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  • Catégories : Jeux

    Le poème exquis composé sur le blog de l'Equipe de choc

    Pour avoir des explications à ce jeu, cf. http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/10/01/le-grand-rallye-de-poesie-d-ap.html#comments

    Dans le jardinet face à sa maison,

     

    Des roses  rouge bravent pluie et froid

     

    Emmitouflée dans son long manteau

     

    Emma écoute les cris joyeux des enfants

     

    Irène

     

     

     

    Elle regarde les petits moineaux s’ébattant

     

    Dans une flaque, hume le parfum des rosiers grimpants

     

    Tout en caressant son petit chien remuant

     

    Mais ses pensées vont toutes à son amant.

     

    Laura

     

     

     

    Pourtant dans un cadre enchanteur

     

    Pourquoi avoir la tête ailleurs

     

    Avec un tel spectacle à ses pieds

     

    Inutile pour elle de se retourner

     

    Annick (ABC)

     

     

     

    Se faire à l’idée de le revoir jamais

     

    Regarder devant soi et l’oublier

     

    S’apprivoiser et se retrouver soi même

     

    Pour à nouveau accepter qu’on vous aime

     

    AP

     

     

     

    La vie est vide sans amour qui s’échange

     

    Le cœur s’attriste et se terre

     

    Quand personne ne dit « mon ange »

     

    Etre aimé est un mystère

     

    Captainlili

     

     

     

    Tout comme les rivières

     

    Assoiffées d’Océan

     

    A chaque embarcadère

     

    On guette l’ouragan

     

    Azalaïs

     

     

     

    Le vent est arrivé, les arbres commencent à bouger sérieusement !

     

    Les bêtes sont rentrées à l’abri, elles meuglent dans les champs

     

    Les nuages noirs deviennent plus impressionnants

     

    Une pluie forte emportant la terre, tombe maintenant en virevoltant

     

    Laurence

     

     

     

    Toute la nuit la pluie tourbillonnait, abondante sans s’arrêter

     

    Soudain ! Une masse d’eau gigantesque qui débouche sans comprendre

     

    D’où provient cette eau qui soudainement nous a envahi

     

    Sans se douter, tout se dégrade en une fraction de seconde

     

    Rachida

     

     

     

    La tornade a tout ravagé, plus aucune habitation

     

    Sur l’île c’est la désolation, des cris, des pleurs

     

    Des lamentations, ils étaient si heureux quelques heures avant

     

    Et le soleil est revenu comme un signe de dérision.

     

    Camomille

     

     

     

    Dans le ciel de la femme qui attend la délivrance

     

    Et qui ne croit plus à tous ces espoirs

     

    Qu’on lui donne ainsi pour mieux lui retirer

     

    Pour mieux la déchirer de ces manques essentiels

     

    Enriqueta 

    Il leva les yeux vers le ciel
    Le soleil commençait à se lever
    C'était déja l'heure de se préparer
    Dernière journée de ce voyage à Paris
    Marithé

     

     

     

    Le dîner, croisière au fil de l’eau,

     

    Longer la Seine, Passer sous ses ponts

     

    Regarder attendris ses quais et bientôt

     

    Un retour en autocar, tout en chansons

     

    Lilounette

     

     

     

    Un long voyage au cœur de tes souvenirs

     

    Un long voyage à faire avant de vieillir

     

    Un aller pour l’enfance tout en émotion

     

    Un retour dans le passé tout en frissons

     

    Christel

     

     

     

    Réminiscence de deux corps en communion

     

    Qui dans l’extase de l’abandon

     

    Offre au souvenir une nouvelle raison

     

    Et dans le chant de cette fusion

     

    Démons des Anges

     

     

     

    Un frisson de bonheur intense

     

    Palpitation d’un cœur en émoi

     

    Parcourut de multiples vibrations

     

    Ce corps oublié, endormi sous le poids

     

    Lasidonie

     

     

     

    Des années, des départs, des lendemains

     

    Des jamais, des toujours et des destins

     

    Anéanti et sous le joug malsain

     

    De l’immense passager clandestin

     

    Morganelafey

     

     

     

    Le temps n’arrête pas l’érosion

     

    Où le cœur bat à l’unisson

     

    Mais comment faire le pinson, quand je n’ai plus de son

     

    C’est donc bien la fin de la chanson

     

    Dany, la Petite chouette

     

     

     

    http://lequipedechoc.over-blog.com/article-13127670.html

     

     

     

  • Catégories : Jeux, Mes textes en prose

    Dialogue avec le diable

    Cet exercice consiste à écrire la suite d'un texte proposé et publié par Madam'Aga. Il ne suppose absolument pas que vous respectiez le style, l'ambiance, bref que vous tentiez d'être fidèle dans les moindres détails à la première partie, seulement que votre texte en soit la suite, dans la mesure où il se place chronologiquement APRES et reparle des évènements, personnages, situations, évoqués.

    Le texte à continuer (
    Ce matin là...) est à découvrir en suivant le lien.

    Blog "Ecriture ludique"

    Ce matin là...

     

    C'était un matin pressé comme tant d'autres, un de ceux ou l'on s'est couché trop tard la veille et où le réveil a sonné trop tôt.

    Un de ces jours où l'on s'est rendormi en oubliant l'heure et éveillé à l'instant parfait : en retard... Mais pas suffisamment pour se soustraire à ses obligations. Vite, il faut sauter du lit, enfiler ses vêtements et faire le minimum social pour être présentable et pouvoir sortir de chez soi.

    Et puis, ce n'était pas une journée exactement pareille aux autres... Il fallait se rendre à l'église, assister à une cérémonie d'enterrement. Non, ce n'était pas l'aboutissement d'un drame personnel. Juste un geste nécessaire, un preuve de soutien à l'ami qui a perdu un proche.

    Oui. Léa se serait volontiers défilé, mais c'était de toutes manières hors de question et puis, elle n'avait pas vraiment le temps de s'en poser, des interrogations. Enfin prête, son compagnon aussi. Les trois enfants dorment encore, pas franchement le temps de les embarquer et puis, ils sont grands.

    Un petit mot sur la table avant de partir : "Nous sommes en retard. Passerons vous chercher après. Préparez-vous. bisous. Maman."

    Et hop, en voiture. Il faut se dépêcher, il y a de la circulation. Pendant que Steve conduit, Léa peut cogiter. Elle n'aime pas les églises. Toutes les fois où elle dû s'y rendre, elle ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle faisait là et souhaitait être ailleurs. Et puis, la mort, au fond, quoi de plus naturel ?

    Léa ne craignait pas de mourir. Seulement de partir trop tôt, avant que ses enfants ne soient indépendants.

    Ils devraient déjà être arrivés. Steve double un véhicule... Qu'est ce qui s'est passé ? La voiture glisse, dérape, fait plusieurs tonneaux. La scène semble se passer au ralenti. Ils atterrissent dans le fossé.

    - Steve, tu m'entends ? Réponds-moi !

    Léa est si fatiguée, elle ferme les yeux.

    - Steve, me laisse pas... Tu n'as pas le droit... 

    Léa entend au loin les sirènes des pompiers.

    - Les enfants...

    Léa n'entend plus rien... Elle dort...

     

    http://valerieagalivres.over-blog.com/article-13064195-6.html#anchorComment

     

    MA SUITE

     

    Et voit le Diable lui apparaître et même lui parler : -« Bonjour, Léa. » Comme elle dort, elle ne peut qu’écouter le monologue du diable : -         « Tu ne peux pas me répondre mais je crois que même si tu le pouvais, tu ne me contredirais pas. Ta vie te pèse. » -         « Comme tout le monde », pensa t-elle. -         Tu as passé ta dernière soirée avec des gens qui ne t’intéressent pas, simplement pour faire plaisir à Steve, comme presque tout ce que tu fais d’ailleurs. Cet enterrement aussi, tu y allais pour lui. Et lui, que fait-il pour toi ? » -         « Il est là. » -         « Tu restes avec lui pour ne pas être seule. » -         « Il y a les enfants, aussi. » -         « Ah. J’allais t’en parler. Ils te mangent ton temps et ne sont même pas reconnaissants. » -         « Comment tous les enfants. Mais ils m’aiment. » -         « Ils ont besoin de toi comme Steve ; c’est différent de l’amour. Et de toi, de quoi as-tu besoin ? » -         « De vacances. » -         « Tu sais bien que ça bien au-delà d’une simple fatigue, d’un simple besoin de changer d’air.  Tu avais des rêves et tu ne  les as pas réalisés. 

     

    -         « Comme tout le monde. » -         « Oui, mais toi, tu peux changer le cours de ta vie ; je te donne une deuxième chance. Il te suffit de venir avec moi. Ce que tu écris le soir sera publié et tu auras du succès, de l’argent, un homme qui t’admire et plus d’enfants pour te prendre ton temps libre. Tu voyageras à travers le monde. » C’était tentant mais elle se souvint de Faust et elle se dit qu’elle ne pouvait pas conclure avec le diable. Alors la vision effrayante disparut. Et elle se réveilla. Une infirmière qui était en train de changer sa perfusion lui raconta ce qui lui était arrivée. -« Vous êtes resté dans le coma pendant trois mois. » -         « Il faut appeler mon mari pour lui dire que je suis réveillée. » L’infirmière détourna le regard. -         « Vous ne m’avez pas tout dit ? Parlez ! » Et elle se dit  avec horreur que Steve était peut-être mort lui-aussi….

