, au sens étymologique. Ces humeurs sont associées aux saisons, aux quatre âges de l'homme, aux éléments. C'est surtout la mélancolie qui a retenu l'attention, considérée comme une manifestation du génie auquel elle ouvre les portes de l'imagination. 
    La mélancolie est ensuite considérée comme un était dépressif qui enlève à l'artiste son enthousiasme, et les astrologues de la Renaissance pensent que le carré magique peut servir de traitement.
    Citations La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste (Victor Hugo)

     

    Il y a quelque ombre de friandise et délicatesse qui nous rit et qui nous flatte au giron même de la mélancolie. (Michel de Montaigne)

     

    D'où vient à l'homme la plus durable des jouissances de son coeur, cette volupté de la mélancolie, ce charme plein de secrets, qui le fait vivre de ses douleurs et s'aimer encore dans le sentiment de sa ruine? (Senancour)

     

    La mélancolie est l'état de rêve de l'égoïsme (E.M.Cioran)

     

    Quand elle n'est pas engendrée, c'est la gaieté la plus totale. ("Ce spectacle n'engendre pas la mélancolie") (Alain Schiffres, Le nouveau dictionnaire des idées reçues, des propos convenus et des tics de langage.)

     

    Le Carré magique

     

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    C'est un concept très ancien qui semble originaire d'Inde et de Chine, 2000 ans avant Jésus-Christ; on le retrouve chez les Arabes et des mathématiciens comme Fermat et Euler s'y sont intéressés. Sa propriété a fasciné: l'addition des nombres de chaque ligne, chaque colonne et chaque diagonale donnent le même résultat (34, dans le cas du carré de Jupiter). On lui a prêté un caractère ésotérique, d'autant plus que le 3 et 4 sont des chiffres particulièrement importants en alchimie, le 3 symbolisant la vie du monde physique et le 4, celle de l'esprit. On remarquera également que les deux cases centrales de la dernière ligne indique la date de création de l'oeuvre.

    Melancholia I source d'inspiration L'oeuvre de Dürer a inspiré énormément d'artistes (à commencer par une oeuvre de Picasso, avec laquelle elle présente de nombreux points communs selon les spécialistes), surtout à partir de l'époque romantique. 

     

    Le titre a ainsi été utilisé pour un poème fameux de Victor Hugo, publié dans le recueil Les Contemplations .(Hugo est également l'auteur d'un poème intitulé "A Dürer" dans le recueil Les Voix intérieures). Melancholia est aussi le titre que Verlaine donne à un groupe de poèmes du recueil Poèmes saturniens. On se souvient également que c'est sous ce titre que Sartre proposa le manuscrit - par ailleurs refusé - de La Nausée aux éditions Gallimard.

     

    Gautier, dans son roman fantastique Avatar, y fait référence:

    Quelquefois une bizarre syncope le faisait pâlir et froidir comme un marbre. Pendant une ou deux minutes, on eût pu le croire mort; puis le balancier, arrêté par un doigt mystérieux, n'étant plus retenu, reprenait son mouvement et Octave paraissait se réveiller d'un songe. On l'avait envoyé aux eaux; mais les nymphes thermales ne purent rien pour lui. Un voyage à Naples ne produisit pas un meilleur résultat. Ce beau soleil si vanté lui avait semblé noir comme celui de la gravure d'Albert Dürer; la chauve-souris qui porte écrit dans son aile ce mot: melancholia, fouettait cet azur étincelant de ses membranes poussiéreuses et voletait entre la lumière et lui; il s'était senti glacé sur le quai de la Mergellina, où les lazzaroni demi-nus se cuisent et donnent à leur eau une patine de bronze.(chap.1) lire le roman sur le site de Gallica: http://gallica.bnf.fr/Fonds_Frantext/T0101448.htm

    Et, bien sûr, on ne peut que penser au "Spleen" baudelairien...

    On lira avec intérêt les pages que Michel Tournier consacre à l'oeuvre et au thème de la mélancolie dans Célébrations, Mercure de France, 1999 et 2000 (Folio). 

    Les deux textes proposés ci-dessous associent explicitement cette gravure à un processus de rêve.

