Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La poésie - Page 7

  • Catégories : La poésie

    Sans René Char

    47891733.jpg

     

    Le Printemps des poètes fête ses dix ans et Charles Dantzig n'y est pour rien. L'auteur de l'indispensable « Dictionnaire égoïste de la littérature française » (Grasset) écrit : « Je ne suis pas sûr que le Printemps des poètes, institué par un ancien ministre de la Culture, soit très malin, mais ça ! Nous avons fini par prendre un petit air kitsch soviétique, avec nos scoutismes d'Etat, Printemps des poètes, Fête de la musique, Paris-Plages (...) » (p. 669). Il ajoute : « Grâce à cette manifestation, les journaux parlent de poésie une fois par an, après quoi ils sont tranquilles. »

    Le Printemps des poètes a démarré hier avec une soirée au théâtre Mogador à Paris. Des comédiens ont lu Andrée Chedid, Aimé Césaire, Henri Michaux ou Walt Whitman. La manifestation se prolonge jusqu'au 16 mars. A La Rochelle, la poésie québécoise est à la fête, à Reims, la poésie africaine (www.printempsdespoètes.com). Les éditeurs publient des anthologies : « A poèmes ouverts » (Seuil), « Je est un autre » (Seghers) et « Les Plus Belles Pages de la poésie française » de la Sélection du Reader's Digest.

    Les ouvrages de la Sélection sont à l'édition ce que les bonnes vieilles berlines familiales sont à l'automobile. La créativité, l'imagination, l'esthétique ne sont pas toujours au rendez-vous, mais l'acheteur en a pour son argent : solidité, fiabilité. « Les Plus Belles Pages... » débutent sans surprise par l'anonyme « Chanson de Roland ». « Beau sire Ganelon, dit Marsile le roi/J'ai telle armée, plus belle m'en verrez... » La Sélection - c'est le côté caisse à outils - a prévu quatre pages de glossaire pour lire les poèmes les plus anciens. Plus étonnant, l'anthologie se termine par « Le Jeu », un poème de Hector Saint-Denys Garneau. Franchement, qui connaît ce poète ? Même Dantzig, qui a tout lu, n'en parle pas. L'index biographique de la Sélection - là encore, le côté fiable, break confortable, de l'éditeur - sort le lecteur de l'ignorance. Hector de Saint-Denys Garneau (1912-1943) appartient à une famille célèbre des lettres canadiennes. Il a vécu reclus, il est mort mystérieusement au bord d'une rivière. Son poème démarre bien : « Ne me dérangez pas je suis profondément occupé ». On s'attend à une facétie à la Queneau, on débouche sur du Sully Prudhomme (p. 476), terreur des écoliers de jadis qui butaient sur ses vers et premier prix Nobel de littérature (1901). Tous les plus grands poètes sont présents dans ces 800 pages : de Malherbe à La Fontaine, de Hugo, Lamartine, Baudelaire, Nerval à Tzara, Péret, Aragon... Ou presque. Il en manque au moins un, majeur : René Char.

    EMMANUEL HECHT

    http://www.lesechos.fr/info/loisirs/4695002.htm

  • Catégories : La poésie

    Prix Kafka 2007

    Yves Bonnefoy, 84 ans, s'est rendu à Prague la semaine dernière pour y recevoir le prix Kafka 2007. Créé en 2001, avec pour vocation de récompenser une « création littéraire exceptionnelle d'un auteur contemporain », ce prix a déjà été attribué précédemment à Elfriede Jelinek, Harold Pinter, Philip Roth, Ivan Klima, Peter Nadas, et l'an dernier, Haruki Murakami. Du poète et essayiste français, les éditions Mercure de France s'apprêtent à faire paraître un nouveau recueil de poèmes ainsi que le volume Le traité du pianiste et autres écrits anciens.  Tandis que la belle collection Poésie de Gallimard publie en poche sa traduction des Sonnets de Shakespeare. ◆ Na.C.