     

    -« Ma pauvre dame. Votre mari s’en est bien sorti et au début, il vous a veillé le jour et la nuit et il emmenait les enfants.  Puis il est venu moins souvent et la dernière fois qu’il est venu, une femme l’attendait dehors avec vos enfants et il l’appelait « Maman. » Léa se souvint alors des soupçons qu’elle avait eu à propos de la fidélité de Steve.

    Elle avait rejeté le Diable et avait encore une fois pris la mauvaise décision…

     

               
  • Catégories : La langue (française)/ les langues

    Le plaisir des mots

    Par Claude Duneton.
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 12h45

    L’amour, toujours

    FAUT-IL L’AVOUER ? Beaucoup de mots français flottent d’un genre à l’autre. Certains parce qu’ils ont changé de genre entre le XVIe siècle et nos jours, la langue populaire ayant conservé longtemps leur sexe d’origine – c’est le cas des grosses légumes, ou de la poison. D’autres
    continuent à être en suspens ; le mot perce-neige, par exemple, est porté féminin par tous
    les dictionnaires, continûment jusqu’à aujourd’hui, alors qu’on l’emploie au masculin depuis
    la Restauration. Une chanson de 1807 s’intitule La Perce-neige, une autre de 1830 Le Perce-neige. Le Robert relève les deux genres, en 2001, sans broncher.
    Ongle fut autrefois masculin ou féminin selon les gens ; Bossuet met indifféremment aigle à l’un et l’autre genre, disant tantôt « ainsi qu’une aigle volante » dans une oraison funèbre, tantôt « avec la vitesse d’un aigle » dans une autre. La Fontaine l’aimait bien femelle : « On fit entendre à l’aigle qu’elle avait tort »…Or, tandis que le masculin gagnait du terrain pour l’oiseau vivant, l’aigle en effigie, sur des étendards, demeurait féminine ; on ne parle que de l’aigle romaine, et l’usage veut que l’on ait conservé « les aigles impériales ».
    Question délicate : faut-il dire une couple de pigeons, comme l’affirme votre vieil oncle lettré
    pendant les repas de famille où on les sert avec des petits pois du jardin ? Oui, on le peut, c’est joli. Mais contrairement à ce que croit votre parent, on n’est pas obligé… Bien sûr couple devrait être féminin de par son origine latine copula. Il l’a été longtemps : « Belle couple, heureuse union », dit Du Bellay. « Comme une couple de chevaux attelés », dit Montaigne.
    La question n’était pas tranchée au XVIIe siècle ; Ménage accepte indifféremment un ou une couple de pigeons. Il ajoute (c’est essentiel) : « Comme disent les femmes ». Cette remarque en dit long : le féminin se sera perpétué en catimini aux cuisines. « Marguerite nous préparera
    une couple de pigeons pour le baptême ! » Cela sent les raffinements de la cuisine bourgeoise de Mme Saint-Ange ; votre vieil oncle a raison !
    Mais on peut dire aussi une couple de boeufs, une couple d’heures – sauf si les boeufs sont attelés ensemble au joug, alors on dira une paire de boeufs. Ô nuance !…Pour Richelet (en 1694), couple est masculin en parlant des personnes, féminin en parlant d’animaux ou de choses – ce qui paraît d’un systématisme un peu exagéré. Au fond, au temps jadis, c’était surtout au choix du client ; ajoutons que dans certains cas l’usage a séparé les sens : une pendule donne l’heure, un pendule donne…des frissons : «Et l’amour, dites-moi ? »
    Oh ! l’amour, grande affaire intime ! Pour Vaugelas (1647) : « Il est masculin et féminin,
    mais non pas toujours indifféremment, car quand il signifie Cupidon, il ne peut être que masculin, et quand on parle de Dieu. » L’amour est divin, et pas divine. « On dit fort bien, continue le grammairien de Savoie, l’amour des pères et des mères pour leurs enfants est si pleine de tendresse, ou bien si plein de tendresse, et ainsi de tous les autres. » Cependant, pour lui-même, Vaugelas préfère le féminin, « selon l’inclination de notre langue qui se porte d’ordinaire au féminin plutôt qu’à l’autre genre ». Il donne enfin pour exemple : « La petite amour parle, et la grande est muette. » C’est vrai, au fond, comme la douleur…
    D’autres auteurs du siècle classique suggéraient que l’amour fût masculin en prose, et féminin dans les vers ; ce qui paraît bizarre, mais que l’on peut comprendre à une époque où l’on portait la poésie plus haut que tout. Nous aurions des amours rimées et des amours prosaïques… Thomas Corneille, le petit frère du « Grand », a énoncé la règle qui a prévalu, couci-couça, dans le monde moderne : « Quand l’amour est pluriel, dit-il, et qu’il signifie des commerces de passion, il doit être féminin. » Oui, l’amour fou, mais de folles amours. Les amours enfantines sont de beaux attachements éprouvés dans l’enfance; des « amours enfantins » désignerait un sentiment niais, un peu simplet. Ah ! que j’aime, pour ma part, ces fluctuations au gré des humeurs : des « amours printaniers » seraient au mieux des Cupidons précoces ; tandis que les amours printanières s’en vont main dans la main, vêtues de robes claires, le long de chemins herbus. C’est la richesse d’un idiome de pouvoir se plier à des caprices d’auteur. Pour vous vanter encore la beauté de notre langue, il me faudrait une couple d’heures, au moins !
  • Catégories : La littérature

    Isa Dick : "Mon père, ce visionnaire"

    PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER DELCROIX.
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 11h12

    Pour la première fois en France, la fille de Philip K. Dick, Isa Dick-Hackett, évoque la vie et l’oeuvre de son père. Entretien exclusif.

    Philip K. Dick a été marié cinq fois. Isa Dick est la deuxième fille de l’auteur de Blade Runner.Depuis sa mort en 1982, ses trois enfants (Laura, Isa et Christopher) ont fondé le Philip K. Dick Trust qui veille à l’intégrité de l’oeuvre de leur père. Isa Dick-Hackett vit à San Francisco. Elle évoque la mémoire de son père, et raconte comment a été retrouvé et édité son premier roman de littérature générale.