    Gérard de NERVAL

    Cette nuit-là, je fis un rêve qui me confirma dans ma pensée. - J'errais dans un vaste édifice composé de plusieurs salles, dont les unes étaient consacrées à l’étude, d'autres à la conversation ou aux discussions philosophiques. Je m'arrêtai avec intérêt dans une des premières, où je crus reconnaître mes anciens maîtres et mes anciens condisciples. Les leçons continuaient sur les auteurs grecs et latins, avec ce bourdonnement monotone qui semble une prière à la déesse Mnémosyne. - Je passai dans une autre salle, où avaient lieu des conférences philosophiques. J’y pris part quelque temps, puis j'en sortis pour chercher ma chambre dans une sorte d'hôtellerie aux escaliers immenses, pleine de voyageurs affairés.

     

    Je me perdis plusieurs fois dans les longs corridors, et, en traversant une des galeries centrales, je fus frappé d'un spectacle étrange. Un être d'une grandeur démesurée, - homme ou femme, je ne sais -, voltigeait péniblement au-dessus de l’espace et semblait se débattre parmi des nuages épais. Manquant d'haleine et de force, il tomba enfin au milieu de la cour obscure, accrochant et froissant ses ailes le long des toits et des balustres. Je pus le contempler un instant. Il était coloré de teintes vermeilles, et ses ailes brillaient de mille reflets changeants. Vêtu d'une robe longue à plis antiques, il ressemblait à l’Ange de la Mélancolie, d'Albrecht Dürer. - Je ne pus m'empêcher de pousser des cris d'effroi, qui me réveillèrent en sursaut. (Aurélia, 1855)

    Théodore de Banville, Le Stigmate

    Et in fronte ejus nomen scriptum:

    Mysterium...

    Apocalypsis, caput XVII.

    Une nuit qu'il pleuvait, un poète profane

    M'entraîna follement chez une courtisane

    Aux épaules de lys, dont les jeunes rimeurs

    Couronnaient à l'envi leur corbeille aux primeurs.

    Donc, je me promettais une femme superbe

    Souriant au soleil comme les blés en herbe,

    Avec mille désirs allumés dans ces yeux

    Qui reflètent le ciel comme les bleuets bleus.

    Je rêvais une joue aux roses enflammées,

    Des seins très à l'étroit dans des robes lamées,

    Des mules de velours à des pieds plus polis

    Que les marbres anciens par Dypoene amollis,

    Dans une bouche folle aux perles inconnues

    La Muse d'autrefois chantant des choses nues,

    Des Boucher fleurissants épanouis au mur,

    Et des vases chinois pleins de pays d'azur.

    Hélas! qui se connaît aux affaires humaines?

    On se trompe aux Agnès tout comme aux Célimènes:

    Toute prédiction est un rêve qui ment!

    Ainsi jugez un peu de mon étonnement

    Lorsque la Nérissa de la femme aux épaules

    Vint, avec un air chaste et des cheveux en saules,

    Annoncer nos deux noms, et que je vis enfin

    L'endroit mystérieux dont j'avais eu si faim.

    C'était un oratoire à peine éclairé, grave

    Et mystique, rempli d'une fraîcheur suave,

    Et l'oeil dans ce réduit calme et silencieux

    Par la fenêtre ouverte apercevait les cieux.

    Le mur était tendu de cette moire brune

    Où vient aux pâles nuits jouer le clair de lune,

    Et pour tout ornement on y voyait en l'air

    La Melancholia du maître Albert Dürer,

    Cet Ange dont le front, sous ses cheveux en ondes,

    Porte dans le regard tant de douleurs profondes.

    Sur un meuble gothique aux flancs noirs et sculptés

    Parlant des voix du ciel et non des voluptés,

    Souriait tristement une Bible entr'ouverte

    Sur une tranche d'or ouvrant sa robe verte.

    Pour la femme, elle était assise, en peignoir brun,

    Sur un pauvre escabeau.

    Ses cheveux sans parfum

    Retombaient en pleurant sur sa robe sévère.

    Son regard était pur comme une primevère

    Humide de rosée.

    Un long chapelet gris

    Roulait sinistrement dans ses doigts amaigris,

    Et son front inspiré, dans une clarté sombre

    Pâlissait tristement, plein de lumière et d'ombre!

    Mais bientôt je vis luire, en m'approchant plus près

    Dans ce divin tableau, sombre comme un cyprès,

    Dont mon premier regard n'avait fait qu'une ébauche,

    Aux lèvres de l'enfant le doigt de la débauche,

    Sur les feuillets du livre une tache de vin.

    Et je me dis alors dans mon coeur:

    C'est en vain

    Que par les flots de miel on déguise l'absinthe,

    Et l'orgie aux pieds nus par une chose sainte.