    Source: Télérama

  • Catégories : La poésie

    Lieux d’être ou les colporteurs de bonheur

    a5f8b54a7797165450d453bbb97dad8c.jpgVingt et un ans d’existence. Plus de deux mille auteurs français et étrangers publiés. Pour Lieux d’être, « la poésie, c’est une respiration : elle est nécessaire. »

    Régis Louchaert est président de l’association Lieux d’être et rédacteur de la revue du même nom. Gérard Cousin est membre actif (« colporteur de mots », dit-il) de Lieux d’être, du Comité culturel régional et de la maison de la Poésie. Leur point commun : la passion de la création littéraire, objet d’un militantisme sans faille d’« activistes en poésie », avec « un regard et une âme d’enfant ».
    Née en 1978, l’Apara, Association de poètes et d’artistes de la région Audomaroise a laissé place en 1985 à Lieux d’être. Depuis sa création, l’association édite deux numéros par an de sa revue thématique dont le but est de « faire partager une parole poétique emplie d’émotion, de silence, de fêlures, de fractures, de joies, de réminiscences… » L’exigence du rédacteur : des poètes connus et in- ou méconnus se fréquentent au fil des pages. D’horizons divers, ils sont des auteurs contemporains dont les textes présentés – obligatoirement inédits, produisent du sens. Le texte doit être lisible, dans le respect de la langue, audible et authentique. Le rédacteur médite beaucoup avant de trouver le thème. Pour chaque numéro, des artistes plasticiens sont invités à figurer à leurs côtés. L’art sert la poésie. La poésie sert l’art. Les deux prochains numéros à paraître embrasseront les thèmes des « Matinales » et de la « Seconde neige ». Le suivant sera « la Peau ».
    Régis Louchaert et Gérard Cousin regrettent que « la poésie se dilue dans la pseudo publicité, les magazines et leurs jeux de mots faciles ». Autre militantisme : la poésie ne doit pas être récitée ! Gérard Cousin, instituteur de vocation et poète de cour, anime d’ailleurs régulièrement des ateliers en milieu scolaire. Les élèves, sur leur garde en début de séance, découvrent alors comment vivre la poésie. Quand Gérard Cousin les quitte, ils ont produit un texte, l’ont oralisé et fait travailler leur imagination. Attention, ils ne sont pas poètes pour autant. Avant le frisson : le travail. « Les enfants sont enfermés, ils n’osent pas mettre certains mots avec d’autres. Ils connaissent Carême, Prévert. Je leur dis Cadou, Eluard. Un jour avec eux, j’ai découpé un Bled pour faire de la poésie ! » Aujourd’hui, les poètes aimeraient sortir du cadre du « Printemps » et que toutes les saisons soient l’occasion de vivre la poésie.

    r.louchaert@laposte.net,
    cousin.ge@wanadoo.fr
    ou Madeleine Carcano, secrétaire de rédaction, mcarcano.lieuxdetre@nordnet.fr Tél. 03 20 51 94 84.

    M. Renault
    L'Echo du Pas-de-Calais n°75 - Juin2006

    http://www.echo62.com/article.asp?num_art=1999

  • Catégories : La poésie

    La collection "Points-poésie"