    LE FIGARO LITTÉRAIRE. – Quels souvenirs gardez-vous de votre père ?
    ISA DICK-HACKETT. –Mamère, Nancy Hackett, et lui ont divorcé alors que je n’avais que trois ans et demi. Néanmoins, j’ai continué de le voir jusqu’à sa mort. Jeme souviens surtout de son sens de l’humour. Il avait une façon unique de prendre de la distance. Il me faisaitmourir de rire. Et cela restera toujours là, au fond de mon coeur. Toute mon enfance, j’ai eu
    conscience que mon père était un écrivain. Pourtant, à chaque fois que j’entrais dans une librairie, et que je cherchais ses livres, ils ne s’y trouvaient pas. Bientôt, j’ai eu l’étrange sensation que si un jour je finissais par en voir un, alors, alorsmoi aussi, je serais réelle.
    Et aujourd’hui ?
    Je n’ai plus du tout ce genre de dilemme : on trouve ses romans dans toutes les librairies dumonde…
    Quel genre d’homme était-il ?
    C’était quelqu’un de très intelligent, de très cultivé, de trèsmalin. Il était capable de parler de tout avec aisance, des champignons comme de l’histoire de la Russie. De littérature française comme de politique internationale. C’était hallucinant. Pourtant, il ne me faisait jamais sentir mon inculture. Enfant, il faisait tout pourme rassurer, pourm’encourager. Un soir, je me souviens qu’il m’a lu Rough, la première nouvelle qu’il avait publiée. Ce texte dépeint la terreur qu’éprouve un chien devant les éboueurs… Mais du point de vue de l’animal ! Il essayait de savoir si je devinerais rapidement qui était le narrateur de l’histoire. Et comme j’ai vite trouvé, ilm’a dit que certains professeurs d’université n’avaient toujours pas compris.
    Vous souvenez-vous de l’avoir vu au travail ? Quelles étaient ses habitudes ? Ses rituels ?
    Je me rappelle surtout de sa machine à écrire. Une Olympia qu’il avait achetée en 1964, et dont il ne s’est jamais séparé. C’était fascinant de le voir travailler, parce qu’il tapait avec ses deux index. Mais avec quelle rapidité ! Le reste du temps, il le passait à déambuler dans la maison, à tourner en rond, en pensant sans doute à son prochain livre. À l’époque, il travaillait principalement sur La Trilogie divine et sur son journal intime, L’Exégèse.
    La mort prématurée de sa soeur jumelle a-t-elle influencé sa vie et son oeuvre ?
    Oui. Bien sûr. Sa soeur jumelle Jane est morte à deux mois. Et il est clair que cela a influencé sa vie et son oeuvre. Il parlait souvent d’elle. Jenny était devenue son obsession au fil des ans. C’est sans doute pour cela que, souvent dans ses romans, revient le thème de l’ubiquité… Moi aussi, j’ai des jumeaux, Lucas et Dilan. Dans la famille, il semble que nous ayons des prédispositions…
    Que pensez-vous de sa lente reconnaissance dans les milieux littéraires américains ?
    Il faut du temps pour être reconnu. Philip K. Dick n’aura pas échappé à cette règle. Ce qui me fait plaisir, c’est qu’il y a six mois, quatre de ses romans ont été publiés dans la prestigieuse collection « Library of America ». Un peu comme s’il entrait en « Pléiade » en France…Cela m’a ravi d’autant plus qu’il y a encore une vingtaine d’années, les mêmes considéraient que mon père n’était qu’un petit écrivain de science fiction, au mieux le chantre d’une certaine contre-culture.
    Comment êtes-vous entrée en possession des Voix de l’asphalte ?
    Nous avons retrouvé ce gros manuscrit dans les archives personnelles de mon père, conservées dans sa maison de Santa Ana. Comme on le sait, Philip K. Dick a écrit huit romans hors genre, principalement dans les années 1950. Tous restés inédits jusqu’à sa mort. Personne ne s’intéressait vraiment à ses ouvrages de littérature générale, à l’exception de Confession d’un barjo, publiée en 1975. À partir du milieu des années 1980, les éditeurs ont commencé à les éditer. Toutefois, lemanuscrit des Voix de l’asphalte, qui faisait près de 600 pages, ne trouva pas grâce à leurs yeux. Pour d’obscures raisons, les directeurs de collection pensaient qu’il n’y aurait pas de marché pour un tel roman. Il faut dire que la tâche était énorme. Ce texte avait besoin d’être relu, corrigé et intégralement retapé sur ordinateur. C’est un petit miracle que nous ayons fini par trouver une maison d’édition qui accepte de se lancer dans l’aventure, avec ce qu’il considérait lui-même comme un roman expérimental, un livre d’initiation…
    Est-ce son premier roman de littérature générale ?
    Je crois bien que oui. C’est surtout un livre de jeunesse, écrit entre 1952 et 1953, à l’époque où il était employé dans un magasin de disques, qui réparait également les téléviseurs. Exactement comme le héros des Voix de l’asphalte. À cette époque, il écoutait de la musique classique, passion qu’il gardera jusqu’à samort, et lisait Proust, Joyce, Stendhal et Flaubert. Il vivait avec sa deuxième femme, Kleo Apostolides, dans une grande maison de Berkeley, avec un vaste jardin où pouvaient s’ébattre ses chats. Il commençait à souffrir d’agoraphobie. Depuis sa rencontre avec l’éditeur Anthony Boucher, sonmentor, il écrivait à jet continu des nouvelles de science-fiction, payées chacune 350 dollars. Une misère. C’est pour ça qu’il passait ses jours et ses nuits à taper sur samachine à écrire. Fin 1954, il avait publié soixante-deux nouvelles, alors qu’il n’était dans lemétier que depuis trois ans.
    Que préparez-vous en ce moment, en rapport avec l’oeuvre de votre père ?
    Nous sommes en train de travailler sur un film biographique. Deux projets se font actuellement concurrence. L’un avec l’acteur Bill Pullman. L’autre avec Paul Giamatti, serait produit via notre société de production, Electric Shepherds. Blade Runner, de Ridley Scott, que mon père n’a pas pu voir, a été restauré image par image. J’ai eu la chance de le revoir à Venice, et je suis ressortie bouleversée. L’émotion est encore plus forte aujourd’hui car certaines scènes inédites ont été ajoutées, replaçant l’intrigue initiale au coeur du film. C’est-à-dire les préoccupations obsessionnelles demon père, son éternel questionnement sur ce qui définit un être humain.

    En complément

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  • Catégories : Courbet Gustave

    Le peintre qui multiplie les citations

    É. B.-R..
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 10h10
    Le maître d'Ornans apparaît comme un affamé d'images, qu'elles soient anciennes ou contemporaines. D'où vient le format panoramique d'Un enterrement à Ornans ? Du Sacre de David, des portraits de groupes hollandais que l'on peut voir au Rijksmuseum d'Amsterdam et, plus avant, des cortèges médiévaux. D'où vient Bonjour Monsieur Courbet ? De l'imagerie populaire du Juif errant et aussi de l'Adoration des mages de Masaccio. Comment expliquer ce très haut fond de tableau dans L'Atelier du peintre si ce n'est par le souvenir de celui des Ménines de Vélasquez ?
    Moins érudit qu'un Delacroix, Courbet n'en est pas moins un affamé d'images, qu'elles soient anciennes ou contemporaines. S'il reprend tout de mémoire, il a longtemps arpenté les musées de France et d'Europe pour en faire son miel. Un peu comme le fera plus tard Picasso. Artiste de la rupture avec l'académisme, son oeuvre tisse donc, comme le montre à plaisir l'exposition, d'innombrables liens avec le passé.
    L'Hallali du cerf doit ainsi beaucoup, tant aux cavaliers napoléoniens de Gros ou de Delacroix qu'aux scènes de chasse royales d'Oudry. Le cou du cerf du Rut de printemps est aussi improbablement étiré que celui de la nymphe dans le Jupiter et Thétis d'Ingres. De même, c'est à ce peintre du Bain turc qu'il faut abandonner le bras lisse de la brune probablement en phase de repos postcoïtal dans Les Demoiselles des bords de la Seine (été). Toutes ces citations sont la définition même du réalisme selon Courbet, lequel consiste, comme l'avait dit Barthes à propos de Balzac, « non à copier le réel, mais à copier une copie (peinte) du réel ».



  • Catégories : Jeux

    Questionnaire transmis par Irène

    http://www.mamirene.com/article-13148363-6.html#anchorComment

    Qu'as-tu envie de manger ? Du fromage français
    Qu'as-tu envie de boire ? Du champagne
    Qu'as tu envie de regarder ? Le dernier film avec George Clooney
    Qu'as-tu envie de lire ? Le dernier Camilleri
    Où as-tu envie d'aller ? Nulle part pour l’instant
    Qu'as-tu envie d'écouter ? Le dernier album d’Etienne Daho
    Qui as-tu envie d'appeler ? Personne
    Qui as-tu envie d'embrasser ? Mon mari
    Qu'as-tu envie de prendre ? Une pomme car j’ai un creux
    Qu'as-tu envie de crier ? Un gros mot
    Qui as-tu envie de voir ? Mes beaux-parents
    A qui as-tu envie de te confier ? A mon mari comme toujours
    Qu'as-tu envie de changer ? Notre situation de crise actuelle
    As-tu envie de pleurer ? Là, non
    A quoi as-tu envie de croire ? A notre sortie de crise
    A quoi as-tu envie d'être indifférente ? A l’indifférence des autres
    Qu'as-tu envie d'aller voir au cinéma ? Le dernier film avec George Clooney comme je l’ai dit plus haut
    Qu'as-tu envie d'acheter ? Un livre comme toujours
    Qu'as-tu envie de dire à la personne que tu aimes ? Je t’aime


    Je passe le relais à Elisabeth(si elle a un peu de temps) et à tous ceux qui passeront par ici.

  • Catégories : Goethe Johann Wolfgang von, Nerval Gérard de

    Nerval et Goethe 2

    Pour « Delfica » ( http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2007/10/12/goethe-nerval-et-baudelaire.html#comments) Nerval s’inspire de la « Chanson de Mignon » de Goethe (Les Années d’apprentissage de Wilhem Meister) qui célébrait les bonheurs de l’Italie (mon mémoire en vente sur Lulu, lien à droite sur ce blog).

     

    Connais-tu la montagne? Un sentier dans la nue,                                                                

    Un mulet qui chemine, un orage, un torrent,                                                                                    

    De la cime des monts une roche abattue,                                                                        

    Et la sombre caverne où dort le vieux serpent.                                                                       

    La connais-tu? ...Si tu pouvais m'entendre,                                                                             

    O mon père! c'est là, c'est là qu'il faut nous rendre.

     

    (Voir l’intégralité du roman :

     

    http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Ann%C3%A9es_d%27apprentissage_de_Wilhelm_Meister)

     

    « Nerval fait ici subir au « vieux serpent » qui dort dans la « caverne » du texte original une transformation d’importance qui témoigne de ses hantises mythologiques.  On pense aux Spartes hommes tout armés nés des dents du dragon tué par Cadmos, héros légendaire grec. Cadmos avait semé ces dents devant Thèbes, à l'endroit où il avait triomphé du monstre [1]



    [1] O. C, I, Notes et variantes, 1773-1774. Théophile Gautier lui – aussi a composé « sa » Chanson de Mignon inspirée par celle de Goethe.

    CF. MON MEMOIRE DE MAITRISE EN VENTE SUR LULU:

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  • Catégories : La cuisine

    Programmer sa semaine du goût

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    La 18e Semaine du goût, qui se déroulera partout en France du 15 au 21 octobre, assume sa majorité et revendique le droit au plaisir. Jour après jour, quelques idées à picorer pour passer une délicieuse semaine.