    Car Dieu, qui ne veut pas de tare à son trésor

    Et qui pèse à la fois dans sa balance d'or

    Le prince et la fourmi, le brin d'herbe et le trône,

    Met la tache éternelle au front de Babylone!

    Février 1841.

      http://users.skynet.be/litterature/lecture/melancholia.htm
  • Catégories : Les polars

    Poulets au vinaigre

    medium_CHABROL.jpg
    BRUNO CORTY.
     Publié le 29 mars 2007
    Actualisé le 29 mars 2007 : 12h46
    Mordu du polar, Claude Chabrol a adapté des romans signés Simenon, Manchette, McBain et Rendell.
    Hermann J. Knippertz/ AP.

    À l'occasion du festival Quais du polar, à Lyon, découvrons avec Claude Chabrol la nouvelle vague d'auteurs qui s'imposent aujourd'hui dans cette littérature de genre.

    DEPUIS presque un demi-siècle, Claude Chabrol est un mordu de polar. Les deux tiers de sa filmographie, qui compte une bonne soixantaine de titres (cinéma et télévision), d'À double tour (1959) au tout dernier, La Fille coupée en deux (qui sortira en salle à l'automne 2007), relèvent du genre. Simenon, Frédéric Dard, Patricia Highsmith, Ruth Rendell, Ed McBain, Manchette sont quelques-uns des grands qu'il a adaptés. « J'aime toutes les catégories du polar, nous confiait-il récemment. L'atmosphère»série noire* est la plus facile à rendre visuellement ; le suspense et l'énigme sont beaucoup moins simples. » Une passion qui remonte à l'enfance : « J'ai eu la chance formidable que mon premier roman policier, à neuf ans, soit Le Crime du golf d'Agatha Christie. Après, je n'ai plus arrêté d'en lire. Ensuite, il y a eu les films policiers. Après-guerre, j'ai vu Nick, gentleman détective sur un scénario de Hammett. Et il y a eu Hitchcock, bien sûr... »
    À l'éternelle question de savoir qui du cinéma ou de la littérature a le plus influencé l'autre, Chabrol répond sans hésiter : « Le bon cinéma policier est né de la littérature. Pour ça, les Américains ont été formidables. La littérature comportementale des Dashiell Hammett, James Cain était tellement visuelle que le cinéma ne pouvait que s'en inspirer. »
    En France, dans les années 1950 et 1960, tourner un film policier était un peu le passage obligé pour tout débutant : « Les producteurs étaient prudents. Ils se disaient que même un film merdeux pouvait s'en sortir grâce à une petite intrigue. Le spectateur ne devait pas trop s'ennuyer. Pour autant, je récuse l'idée qu'il est simple de faire un bon polar. Comme une bonne comédie, d'ailleurs. Essayez d'adapter Simenon, ses flots de pensée, ses flash-back ou les intrigues d'Ellroy, et vous comprendrez pourquoi les gens qui méprisent le polar sont des rigolos. »
    Ce lecteur passionné qui est aussi éditeur à ses heures (on lui doit quelques titres ou auteurs oubliés chez Rivages, notamment le superbe Tonneau, de F. W. Crofts) distribue, sans barguigner, bons points et mauvaises notes aux auteurs du moment.
    Si sa préférée est, de loin, Fred Vargas (« C'est tout de même mieux que Patricia Cornwell ! »), Jean-Hugues Oppel, à qui il a rendu hommage dans L'Ivresse du pouvoir en filmant la couverture de French Tabloïds, et Pascal Dessaint, dont il soutient le nouveau roman, Cruelles natures, comme l'oeuvre d'un styliste tendance Manchette, lui plaisent bien. Tout comme le fantasque Italien Andreas Pinketts, dont il parle sans arrêt. En revanche le réalisateur n'est pas captivé par Jean-Christophe Grangé et ses émules : « C'est le Cobain français » s'écrie-t-il. Ce qui n'est pas un compliment dans sa bouche quand on sait qu'il dit du même Cobain : « C'est Mary Higgins Clark au féminin ! » À soixante-seize ans, Claude Chabrol a toujours l'oeil sur le viseur !
  • Catégories : Nerval Gérard de

    Bulletin Nerval nº 49 / 2 avril 2007

    EDITION

    Gérard de Nerval, "Han d'Islande", (d'apres Victor Hugo), édition de Jacques Bony, éditions Kimé, 2007, 125 p.