    Paru le 13.10.2007, par Alexandra Michot

    Lundi 15. S’initier en famille au métier de boulanger à Strasbourg, de 8 à 13 heures (www.maitre-boulanger.fr), ou à celui de crêpier, de 12 à 15 heures à Maure-de-Bretagne (www.ecole-maitre-crepier.com).
    Mardi 16. Profiter des 400 restaurateurs qui ont joué le jeu des « menus découverte à petits prix » et déjeuner pour 20 euros au Florimond (01 45 55 40 38, Paris VIIe), ou pour 45 euros à Lastours (Aude) à la table de Jean-Marc Boyer, au Puits du Trésor. Autres bons plans : déjeuner chez Alain Passard à L’Arpège (Paris VIIe) pour 60 euros (01 47 05 09 06). Pour le dîner, tenter la réservation chez Jacques Decoret à Vichy pour 82 euros (04 70 97 65 06) ou la totale au Ritz pour 130 euros.

    Mercredi 17. Se laisser tenter par le premier « Afterwork du goût », qui se déroulera de 17 h 30 à 20 heures au dancing de La Coupole, mythique brasserie parisienne. Au programme : des dégustations de vins en présence des vignerons et de produits d’épicerie fine sélectionnés par le site Gourmeticone (www.gourmeticone.com). Pour passer haut la main l’étape du vigile à l’entrée, on réserve sa place de VIP sur www.legout.com.
    Jeudi 18. De 9 à 17 heures, retrouver les saveurs d’antan aux halles de Péage-de-Roussillon (Isère) où revit un jour de marché des années 1900 (04 74 86 55 95).
    Vendredi 19. Célébrer les couleurs du goût à Sannois (Val-d’Oise). La ville honore le peintre Utrillo (enfant du pays) et son travail sur les couleurs, en proposant des repas monochromes pour les enfants et des ateliers pédagogiques en centre-ville, de 7 à 19 heures.
    Samedi 20. Se payer « Une tranche de goût » aux halles de Narbonne, de 9 à 14 heures, en cassant la croûte en musique avec les produits frais des halles. Variation sur le même thème sur les marchés de Boulogne-Billancourt, de 8 à 13 heures, avec de nombreuses dégustations et démonstrations de cuisine animées par le groupe de jazz « Les cuistots en folie ».
    Dimanche 21. Assister aux lectures gourmandes du Salon du livre de Le Quesnoy (Nord) de 14 à 17 heures (03 27 84 09 09) et s’organiser d’emblée pour assister aux festivals et salons gastronomiques à venir : Le salon « Cuisiner ! », les 26, 27 et 28 octobre au Carrousel du Louvre (www.salon-cuisinez.com), le 20e Salon de la gastronomie de Bourg-en-Bresse, du 8 au 12 novembre (www.ainterexpo.com) ou « Les Gastronomades », du 23 au 25 novembre à Angoulême (www.gastronomades.fr).

    http://madame.lefigaro.fr/cuisine/en-kiosque/806-programmer-sa-semaine-du-gout

  • Catégories : L'art

    Alberto Giacometti, "une éternité qui passe"

    ÉRIC-BIÉTRY-RIVIERRE.
     Publié le 16 octobre 2007
    Actualisé le 16 octobre 2007 : 10h13

    À partir de la reconstitution de son atelier parisien, univers à la fois intime et cosmique, le Centre Georges-Pompidou explique le processus créatif d'un des artistes les plus vibrants du XXsiècle.

    IL EXISTE des lieux qui sont des centres du monde. Pour les Grecs, c'était Delphes avec sa pythie, pour Dali la gare de Perpignan. Pour Alberto Giacometti, ce fut le 46, de la rue Hippolyte-Maindron, l'atelier du XIVe arrondissement de Paris, aujourd'hui en grande partie détruit, qu'il occupa quarante ans durant et jusqu'à la fin de ses jours, refusant souvent d'en sortir. Pourtant, le sculpteur le plus fameux de l'après-guerre n'avait rien d'un ermite, y recevant volontiers amis ou simples curieux, anonymes ou personnalités de la vie intellectuelle. Ce qui, en fait, le retenait entre ses quatre murs humides et froids, longtemps sans eau courante, avec un poêle et un réchaud pour tout confort alors qu'on le célébrait de Paris à New York depuis les années 1930, c'était que son oeuvre se trouvait là, entière, vivante. Comme l'intérieur agrandi de son cerveau. Comme la métaphore de l'univers lui-même.
    Grâce à la Fondation Alberto et Annette Giacometti qui prête plus de 600 oeuvres, au savoir et à l'enthousiasme communicatif de sa directrice, Véronique Wiesinger, et au soutien de LVMH, le Centre Georges-Pompidou rappelle combien le « 46 » fut, au-delà du pittoresque bohème conté à plaisir par les magazines, d'un rayonnement et d'une vibration créatrice intenses. Aussi intense qu'inversement sa surface était petite.
    Giacometti travaillait dans 23 m², un carré matérialisé au centre de la rétrospective de 1 600 m² qui s'ouvre demain au sixième étage du Centre. À proximité, l'atelier est détaillé, meuble par meuble, paroi par paroi, sculpture par sculpture, travaux mi-finis mi-infinis. Passionnant inventaire, magnifié par nombre de grands photographes car il révèle l'activité inlassable du maître de céans. Et, surtout, il offre une belle leçon de sagesse existentielle. Jamais, en effet, une vulgaire chaise ou une commode toute simple ne semblent avoir autant « parlé » à travers leur banalité.
    « Ils sont là sans nostalgie aucune mais parce qu'ils ont été constamment peints, dessinés ou gravés par leur propriétaire. Ils fonctionnent comme ces strates accumulées sur les murs et que vous pouvez voir car ils ont été conservés après le décès de Giacometti. Tout cela est emblématique de cette démarche artistique faite d'approches successives, de repentirs et de reprises en direction d'une idée unique : celle de saisir le flux impur de la vie », explique Véronique Wiesinger. Deux documentaires vidéo montrent d'ailleurs l'artiste couvrant et recouvrant une toile de ses lignes grises dans une quête si concentrée, si courageuse qu'elle en devient effrayante. Car il s'agit bien d'un authentique face-à-face avec le sujet.
    Cette frontalité apparaît dès l'entrée avec les travaux de jeunesse déjà marqués par d'incessants renvois entre la peinture et la sculpture. On y remarque aussi des couleurs très vives, qui sont celles de Cézanne et aussi celles d'un père peintre-complice. Rouge garance et vert émeraude qui ne disparaîtront jamais complètement - c'est l'une des surprises de la rétrospective - dans le gris Giacometti. Certains des derniers plâtres conservent des traces de polychromie.
    « Tordre le cou à la sculpture »
    Car l'important est de diversifier le rendu. « Giacometti a le goût de repartir de zéro chaque matin. Il arrache les têtes, les pose sur des piques et replâtre », commente la commissaire. Il serait faux de voir là le signe d'une hésitation ou d'une frustration. Si l'exposition évoque les nombreuses influences - égyptiennes, étrusques, phéniciennes, africaines - ainsi que les rapports variables au surréalisme et au cubisme, le but personnel est des plus net.
    Seulement, saisir cette « éternité qui passe » comme le dit si bien Jean Genet, donner une forme ou un trait à ce qui est par essence informel et mouvant, implique nécessairement tâtonnements, gommages, brouillages. Non seulement Giacometti les assume avec une géniale tranquillité mais l'exposition démontre qu'ils sont l'expression même de l'oeuvre. Grâce à ses proportions autant antiacadémiques qu'antiabstraites ; grâce à ses travaux volontairement sales, accidentés, et dont le caractère achevé ou inachevé se posera éternellement ; grâce à ces rugueux « grumeaux d'espace », selon Jean-Paul Sartre ; grâce à ces bustes qui sont de moins en moins des portraits ressemblants et à ces silhouettes filiformes de plus en plus fantomatiques, de plus en plus déséquilibrées ; grâce à ces figures qui se distendent et à cet espace qui se dilate par le jeu du rapport d'échelle avec leur socle. Grâce, enfin, à ses coups de griffes, de canifs, ses marques de doigts, de nicotine, et autres trous de cigarette, Giacometti, artiste sis au 46, rue Hippolyte-Maindron, aura bien, comme l'a conclu Simone de Beauvoir, « tordu le cou à la sculpture ».
    Dans ce sens, la plus puissante chronique de cette disparition générale du tout, art inclus, aura été son atelier.
    « L'Atelier d'Alberto Giacometti, collection de la Fondation Alberto et Annette Giacometti », du 17 octobre au 11 février, niveau 6, galerie 1 du Centre Georges-Pompidou. Tél. : 01 44 78 12 33. http://www.centrepompidou.fr Catalogue 380 p., 39,90 eur
  • Catégories : La télévision

    Hier soir sur France 2:Les femmes aux heures noires de la Libération

    NATHALIE SIMON.
     Publié le 16 octobre 2007
    Actualisé le 16 octobre 2007 : 10h37
     Épuration » - Christiana Reali est l'héroïne du cinquième et dernier opus d'une histoire romanesque des femmes au XXe siècle.
    CONCOCTÉE par la scénariste Béatrice Rubinstein et le réalisateur Jean-Louis Lorenzi, l'histoire nous plonge dans la grande Histoire qui dérange. La saga romanesque baptisée La Plus Belle Histoire des femmes, commencée en 1996 avec L'Orange de Noël, suivie de La Tranchée des espoirs, Le Bal des célibataires (plus de 8 millions de téléspectateurs) et Chat bleu, chat noir (diffusé en janvier dernier), s'achève ce soir avec Épuration. En guise de fil conducteur, deux héroïnes fortes et fragiles, généreuses et déterminées. Amoureuses du même homme, elles deviendront pourtant amies.
    Cécile (Sophie Aubry), l'institutrice de L'Orange de Noël, retrouve donc, vingt-cinq ans après leurs premières péripéties, Sylvaine (Cristiana Reali), paysanne, danseuse de revue, mère de famille et résistante, pour « sauver », une nouvelle fois, leur village, à l'heure de la Libération, de l'épuration. « Chaque film peut se voir individuellement, précise, à juste titre, Jean-Louis Lorenzi. Pour Épuration, j'ai pensé à ces images de lynchage montrées par Patrick Rotman dans Été 44. C'est une période qui a été occultée et l'est encore. Les historiens ont beaucoup de mal à trouver des témoignages, notamment sur ces procès sauvages. »
    La joie de la Libération laisse place aux scènes de règlements de comptes et de haine collective. Sylvaine se sent impuissante : « Sylvaine, c'est Robocop, estime Cristiana Reali. Elle se reconstruit à chaque fois, mais dans cet épisode, elle s'est calmée et se situe un peu en retrait. Elle a un vécu que je n'ai pas, elle a mûri. La période qu'elle traverse est très noire et toujours taboue. Sylvaine se retrouve au coeur d'un règlement de compte, une gamine en dénonce une autre par jalousie. Je me demande souvent pourquoi la cruauté des femmes se retourne contre elles-mêmes alors qu'elles devraient se montrer solidaires. »
    Les scénarios sur l'Algérie et Mai 68 refusés
    Née au Brésil, la comédienne n'a pas de proches qui ont connu ce passé, mais sa belle-mère (la maman de son compagnon, Francis Huster) lui a raconté ses souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. « L'animosité envers les femmes était différente de celle montrée envers les hommes, elles étaient punies pour avoir couché avec des Allemands ; eux, pour avoir collaboré. On ne peut pas savoir comment on aurait réagi à cette époque. »
    À l'origine, les aventures de Sylvaine et de Cécile devaient se poursuivre avec la guerre d'Algérie, puis s'achever sur les événements de mai 1968. Mais la nouvelle direction de la fiction sur France 2 a refusé les scénarios. « Nous avons eu une déconvenue avec l'audience de Chat bleu, chat noir (NDLR, une moyenne de 14 % de part d'audience pour les deux parties), mais j'espère bien faire changer d'avis la chaîne. Si nous obtenons entre 20 et 25 % ce soir, cela lui donnera peut-être envie de revenir sur sa décision », anticipe Jean-Louis Lorenzi.
    Pour la même chaîne, le réalisateur s'est déjà attelé à une autre fiction sur Charlotte Delbo, qui fut l'assistante de Louis Jouvet, résistante et rescapée du camp d'Auschwitz. De son côté, sur les planches avec Vincent Elbaz, Cristiana Reali défend un tout autre personnage, étonnamment plus proche d'elle, confie-t-elle, que celui de Sylvaine : une femme « droguée aux amphétamines, déjantée, désaxée, mais lucide ». « John Malkovich voulait Cristiana qui souffre, Cristiana en colère, Cristiana euphorique, je joue ce que je suis », lâche l'actrice avec enthousiasme. Et elle songe déjà à partir en tournée.

  • Catégories : CEUX QUE J'AIME, L'art, Soulages Pierre

    Record d'affluence pour la collection Alain Delon

    L'acteur le 11 octobre dernier à l'Hôtel Drouot.
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    BÉATRICE DE ROCHEBOUËT.
     Publié le 16 octobre 2007
    Actualisé le 16 octobre 2007 : 13h01
    DEPUIS longtemps, Paris n'avait connu telle médiatisation pour une dispersion d'art moderne. Le nom de la star Alain Delon, qui est resté caché hier soir et a refusé télévisions et photographes après avoir pourtant inondé la presse, a attiré les foules, à Drouot-Montaigne. Dès 20 heures, un public dense s'est pressé dans les deux salles pour assister à la vente de sa collection de quarante tableaux abstraits de l'après-guerre qui avaient suscité l'enthousiasme à l'exposition de la galerie Applicat-Prazan au printemps dernier, alors que la star jurait que rien n'était à vendre.
    Devant la flambée du marché, « et pour éviter une vente de succession », dixit l'acteur, sa volte-face était prévisible. C'est son ami de toujours, Pierre Cornette de Saint-Cyr qui a hérité de la vente et a confié son premier marteau offert par Alain Delon à son fils, Arnaud, pour prendre les enchères. La partie fut longue, très longue - à peine vingt lots à l'heure quand les Anglo-Saxons adjugent le double à la mitraillette pour électriser la salle ! -, pour un total de 8,74 millions d'euros (avec frais), le double de l'estimation basse. Et plusieurs records pour Manessier, Estève (478 608 eur, Norbel, grande huile de 1957), Debré, Degottex et Constant.
    Grâce à des achats de collectionneurs européens, chinois, et vénézuéliens et de grands musées d'Europe du Nord, les prix se sont dans l'ensemble envolés pour des artistes français pourtant beaucoup moins cotés sur le marché international. Soulages arrive en tête à 781 976 eur pour une toile sombre, datée du 25 mai 1950, puis de Staël à 625 232 eur avec une Nature morte à la palette mauve de 1955 et Karel Appel à 658 820 eur pour De Familie (1952) dans un esprit très contemporain. Petite déception, en revanche pour Riopelle, adjugé 882 740 eur, peut-être pas dans le goût du jour.

  • Catégories : Le patrimoine

    Les vestiges de l’Acropole quittent leur colline

    Les statues et blocs sculptés de l’Acropole située à Athènes sont actuellement transférés vers un nouveau musée moderne qui se trouve en contrebas de la colline du Parthénon. Cette opération va nécessiter six semaines de travaux.

    C’est la première fois depuis 2.500 ans que les vestiges de l'Acropole vont quitter leur colline. Ils sont actuellement déplacés, 400 mètres en contrebas, à l’aide de grues dans un musée tout en transparence conçu par l'architecte suisse Bernard Tschumi.

    Au total, trois grues géantes sont nécessaires pour transférer les vestiges. Transportées dans des caisses métalliques, plus de 300 statues et des centaines de vestiges qui se trouvaient jusqu'ici dans les entrepôts du vieux musée vont rejoindre un nouveau musée. Le coût de l'opération, qui va durer 6 semaines, s'élève à 1,6 million d'euros.

    Quant au nouveau musée, il s’agit d’un grand bâtiment en verre posé sur pilotis au milieu de vestiges archéologiques. D'une superficie de 25.000 m2, il est composé de trois niveaux, dont une salle située au dernier étage où une place a été réservée pour accueillir la frise orientale du Parthénon, œuvre monumentale qui se trouve actuellement au British Museum de Londres et dont la Grèce réclame en vain le retour à la Grande-Bretagne depuis des années. L'ouverture officielle du musée est prévue d'ici fin 2008.

    http://www.batiactu.com/data/15102007/15102007-161742.html

  • Et Courbet créa la femme

    ÉRIC BIÉTRY-RIVIERRE
    .
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 10h15

    À Paris, le père du réalisme n'avait pas fait l'objet d'une rétrospective depuis trente ans. Celle qui s'ouvre samedi au Grand Palais propose une lecture nouvelle, très sexuée, de l'oeuvre.

    IL S'ÉTAIT un peu endormi après son installation en 1995 au musée d'Orsay. Le public ne réagissait plus guère devant ce très réaliste sexe féminin de 46 × 45 cm qui lui avait été pourtant caché dès sa composition, en 1866. Mais aujourd'hui L'Origine du monde trouve une vigueur nouvelle. Non plus celle du scandale, mais celle du sens. Installé dans la rotonde centrale du Grand Palais, au coeur de la première rétrospective parisienne consacrée à Gustave Courbet (1819-1877) depuis trente ans, ce tableau que la critique qualifia de tableautin avant d'admettre - Lacan, un de ses propriétaires, étant passé par là - qu'il pouvait aisément prétendre au titre de peinture la plus osée de toute l'histoire de l'art, fonctionne comme un vortex. Quasiment toute la rétrospective Courbet peut y être ramenée.
    Comment, en effet, ne pas voir dans les obsessionnelles séries de vagues d'Étretat et de grottes de la Loue précézanienne, la source de la rivière chère au maître franc-comtois, volontairement réunies face à face grâce à de très généreux prêts internationaux et notamment américains, ici un triangle pubien d'écume, là un orifice à l'humidité fertile ? Ailleurs, comment ne pas comparer l'anonyme toison à la fourrure de ces renards, centraux dans les scènes de chasse ? Et que penser de ce combat de cerfs intitulé Rut du printemps (1861) alors que ledit rut a lieu en automne. Un autre clin d'oeil entendu de la part de ce chasseur émérite qu'était Courbet ?
    Il était comme cela, ce communard bedonnant de Gustave : aimant la femme pour ce qu'elle est, un être tout de chair, sexué, et non une allégorie. Le voilà affirmant ses formes réelles dans Les Baigneuses (1853) alors même que cet art tout neuf qu'est la photographie les lui gomme comme le démontrent, à côté de la toile, les études d'après nature du même mannequin signées Julien Vallou de Villeneuve. Plus loin, dans L'Atelier du peintre (1855), toile manifeste où Courbet se représente symboliquement au travail, s'il tourne le dos à un nu c'est qu'il s'agit de la Vérité académique. Il n'aurait jamais infligé un tel affront à toutes ces dames qu'il aime dans la vraie vie.