    La 4e page de la couverture.
    "Un jeune homme de 21 ans adapte en mélodrame le roman noir d'un jeune poète célèbre, chef de file de l'école romantique. Aucune représentation, aucune mention ultérieure, mais le texte vaut d'être lu ; le goût de Gérard pour les transpositions et la transgression des limites génériques décèle, dès cette époque, ce qui sera le fondement de son esthétique : la création est avant tout invention d'une forme. De cette sombre histoire exotique dont le héros est un monstre sanguinaire émergent deux thèmes essentiels de l'œuvre à venir : la relation nécessairement tragique du père et du fils, et la noirceur du monde politique."



    OUVRAGE


    Gerard MACE, "Je suis l'autre", Gallimard, fevrier 2007, 142 p.
    http://www.fabula.org/actualites/article17663.php

    cf. ma note sur ce livre


    ARTICLE


    Hisashi MIZUNO, "Voyage à Nerval (Nerval no tabi)", "Kobe Kaisei Review", nº 45, 2006, pp. 1-25. (Article en japonais)


    RECHERCHE

    Je prepare un dossier sur les aspects modernes de la poésie de Nerval. J'aimerais notamment connaitre les informations disponibles sur le tirage de ses oeuvres et j'aimerais aussi savoir comment le public contemporain a recu l'oeuvre de Nerval (ce qui m'intéresse le plus, c'est le nombre de ses lecteurs).
    Pouvez-vous me donner des renseignements sur ces questions? D'avance merci beaucoup. Anne Wesselmann
    Contacter anne.wesselmann@web.de


    ...........................................................................................................................................................

    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
    http://www.amitie-nerval.com/
    http://www.gerarddenerval.be/

    Michel Brix
    Hisashi Mizuno

    http://www.amitie-nerval.com/

  • La Grèce des modernes : l'impression d'un voyage, les artistes, les écrivains et la Grèce (1933-1968)

    medium_grece.jpg

    Exposition du 20 janvier 2007 au 22 avril 2007




    Médiathèque Jean Lévy




    32/34 rue Edouard Delesalle




    59000 Lille


    Dans les années 1930, le visage de la Grèce se régénère. Les répercussions qui sont alors nombreuses entre arts décoratifs et arts plastiques, entre écriture et illustration, entre pittoresque et dépaysement ont forcé les artistes à repenser l’illustration des classiques et à définir une grécité qui échappe au classicisme et aux récupérations réactionnaires.

    Les principaux artistes modernes (Braque, Hayter, Laurens, Le Corbusier, Masson, Matisse, Picasso, Springer, Zadkine…) défendent et maintiennent une certaine image de la Grèce, éclairée ou vivante, complexe et solaire à travers l’illustration de textes fondateurs ou de véritables manifestes sur l’art de vivre et de penser un retour éclairé aux sources.

    L’exposition offre l’occasion d’appréhender un milieu éditorial marqué, pour différentes raisons, par la Grèce. Aux figures de Christian Zervos de la revue Cahiers d’art et de la galerie éponyme s’ajoute celle de Tériade, d’origine grecque également, directeur de la revue Verve et éditeurs de grands livres ou encore de Hercule Joannidès Zélateur discret de la revue le voyage en Grèce qui voulait « créer un lien entre la Grèce et ses voyageurs par l’intermédiaire des écrivains, des artistes et des savants contemporains ».

    L’exposition articulera livres illustrés, estampes originales et dessins mais aussi manuscrits enluminés et éditions rares conservés dans le fonds de la Bibliothèque Municipale de Lille afin de rendre perceptible, dans le temps, les différentes interprétations et d’éprouver la pérennité de cette référence au prisme de son actualisation et de ses instrumentalisations.

    Les sections seront toutes accompagnées par des revues (L’Esprit Nouveau, Cahiers d’art, Minotaure, Verve, Le Voyage en Grèce…) conçues comme un véritable« atelier » où s’élaborent autant l’esprit de la Grèce moderne que son imaginaire. Une importante documentation iconographique, photographique et littéraire sera également présentée dans leur relation avec l’estampe et l’image imprimée.



    Un catalogue de 160 pages / 120 illustrations en couleurs est édité par De Gourcuff à cette occasion.



    Visites guidées, colloque, conférences et activités pédagogiques seront proposés autour de l’exposition.