    Belles ou laides, qu'importe
    À commencer par Juliette, la plus jeune de ses trois soeurs, si tendrement dessinée dormant sur un livre vers 1840 ou qu'il peint en baronne pour rire (Balthus puisera largement dans ce regard d'enfant sérieux). Ce sont encore Juliette et ses soeurs qui forment le gros du choeur des pleureuses dans Un enterrement à Ornans. Elles sont à droite, avec les vieux révolutionnaires de 93. Voilà, déjà, des femmes avenir de l'homme !
    D'autres évoluent incroyablement libres telles Les Baigneuses, les Demoiselles des bords de Seine (été) (1857) au corset délacé, Les Deux amies franchement saphiques (1866) et encore Jo la belle Irlandaise (1866), une des plus belles rousses de la peinture, un caractère qui se partagea entre Courbet et Whistler sur les planches de Trouville. Mais belles ou laides, qu'importe : cette rude cabaretière de Mère Grégoire (1859) a droit à autant de considération, autant de génie. En bon terrien matérialiste - Courbet est l'ami de Proudhon -, il ose même montrer la femme en cadavre. L'inachevé Toilette de la morte (1854) apparaît ici comme une sorte de pendant inverse à L'Origine du monde. Aussi cru, aussi vrai, quoique de technique différente.
    Faut-il trouver la raison profonde de cette passion proprement inédite pour la femme charnelle dans la perte de Clarisse, cadette de deux ans de Gustave, morte à 13 ans ? Sur un des seuls dessins préparatoires du maître d'Ornans, celui pour Un enterrement (visible dans un pupitre situé devant la grande toile) la fosse n'est pas encore creusée alors qu'elle forme le noyau de l'oeuvre définitive. Cette béance, Courbet est, à l'époque, le seul avec un autre romantique adepte du vide central, l'Allemand Caspar David Friedrich, à la revendiquer. C'est celle du Désespéré (1845) ou de cet autre autoportrait en Homme blessé (1854). Lui, porte son trou à la boutonnière, comme la médaille du martyr. Mais de cette béance, l'homme d'action, le peintre adulte prônant une vision totale des choses, fera une quête. Elle aura payé : au bout, Courbet aura découvert la femme moderne. Soit le salut.
    Du 13 octobre au 28 janvier à Paris, galeries nationales du Grand Palais. Rens. : 01 44 13 17 17. Guide de la visite : « Petit Journal » illustré et en couleurs (RMN, 16 p., 3,50 eur ). L'exposition ira ensuite à New York, au Metropolitan Museum of Art, du 27 février au 18 mai et à Montpellier, au Musée Fabre, du 13 juin au 28 septembre 2008 . 

    Pour en savoir plus
    - Beaux livres. Catalogue (RMN, 477 p., 49 eur ). Courbet, de Ségolène Le Men (Citadelles & Mazenod, 400 p., 179 eur ).
    Essais. L'Origine du monde, de Thierry Savatier (Bartillat, 231 p., 20 eur ). Bonjour, monsieur Courbet de Jean-Pierre Ferrini (Gallimard, 160 p., 17 eur ). Le Journal de Courbet, de Thomas Schlesser (Hazan, 391 p., 27 eur ). Courbet, le poème de la nature de Pierre Georgel (RMN « Découverte » Gallimard, 176 p., 14 eur ). Courbet de Fabrice Masanès (Taschen, 96 p., 6, 99 eur ).
    Films. Trois documentaires en un DVD : Courbet, les Origines de son monde de Romain Goupil, L'Origine du monde de Jean-Paul Fargier et La Place du mort d'Alain Jaubert (1 h 46, 22,99 eur ). Diffusion des deux premiers films, le 19 octobre sur Arte.
  • Catégories : Baudelaire Charles, Goethe Johann Wolfgang von, Nerval Gérard de

    Nerval et Goethe

    Gérard de Nerval, "Delfica" dans les "Odelettes"

    La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
    Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
    Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
    Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...

    Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
    Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
    Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
    Où du dragon vaincu dort l'antique semence ?
    ..

    Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
    Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
    La terre a tressailli d'un souffle prophétique ...

    Cependant la sibylle au visage latin
    Est endormie encor sous l'arc de Constantin
    - Et rien n'a dérangé le sévère portique.

    http://poesie.webnet.fr/poemes/France/nerval/6.html

     Nerval s’inspire de la « Chanson de Mignon » de Goethe (Les Années d’apprentissage de Wilhem Meister) qui célébrait les bonheurs de l’Italie.

    cf. mon mémoire en vente sur Lulu:

    http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288

  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Quand tu chantes

    a807174a8be6bdcebeaa042579779a2e.jpgLa Fille de la chauve-souris, de Nana Mouskouri - Éditions XO, 431 p., 21,90 €.

    LENA LUTAUD.
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 10h26
    À 72 ans, la chanteuse fait revivre toute une époque. Celle où Alain Delon lui envoyait des fleurs après une partie de poker endiablée, où elle cultivait une amitié amoureuse avec Serge Lama, partait en tournée aux États-Unis avec le sublime Harry Belafonte et tenait tête en Australie à Frank Sinatra furieux de voir que sa suite préférée avait été louée à une « petite » chanteuse grecque. Les premiers chapitres de ses Mémoires racontent, avec beaucoup d'émotion, son enfance grecque, sa mère qui se battait pour que ses enfants ne meurent pas de faim, ses concerts dans une Europe dévastée et l'émancipation difficile d'une femme soumise à la culture machiste méditerranéenne. Très vite, le succès est là. Et les anecdotes sur ses rencontres avec Marlene Dietrich, Bob Dylan, Audrey Hepburn et sur ses concerts privés en l'honneur des grandes familles royales européennes fusent. Au fil des pages, l'image d'une chanteuse au regard habité façon grande prêtresse s'estompe. Et on découvre une femme extraordinaire à laquelle on s'attache, même si on décèle, entre les lignes, une certaine ambivalence. Notamment en ce qui concerne son silence face au régime des colonels en 1969. Ce qu'elle justifie d'une phrase : « C'est vrai, on ne m'a pas beaucoup entendue, mais je crois que dans la vie, chacun se bat à sa façon, selon ce que lui inspirent son coeur et sa raison. » On referme le livre en ayant l'impression d'avoir beaucoup appris sur une époque révolue et on sourit en s'apercevant qu'à la fin du livre, elle situe Oslo en Suède...
  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Quand les femmes assument leur pouvoir

    SOPHIE FAY.
     Publié le 12 octobre 2007
    Actualisé le 12 octobre 2007 : 07h39

    La troisième édition du Women's Forum se déroule à Deauville.

    Un forum, un livre, des prix, des enquêtes internationales. À Deauville pendant trois jours, les femmes d'influence se mobilisent.
    « Casual chic », c'est le code vestimentaire du Women's Forum for the Economy and Society (le Wefco), qui se tient sur la côte normande jusqu'à samedi. En clair, le tailleur strict n'est pas obligatoire ; entre femmes, on peut opter pour une tenue plus décontractée. En réalité, les 1 200 participantes prennent cette réunion internationale très au sérieux et ne se sont pas départies de leurs tenues plutôt sombres et strictes.
    Ces femmes de pouvoir ne risquent-elles pas de s'offusquer que l'on parle autant de leur look que de la stratégie de leur entreprise, de leur ONG ou de leur ministère ? Pas forcément. Ici, elles s'assument pleinement. Et ne boudent pas les corners de détente chers à l'organisatrice du Forum, Aude de Thuin, où l'on peut changer de look (Le Printemps), consulter au stand Marionnaud une spécialiste des sourcils, Anastasia Soare (of Anastasia Beverly Hill !), ou prendre un thé au café des écrivains avec Titouan Lamazou.
    Car les agréments ne font pas oublier le thème du Forum : mieux valoriser la place des femmes dans l'entreprise, la société et l'État, avec l'espoir d'« améliorer la confiance » dans les institutions. Une délégation de femmes du cimentier Lafarge venues des quatre coins du monde monte ainsi, en marge de cette réunion, des projets concrets pour améliorer l'information et la parité dans l'entreprise. Cela existe déjà chez McKinsey.
    Pour encourager toutes les entreprises à faire de même, Sandrine Devillard, directeur associé de ce cabinet de conseil, a présenté une étude édifiante. « On pourrait penser que puisque 55 % des étudiants sont des filles, elles auront une place équivalente dans l'entreprise de demain. Mais c'est loin d'être le cas », prévient-elle.
    En 1975, il y avait en France 41 % de filles parmi les étudiants. En 2006, on n'en retrouve que 8 % dans les comités de direction de 50 premières entreprises. S'il n'y a pas d'action proactive pour améliorer la place des femmes, en 2035, les 58 % de filles étudiantes en 2005 ne représenteront jamais que 11 % des comités de direction. Or « homme ou femme, nous avons beaucoup à gagner à ce que les femmes soient plus présentes », insiste McKinsey. D'abord, parce qu'en 2040, vieillissement oblige, la population active européenne aura perdu 24 millions de personnes. À moins que les femmes se mettent à travailler autant que les hommes. Le déficit serait alors limité à 3 millions.
    Révolution culturelle
    Entreprise par entreprise, l'intérêt est aussi très fort. L'étude, réalisée sur 100 sociétés, auprès de 58 000 personnes, montre que dans les entreprises où il y a trois femmes ou plus dans les équipes de direction, 57 % des salariés approuvent la « vision stratégique » de la direction contre 51 % dans les groupes qui n'emploient pas de femme et les résultats financiers sont meilleurs.
    Pour faire progresser plus de femmes, il faut toutefois une révolution culturelle dans l'entreprise et la société. « Le modèle de travail»anytime-anywhere* - qui veut que les cadres dirigeants soient disponibles à tout moment pour aller partout - n'est pas toujours compatible avec la vie de femmes qui continuent à faire chaque jour deux heures de tâches domestiques de plus que les hommes », explique la consultante.
    Le retard et les inégalités actuelles ont toutefois parfois du bon. « Aujourd'hui, je n'ai pas à m'excuser de mon salaire, car je suis moins bien payée que les PDG masculins », plaisante Anne Lauvergeon, d'Areva à la tribune.
  • Catégories : L'humour

    Une caricature de Coupe du monde

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    "La direction du Dominion Post s'excuse. Après l'élimination des All Blacks de la Coupe du monde, notre dessinateur se trouve en soins intensifs."
    Tom Scott, dessinateur du quotidien néo-zélandais The Dominion Post, choisit de traiter avec humour l'élimination des All Blacks de la Coupe du monde. Visiblement, il lui faudra quelques jours pour s'en remetttre.
    Dessin de Scott
    paru dans The Dominion Post(Wellington)
    CF. LA SEMAINE D'ACTU EN DESSINS:http://cartoons.courrierinternational.com/dessins/galerie.asp?dos_id=3346&obj_id=78392

  • Catégories : Des lieux

    Mont Ventoux

    e455038d9b9b27d9ae6b2921b3637a00.jpg© Jean-Noël de Soye pour L'Express

    Cliquez sur l'image pour voir notre reportage photos sur le mont Ventoux.

    LEXPRESS.fr du 03/10/2007

    La montagne magiqueJacques Brunel

    Adoré du soleil et du vent, le mont Ventoux est à découvrir à l'automne, quand ce géant de Provence offre aux promeneurs un paysage digne du Yosemite américain.

    ès Bollène, sa masse bleu sombre avertit les voyageurs de l'autoroute A 7. A sa vue, les conducteurs ouvrent les vitres aux parfums de la garrigue: le Ventoux leur dit qu'ils sont en Provence. On peut se fier à cette montagne signal, repérable depuis la mer, et dont le nom aurait signifié «le Visible». Monument naturel, à l'instar du Vésuve dans la baie de Naples, il est aussi connu que le mont Blanc, sans pulvériser des records d'altitude. Il lui suffit d'être un mont isolé, posté dans la plaine. Le Ventoux jaillit d'un bloc dans une envolée rugueuse de rocs et de pins qui, 1 909 mètres plus haut, brandit au-dessus d'Avignon d'extravagants alpages battus par les vents.

    Diaporama

    © Jean-Noël de Soye pour L'Express


    Cliquez sur l'image pour voir notre reportage photos sur le mont Ventoux

    Le mont structure des pays aux caractères bien tranchés qui ne demandent qu'à vous accueillir. Au sud, les collines tremblantes de chaleur forment une cocagne où on ne se lasse pas de lézarder. Où goûter l'agneau local fondant et naturellement parfumé avec un côtes-du-ventoux? un melon de Cavaillon rafraîchi d'un muscat-beaumes-de- venise? Ce peut être à Venasque, «plus beau village de France» qui, tel un vaisseau, domine une mer de vergers ourlée de garrigue épaisse. Ou à Pernes-les-Fontaines, bourg fortifié que 40 fontaines moussues irriguent en permanence. Ou encore au Barroux, château Renaissance dont les tours blondes sont un peu la vigie du Comtat.

    Filez vers l'est en vous repérant au Ventoux. Après des plateaux à garrigue hérissés de rares villages, les gorges de la Nesque sont le fil d'Ariane qui vous guide vers la Provence de Giono. Elle débute au val de Sault, dont les coteaux d'altitude (750 m) sont brodés en violet par une lavande grand cru. En été, quand on la distille dans les champs, une capiteuse odeur de propre embaume jusqu'à Monieux, un vallon pour poètes au creux de crêtes mauves. Rude, mais l'oeil qui frise, Jean-Paul Giardini y incarne la néoruralité dans toute sa richesse. Plantant là les hôtes de sa ferme-auberge, il emmène son limier, à l'aube, flairer les cabasses (truffes) dans les chênaies qui lui sont adjugées. L'été, Giardini prend son téléphone portable et pousse par les drailles touffues de buis, d'euphorbes et de genévriers son troupeau de brebis tintinnabulantes jusqu'aux alpages.

    Plus au nord, le val du Toulourenc est un bout du monde encaissé. C'est là, au hameau de Savoillans, que vit et peint Dragan Dragic, ex-membre de l'école de Paris, qui expose désormais chez Ducastel, à Avignon. «Le mont Ventoux, dit-il, dégage un rare mystère, à la fois doux et dur. Il semble infranchissable, intouchable. Comme un dieu ancien qui nous surveillerait. Je le vois en Moby Dick. Et quand la baleine blanche apparaît sur mes toiles, je me réjouis qu'elle y soit venue d'elle-même.» Vu d'ici, en effet, le Ventoux n'est plus un lustre débonnaire et lointain, mais un barrage qui obstrue l'horizon. La potière et ses deux amies, qui tiennent salon de thé à Brantes - beau village perché où régnaient les aïeux d'Emmanuel de Brantes, le fameux noctambule (!) - ne se lassent pas de le voir descendre ou hisser les nuages, verdoyer, jaunir ou se blanchir de neige.

    On peut monter au Ventoux par trois routes. Les cyclistes prennent le départ à Bédoin: de là s'élance le peloton du Tour de France. Lance Armstrong confie qu'il n'a jamais rien monté de plus dur: quel que soit l'angle d'attaque, les 25 kilomètres menant au sommet sont longs, la pente forte et sans repos, le soleil terrible. C'est excitant, et l'on vient jusque d'Australie se mesurer au mythe. Tandis que les villages alentour se muent en temples du vélo, certains jours les passionnés sont plusieurs centaines à haleter roue contre roue dans ces paysages alpins. A la descente, ils déposeront en offrande leurs Rustine et leurs bidons vides sur la stèle de Tom Simpson, champion anglais tué par le Ventoux en 1967.

    Mieux vaut gravir le mont magnétique à pied. En 1336, le poète Pétrarque inventa l'alpinisme en grimpant sur le géant bleu à seul fin d'admirer le paysage. C'était une première. Aujourd'hui, après quelques heures, le GR 4 vous dépose au Mont-Serein, où une station de ski s'est postée. Quatre cents mètres vous séparent du sommet, une île de cailloux perdue en plein ciel, un pierrier martien. un coup d'oeil au panorama dévoile - si le temps s'y prête - le mont Blanc et l'Aigoual, les molles crêtes du Luberon et les collines des Baronnies, aux formes baroques. Des dizaines de kilomètres de crête - notamment sur le GR 9 - prolongeront sans effort ce vol d'aigle par des paysages d'éboulis dignes des grands parcs américains, Yosemite ou Bryce Canyon. L'abondance de fraisiers, de framboisiers, d'orchidées sauvages et de 1 200 végétaux (sans compter mouflons et chamois) a valu au Ventoux d'être classé par l'unesco réserve de biosphère. Depuis longtemps, on parle d'un parc naturel régional. Le souvenir d'anciennes rivalités et la pression des chasseurs ont reporté sa création. Les esprits changent, et le Ventoux, c'est sûr, aura le dernier mot.

    http://www.lexpress.fr/info/region/dossier/vfrance/dossier.asp?ida=460302&p=2

  • Catégories : Des femmes comme je les aime

    Le prix Nobel de littérature va à Doris Lessing

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    Doris Lessing aura 88 ans le 22 octobre.
    Cleaver/AP.
    M.S. (lefigaro.fr) avec AFP.
     Publié le 11 octobre 2007
    Actualisé le 11 octobre 2007 : 15h57

    La romancière britannique, 88 ans, a devancé tous les favoris.