    L’exposition est co-réalisée par le Musée d’art moderne de Lille Métropole et la Bibliothèque Municipale de Lille dans le cadre de l’opération Feuille à Feuille. Estampe et images imprimées dans les collections des musées du Nord - Pas de Calais, labellisée exposition d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication, Direction des Musées de France.



    Entrée libre du mardi au samedi de 12h00 à 18h45

    Ouverture exceptionnelle les dimanches 4 février, 4 mars, 1er et 22 avril de 14h00 à 18h45




    Renseignements :

    Médiathèque Jean Lévy Tel : 03 20 15 97 20

    Musée d’art moderne de Lille Métropole :
    http://www.mamlm.fr/







    Url de référence : http://www.bm-lille.fr/bmlille/bmlille.php?rub=44

    http://www.fabula.org/actualites/article17769.php

  • Catégories : L'actualité

    Décès de l'acteur français Jean-Pierre Cassel à l'âge de 74 ans

    PARIS - L'acteur français Jean-Pierre Cassel, révélé par les comédies de Philippe de Broca dans les années 1960 et amoureux de comédie musicale, est décédé jeudi à Paris, à l'âge de 74 ans "des suites d'une longue maladie", a annoncé vendredi dans un communiqué son entourage.

    Né le 27 octobre 1932 à Paris sous le nom de Jean-Pierre Crochon, Jean-Pierre Cassel, fils d'un médecin et d'une chanteuse d'opéra et père de l'acteur Vincent Cassel, a été découvert par Gene Kelly avant de briller dans les comédies de Philippe de Broca dans les années 1960 ("Les jeux de l'amour", "Le farceur").

    Il est devenu après le mariage de son fils Vincent le beau-père de l'actrice italienne Monica Bellucci.

    Amateur de music hall, passionné de comédie musicale, Jean-Pierre Cassel avait aussi tourné avec les plus grands cinéastes, qui lui confiaient souvent des rôles de séducteur, de Renoir ("Le Caporal épinglé") à Bunuel, en passant par Chabrol, Clair, Losey, Melville ou encore Altman.

    Mêlant à merveille séduction et ironie, il a laissé son empreinte sur des films des années 60 et 70, tels que "L'Armée des ombres" de Melville ou "Le Charme discret de la bourgeoisie" de Buñuel.

    Dans les années 80 et 90, il s'est fait moins présent au cinéma, lui préférant la télévision et le théâtre.

    Ces dernières semaines, il était à l'affiche du premier film réalisé par le comédien Roschdy Zem, "Mauvaise foi".

    (©AFP / 20 avril 2007 12h17)

    http://www.romandie.com/infos/news/070420101725.i1c2w1bh.asp

  • Catégories : Les polars

    Regis Descott, "Caïn et Adèle"

    medium_regis_descott.jpg
    OLIVIER DELCROIX.
     Publié le 19 avril 2007
    Actualisé le 19 avril 2007 : 11h50

    Pour son troisième roman, Régis Descott, l'auteur de « Pavillon 38 » explore à nouveau les terres du crime et de la folie.