    On parlait de l’Américain Philip Roth ou du Japonais Haruki Murakami. C’est finalement à la romancière britannique Doris Lessing que le prix Nobel de littérature a été attribué cette année.

    Le comité Nobel a choisi de récompenser "la conteuse épique de l'expérience féminine, qui avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire scrute une civilisation divisée", a indiqué dans un communiqué l'Académie suédoise pour expliquer son choix. Doris Lessing aura 88 ans le 22 octobre. Depuis le début du prix en 1901, elle ng est la 11ème femme à obtenir le Nobel de littérature. 
    La romancière s'est dite "ravie" de cet honneur. "Ca fait 30 ans que ça dure", a-t-elle déclaré. "J'ai remporté tous les prix en Europe, tous ces foutus prix, alors je suis ravie de les avoir remportés. C'est un flush royal", a-t-elle commenté, employant un terme utilisé dans le poker.
    Des incursions dans la science-fiction
    Née en Perse, actuellement l'Iran, en 1919, alors que son père était capitaine dans l'armée britannique, Doris May Taylor a ensuite vécu une partie de son enfance en Afrique, ce qui marquera son oeuvre. Cet ancien membre du parti communiste britannique, qu'elle a quitté en 1956 lors de l'écrasement de la révolte hongroise, a souvent été comparée à la Française Simone de Beauvoir pour ses idées féministes.
    "Le Carnet d'or" ("The Golden Notebook", 1962), son livre le plus connu, raconte ainsi l'histoire d'une femme-écrivain à succès qui tient son journal. L'écrivain a su explorer tous les styles, n'hésitant pas à faire des incursions dans la science-fiction avec les cinq tomes de sa série "Canopus in Argos" écrite entre 1979 et 1983. Doris Lessing vit actuellement dans la banlieue londonienne.
    L'année dernière, le prix avait récompensé le romancier turc Orhan Pamuk. Le Nobel de littérature est doté comme les autres prix Nobel de 10 millions de couronnes suédoises (environ 1,08 million d'euros) et sera remis le 10 décembre à Stockholm.
  • Catégories : Les polars

    Ce soir, "Sur le fil",à 20h50 sur France 2

    Episode 3
    Le Saint

    Le groupe cherche à identifier les auteurs du meurtre d’un travailleur social d’une cité chaude de banlieue. Forge percevant l’intérêt qu’il a d’être bien vu sur un tel dossier et profitant d’informations recueillies dans les plus hautes sphères du pouvoir, décide de prendre les choses en main et de précipiter les investigations. Les auteurs supposés sont interpellés, au prix d’un début d’émeutes largement médiatisées. L’enquête du pianiste se poursuit : leur seule piste, Gégé, disparaît lorsqu’on retrouve le SDF mort, son corps étant atrocement mutilé.


    http://programmes.france2.fr/sur-le-fil/index-fr.php?page=accueil

     

  • Catégories : La culture

    Le plaisir des mots: la solution du letton

    Par Claude Duneton.
     Publié le 04 octobre 2007
    Actualisé le 04 octobre 2007 : 11h25
    LES PETITS pays ont un avantage : ils se savent convoités par les gros - les gros voisins qui sont en mesure de ne faire d'eux qu'une bouchée. Ils ont souvent été avalés au cours des âges et savent prendre des précautions : l'instinct de survie. Aujourd'hui, bien sûr, en Europe repeinte en rose droits de l'homme, les invasions physiques sont peu à craindre ; il ferait beau voir !... De nos jours, les agressions sont devenues culturelles. Or, qu'est-ce que la culture d'un pays ? Avant tout, c'est sa langue. Je me répète : c'est elle qui assure et nourrit son identité depuis des temps immémoriaux.
    La Lettonie, qui ne se fait pas grande illusion sur sa puissance, surtout face à son voisin ouralien, prend donc des précautions d'une simplicité évangélique. Se sachant fluette, la Lettonie protège sa langue qui est comme sa seule et évidente patrie - parce que pour le reste, depuis des siècles, la Courlande, la Livonie, ça va, ça vient... La Lettonie n'existe que parce qu'elle parle letton. Comment ce pays placé en sandwich entre l'Estonie au nord, la Lituanie au sud, coincée à l'est par la Russie et à l'ouest par les harengs de la Baltique, s'y prend-il pour protéger sa langue, donc son identité ? Là réside l'astuce : la Lettonie possède deux chaînes de radio nationales, et ces deux radios n'ont le droit de diffuser que des émissions en langue lettonne. Il fallait y penser ! L'élégance du procédé, c'est que rien n'est interdit, mais seul le letton est autorisé sur les ondes.
    À l'évidence, le but de cette précaution, fort simple, est de se protéger du russe, le pays compte trente pour cent de russophones, et l'ensemble de la population est plus ou moins bilingue pour des raisons historiques récentes qu'elle préférerait ne pas voir se renouveler. Très belle langue d'ailleurs, le russe ! Flexible et harmonieuse comme quatre... Mais laissé à ses instincts, il envahirait tout et déracinerait les palais. La loi veut donc que, si une émission est diffusée en russe, elle doit être traduite, ou, à la télévision, sous-titrée.
    Oui, je sais, en France ce serait choquant ; les Français, qui se laissent aisément manoeuvrer, sont hostiles par principe aux législations sur les langues. Les langues doivent être libres, égales et fraternelles. On peut les tuer, mais dans la liberté ! Les Français ne cherchent pas à se renseigner ; si on leur affirme que les lois ne servent à rien et que les réglementations sont antidémocratiques, ils ont la bonté de le croire.
    Mais tout le monde n'est pas français, les pays linguistiquement en danger, donc menacés dans leur existence même, savent bien que seule une armature juridique permet de sauver sa langue et sa peau. Le Québec, la Catalogne, la Finlande du début du XXe siècle se sont munis d'un arsenal de lois « Toubon » qui les ont empêchés de sombrer corps et biens dans le sein de leurs puissants riverains. La Lettonie semble avoir rejoint le club à son tour.
    La conséquence inattendue de cette réglementation est que l'on n'entend pas du tout de chansons en anglais sur la radio nationale lettonne. Oh ! redisons-le, rien n'est à proprement parler interdit - seulement comme l'anglais n'est pas du letton, et que seul le letton est autorisé à l'antenne, ma foi, voilà ! Vous ne pouvez pas vous imaginer, à moins d'en avoir fait l'expérience, ce que ça fait drôle de ne pas entendre chanter en anglais dans les lieux publics - les cafés, les magasins, les hôtels, les marchés, les fêtes foraines. À la vérité, il existe bien une radio privée qui, elle, passe de l'anglais, mais elle est très minoritaire et contrairement à la chaîne publique, elle n'est pas diffusée partout sur le territoire.
    Cette absence d'anglais crée une humeur originale sur les ondes ; nous avons oublié, tant notre oreille à nous autres Français est habituée à entendre de la musique syncopée chargée de sons lourds ou plaintifs, une salade de mots incompréhensibles - même les anglophones de souche s'y cassent le tympan ! -, nous n'avons plus souvenir de ce qu'est un environnement sonore monolingue où tout ce qui est dit et chanté fait sens. Pour les deux tiers de la population française actuelle cela ne s'est même jamais produit.
    Bien que je n'entende pas le letton, j'ai donc eu l'impression d'une couleur particulière, locale, qui ne frappe pas tout d'abord le visiteur, mais qui se dégage au bout de quelques jours. Il existe un ton qui se distingue du monde aplani de la culture d'aéroport par une sorte de joliesse, d'authenticité finement râpeuse qui fait du bien à l'écoute. Une fraîcheur naît de ce bruit sui generis, comme les craquements d'un bateau à voile vous font sentir le poids de la mer - comme le cri des mouettes souligne l'odeur des algues et du sel.
    Ah ! que la France ne se prend-elle pas pour un petit pays ! Elle saurait tirer les conséquences... Au lieu que son illusion de grandeur l'entraîne, comme jadis Jonas, dans le ventre de la baleine.
    La solution du letton... c'est du bronze !

  • Catégories : Jeux

    Une nouvelle consigne d'Azalaïs: poèmes-pancartes

    Pierre Albert Birot 1876-1967 s'est essayé à tous les genres : poésies, théâtre, cinéma, prose  .... Il a écrit des poèmes très drôles à crier ,  à danser  et aussi des poèmes pancartes.

    cd850bfd868d54443d5b420e09e25c7e.jpgPourquoi ne pas essayer nous aussi ? Nous pouvons nous inspirer des panneaux du code de la route ou des nombreuses recommandations et injonctions de la vie courante, destinées à nous cadrer ou nous encadrer dans nos actes quotidiens. Un peu de rébellion ne fait pas de mal par les temps qui courent!

    Allez-voir les poèmes pancartes d'Azalaïs:http://marge-ou-greve.over-blog.com/article-12901670-6.html#anchorComment