    DEPUIS le succès de Pavillon 38, odyssée dantesque aux confins de la folie meurtrière (bientôt adapté au cinéma), Régis Descott semble littéralement hanté par son sujet.
    Comment revenir indemne d'un si terrifiant voyage en psychopathie ? La réponse coule de source : en écrivant la suite. Pour son troisième roman, l'auteur de L'Empire des illusions a décidé de replonger Suzanne Lohmann, son héroïne experte en psychocriminologie, au coeur d'une nouvelle intrigue à résonance biblique. Celle-là même qui opposa jusqu'à la mort deux frères, Abel et Caïn.
    On retrouve donc la belle Suzanne qui tente de reconstruire sa vie brisée, après avoir aidé à l'arrestation de « l'Anaconda », ce dangereux tueur en série qui démembrait ses victimes (et qui aura eu le temps de s'en prendre à son mari, laissant ses deux filles orphelines).
    Aujourd'hui, le Dr Lohmann a ouvert un cabinet de consultations dans le Ve arrondissement de Paris, et veut repartir à zéro. C'est mal connaître les arcanes du destin... Le commissaire Steiner refait appel à elle. Sa brigade a découvert une femme, la bouche mutilée en un horrible ­rictus, le sexe profané. La presse à scandale baptise rapidement l'assassin « l'homme qui rit », en référence au célèbre roman d'Hugo.
    Ne pouvant résister à « l'appel de l'abîme », la « profileuse » se jette dans cette nouvelle enquête... Ainsi que sous les roues d'une Ferrari conduite par Abel Frontera. Après le choc, c'est le coup de foudre. Mais qui est donc cet homme secret, éperdu d'amour pour la séduisante ­psychiatre ?
    L'oeil hugolien qui regarde Caïn
    En démiurge sourcilleux, Régis Descott met en place, les uns après les autres, tous les dominos de son thriller. Qui est donc ce transsexuel, visiblement déséquilibré, qui se présente à son cabinet en s'accusant du meurtre de sa mère ? Pourquoi lui révèle-t-il bientôt l'existence d'un jumeau meurtrier ? Quant à « l'Anaconda », comment a-t-il pu réussir à s'évader ? Va-t-il revenir pour se venger ?
    Non sans une certaine jubilation, l'écrivain applique cette petite poussée d'adrénaline, formidable pichenette romanesque qui déstabilise l'ensemble du récit, tout en le précipitant vers des sommets d'action imprévisibles. Et ça marche.
    Car Régis Descott possède ce don rare d'entraîner son lecteur au coeur de la scène. En romancier tout-puissant, il est l'oeil hugolien qui - même dans la tombe - regarde Caïn !
    Sans même s'en apercevoir, on pénètre dans l'esprit logique de l'inspecteur Steiner, on s'insère dans les intuitions flottantes de l'héroïne désarmée, ou l'on est submergé par les tortueuses confessions d'Adèle le transsexuel. On se glisse même - sans y prendre garde - au coeur des pensées profondes de « l'Anaconda », qui laisse filtrer d'étranges réactions affectives embryonnaires à l'égard du petit Ernst, autiste d'une dizaine d'années rencontré lors de sa fuite en forêt bavaroise.
    D'une écriture dense et précise, Descott compose ainsi un roman visuel, fiévreux et maîtrisé. Et qui laissera le lecteur sous tension... Jusqu'à la dernière ligne.
  • Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem

    medium_rembrandt.3.jpgUn art humaniste

    JEAN-LOUIS PINTE (mercredi 11 avril 2007)
     

    Rembrandt face à ses contemporains et à un événement culturel et religieux d’une importance considérable : l’installation au XVIIe siècle à Amsterdam d’une communauté juive, immigrants venant de la péninsule Ibérique et d’Europe centrale. Il se fonde alors une Nouvelle Jérusalem où juifs et chrétiens tissent des liens à travers une organisation communautaire. Cette période qui va jusqu’à l’inauguration de la grande synagogue d’Amsterdam correspond à la vie de Rembrandt. L’artiste est là qui observe cette société, le milieu artistique et intellectuel juif. Il capte aussi bien les personnages que des scènes d’histoire. De plus, entretenant des rapports privilégiés avec la communauté séfarade d’Amsterdam, il procède à travers son art à une lecture pertinente des Écritures. C’est à travers quelque 190 pièces, des manuscrits aux gravures en passant par les tableaux et les objets d’art que l’on découvre un des événements majeurs de ce que l’on a appelé le « Siècle d’or ».

    CRITIQUE. 

     Il s’agit d’une exposition où l’art est au service de la pédagogie et de l’histoire. Rembrandt et ses contemporains sont là pour témoigner, expliquer leur époque à travers les événements qu’ils vivent. Ils observent le fait d’être juif à Amsterdam à travers la vie quotidienne et les lieux et cette manière de « réinventer le judaïsme ». Les tableaux de Job Berckheyde, les gravures de Romeyn de Hooghe en assurent la véracité. Rembrandt, lui, illustre les Évangiles, peint des portraits dont les personnages appartiennent réellement au monde juif avec ce sens éblouissant de l’éclairage qui laisse deviner le caractère profond du personnage. Et c’est avec une véritable passion que l’on suit cette histoire de la Nouvelle Jérusalem. Rembrandt et les artistes de l’époque nous donnent une véritable leçon d’humanisme.

    Musée d’art et d’histoire du judaïsme : 71, rue du Temple (IIIe). Tél. : 01 53 01 86 60 Horaires : du lun. au ven. de 11 h à 18 h, dim de 10 h à 18 h, noc dim. jusqu’à 19 h Jusqu’au : 1er juillet Catalogue : Coédition Musée d’art et d’histoire du Judaïsme/Panama musées, 49 €

    http://www.figaroscope.fr/arts/2007041000023833.html

  • Catégories : La littérature

    SOS Littérature

    .-F. P..
     Publié le 19 avril 2007
    Actualisé le 19 avril 2007 : 11h48

    Des écrivains interpellent les candidats à la présidentielle sur la disparition de la littérature à la télévision.

    UN groupe d'écrivains de toutes générations, parmi lesquels Henri Amouroux, Pierre Assouline, Edmonde Charles-Roux, Jean Malaurie, Alain Rey, Jean Rouaud ou Martin Winckler, lance un appel aux candidats à l'élection présidentielle : ils regrettent que la télévision fasse une part trop faible aux émissions véritablement littéraires.
    Ils souhaiteraient que soient installés « aux heures de grande écoute, des portraits d'écrivains, des entretiens, voire des émissions de plateau véritablement dédiés à la littérature » où des écrivains pourraient parler de leurs livres, sans sensationnel ni scandale. Ils écrivent : « Que sont devenues les émissions « Un siècle d'écrivains » ? « Apostrophes » ? « Océaniques » ? « Portraits - souvenir » ? (...)
    Par quoi ont-elles été remplacées ? Les rencontres avec les auteurs, les cafés littéraires, les lectures et autres événements consacrés à la littérature ont joué un rôle déterminant que n'assume plus la télévision, et la pauvreté de ses programmes ne favorise guère l'ouverture aux littératures et aux auteurs du monde entier. Pourquoi ? »
    Seront-ils écoutés ?
  • Catégories : Des expositions, La peinture

    Figures libres

    medium_retratoenc.jpg

    Annick Colonna-Césari
    Fragmentés, déformés... Les portraits du XXe siècle, tels ceux qui sont exposés à Madrid, ne constituent plus une représentation fidèle de la réalité. Ils reflètent plutôt les tensions d'une époque et les états d'âme des artistes

    'invention de la photographie aurait pu donner le coup de grâce à la tradition du portrait peint. Ce fut loin d'être le cas. Tout au long du XXe siècle, les plus grands artistes ont continué à se frotter à l'exercice et le genre s'est même revivifié. Comme le montre l'exposition madrilène, réunissant quelque 160 tableaux, la représentation fidèle de la réalité n'est plus à l'ordre du jour. Et le modèle, souvent malmené, apparaît d'abord comme prétexte à d'inédites explorations. Libérées de la contrainte de la ressemblance, les nouvelles recherches plastiques permettent d'ausculter la condition humaine, révélant, dans le sillage de Freud, les profondeurs de l'inconscient. Elles font aussi écho à la crise d'identité et aux désillusions que connaît un monde tenaillé par les conflits et les bouleversements.





    Pour les fauves, tel Matisse, la couleur agit comme un révélateur d'émotion. Le portrait de Fernande Olivier que Picasso le cubiste peint en 1909 annonce-t-il un malheur? Ce visage fragmenté comme un miroir brisé n'augure en tout cas rien de bon. Tandis que s'exacerbent les tensions qui conduiront à la Première Guerre mondiale, l'expressionniste autrichien Egon Schiele traduit, en 1912, l'ampleur de son mal-être par la déformation de son corps. En comparaison, Max Jacob par Modigliani en 1916 apparaît bien muet. Ressemblant à un masque, il trahit l'influence des arts primitifs qui se développe alors. De leur côté, les surréalistes n'hésitent pas à laisser éclater leurs angoisses du nazisme et de la guerre. Les accents dramatiques que prend le portrait de Picasso exécuté par Dali, en 1947, sont révélateurs de la dureté des temps. L'Américain Warhol se trouve, lui, à des années-lumière. Ses autoportraits célèbrent la superficielle civilisation de l'image, dont il avait, avant tout le monde, pressenti la tyrannie.

    Le Miroir et le masque. Le portrait au siècle de Picasso. Musée Thyssen-Bornemisza (www.museothyssen.org) et Fondation Caja, Madrid (www.fundacioncajamadrid.org). Jusqu'au 20 mai.

    http://www.lexpress.fr/mag/arts/dossier/expos/dossier.asp?ida=455856

  • Catégories : KHALO Frida

    Centenaire de la naissance de Frida Kahlo (à Casablanca-Maroc)

    Projection le 21 avril 2007 à 20h à l'IFC d'un documentaire:

    medium_frida.jpg

    FRIDA KAHLO : ENTRE L'EXTASE ET LA DOULEUR
    Auteur-réalisateur Ana Vivas et Rodrigo Castano
    Diffusion/Distribution Zarafa Films


    Aux confins du symbolisme et d’un (sur)réalisme naïf, Frida Kahlo est aujourd’hui considérée comme l’un des plus grands artistes de tous les temps. Picasso disait à son sujet qu’elle était certainement la meilleure portraitiste du XXème siècle, et André Breton organisa lui - même, en 1939 à Paris, l’une des premières grandes expositions de ses œuvres en dehors du Mexique. Dans son travail, elle recrée un univers entier à partir de fragments de son moi et des traditions tenaces de sa propre culture. Les peintures de Frida Kahlo constituent l’âme de ce film, aussi bien que ses dessins et les peintures que composent son Journal. C’est dans son Journal intime que nous puisons la parole de l’artiste. Ces textes, d’une grande puissance poétique et émotionnelle, sont interprétés par Marina Vlady.

    http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=video&no=948

    Et le 21 avril, présentation, au complexe Touria Sekkat, à 20h30 de la pièce de théâtre "Attention peinture fraîche" mettant en scène la vie de Frida Kahlo.

    Artiste clef du surréalisme, figure de proue de la peinture et de la culture mexicaine, femme de Diego Rivera, icône du féminisme, elle côtoie les plus grandes figures artistiques (Kandinsky, Ernst, Duchamps, Derain, Miro, Picasso... ). Elle fait l'objet de nombreuses expositions, au Mexique, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Italie et en France où elle revient au Théâtre Déjazet nous offrir en voyage sa propre vie. Dans une mise en scène hors du temps, dans un lieu où les souffrances se rencontrent et dansent avec les rendez-vous perdus. Frida Kahlo revendique tout, sauf le mensonge. Il est beaucoup de douleur impossible à partager et si l'espoir nous fait souvent défaut, ici cette légende universelle qu'est Frida Kahlo nous montre, sans narcissisme, en peignant son image à même la peau, que la vie est riche de tous nos désirs et de tous nos rêves à venir.

    target="_blank">http://www.evene.fr/culture/agenda/attention-peinture-fraiche-4590.php

    Déjà jouée en 2005 à Paris au théâtre Dejazet.

  • Catégories : Des expositions, Des lieux, La peinture

    Giverny impressionniste : une colonie d'artistes, 1885 -1915(Pour Monette)

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    John Leslie Breck
    Étude d'un jour d'automne, n°7,, 1891
    Huile sur toile 33,7 x 41,3 cm
    Chicago, Terra Foundation for American Art
    ©TFAA

    Du 1er avril au 1er juillet 2007

    Giverny, où Claude Monet a élu résidence en 1883, a attiré une centaine d’artistes entre les années 1880 et la première guerre mondiale. Bien que le peintre ne les ait pas encouragés à le suivre, de nombreux étudiants et artistes étrangers passent de longs séjours à Giverny, peignant le village et ses alentours. Ils font de l’Hôtel Baudy leur quartier général, et vont jusqu’à investir plusieurs maisons, transformant progressivement le petit village normand en une florissante colonie d’artistes.

    « Giverny impressionniste : une colonie d’artistes, 1885-1915 » étudie pour la première fois le phénomène de cette communauté internationale d’artistes sur une période de trente ans, le réintroduisant dans le contexte plus large des colonies rurales d’artistes. L’exposition comprend plus de 80 tableaux issus de collections européennes et américaines, dont une trentaine de la Terra Foundation for American Art, qui possède une collection exceptionnelle d’œuvres réalisées par des artistes américains à Giverny.

    Divisée en quatre sections, l’exposition retrace l’évolution chronologique, stylistique et thématique des œuvres des artistes de la colonie. Aux côtés de Claude Monet, des figures majeures de l’impressionnisme nord-américian comme John Leslie Breck, Frederick MacMonnies, ou Theodore Robinson sont exposées, ainsi que des artistes moins célèbres, tels que William Blair Bruce ou Alson Clark. De nombreux documents et photographies d’archives viennent enrichir l’apport historique de l’exposition.

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    Claude Monet
    Champ de coquelicots (w1253), 1890
    Huile sur toile 61,2 x 93,1 cm
    The Art Institute of Chicago.
    Collection de Mr et Mme W. W. Kimball (22.4465)
    ©Reproduction, The Art Institute of Chicago

    Plus d'informations:http://giverny.org/museums/american/guide/indexfr.htm