    e2dc8b18a6ae1dc3ee669865766650dd.jpgPrésentation :
    Lionel Destremau

    Avec :
    Jacques Demarcq, Antoine Emaz, Bernard Noël

    Le vendredi 21 septembre 2007 à 19 h 00

    Avec « Points Poésie » naît une collection de grands poètes français, francophones et étrangers : des oeuvres désormais classiques (Stéphane Mallarmé, R.-M. Rilke, T. S. Eliot, Jean Cocteau, Fernando Pessoa, etc.), à celles plus contemporaines mais non moins essentielles, de Paul Celan, L. S. Senghor, Aimé Césaire, Roberto Juarroz, Bernard Noël, E. E. Cummings... ou, encore plus proche de nous, d’Antoine Emaz...
    Une collection qui a aussi pour horizon l’accessibilité et la découverte de la poésie. Porte ouverte sur des figures majeures par le biais de monographies de poètes (par exemple Rilke par Philippe Jaccottet ou encore René Char par Éric Marty), lecture plurielle de la poésie avec des anthologies aux approches variées (Haïkus, Poésie des Indiens d’Amérique du Nord, Poésie espagnole contemporaine...), et découverte grâce à des œuvres poétiques d’auteurs déjà reconnus pour leurs romans (par exemple Jack Kerouac, Nicolas Bouvier ou Raymond Carver).
    « Points Poésie » s’adresse à un public d’amateurs ou de férus du genre, d’étudiants et de lecteurs curieux de poésie. À partir du fonds des éditions du Seuil, d’ouvrages publiés chez d’autres éditeurs ou composés avec les auteurs, la collection offre ainsi dans un format poche, pratique et modique, et à raison d’une douzaine de titres par an, des textes de référence de la poésie mondiale.

    Extrait du Cahier du Refuge n°161, Lionel Destremau, cipM 2007

    Source: CIPM

     

  • Catégories : La poésie

    A quoi sert la poésie ?

    1b9a94a115de47ff49618ee4ea8cd0b8.jpg
    Telle est l'interrogation centrale d'un court texte qu'Yves Bonnefoy vient de publier

    Un livre qui est aussi un hommage à Paul Celan, immense poète juif de langue allemande, né en Bukovine (aujourd'hui partagée entre l'Ukraine et la Roumanie) et hanté par le génocide dont il réchappa.

    Point de départ de ce court et beau plaidoyer (44 pages) : l'accusation de plagiat dont fut victime l'écrivain, qui s'est suicidé à Paris en 1970 .

    "Un des moments les plus douloureux de la vie de Paul Celan, ce fut quand il se vit diffamé par Claire Goll" écrit Yves Bonnefoy, dans "Ce qui alarma Paul Celan" (édition Galilée). Pourquoi revenir sur ces attaques perpétrées en 1953 et 1960 par la femme d'Yvan Goll, qui accusait Celan d'avoir plagié son mari, également poète ?

    Parce qu'Yves Bonnefoy estime qu'il ne s'agit pas là uniquement d'une calomnie, mais d'une méconnaissance même de la nature de la poésie : "en poésie la question du plagiat ne se pose pas , cette notion n'y garde même aucun sens. Car la poésie, ce ne sont pas des significations que l'on chercherait à communiquer, agréablement, efficacement, quitte pour un auteur à emprunter à quelque autre telle  métaphore ou image qui aiderait à réussir". Le poète vit "l'écriture comme une poussée du dedans aussi continuelle qu'irrésistible et assure au tour qu'elle prend dans le poème quelque chose d'irréductiblement singulier ... Voudrait-il prendre à quelqu'un d'autre que soi, un poète -un vrai poète en son acte de poésie -ne le pourrait donc pas, son emprunt se transformerait sur le champ en signifiant de lui-même".

    Approfondissant sa réflexion -une réflexion qu'il a menée toute sa vie et dont toute son oeuvre témoigne, Yves Bonnefoy donne cette définition : "Et qu'est-ce que la poésie ..., la poésie à son plus profond, sinon la perception du mot dans le vers, ou celle de l'immédiat dans le spectacle du monde". La poésie est "ce qui détruit l'idéologique" et permet d'accéder à la réalité cachée par "l'autorité des concepts" : "Or, cette réalité qui se redécouvre ainsi, c'est le temps vécu, c'est un lieu, c'est la finitude". Et le sens "résulte de la pensée de la finitude".

    Pourquoi des poètes en des temps difficiles ? La réponse d'Yves Bonnefoy résonne magnifiquement. Fondamentalement réconfortante, elle appelle à fuir tout ce qui est "détestation de la vie confiante". 
     
    -> "Ce qui alarma Paul Celan" Yves Bonnefoy (Galilée, 11 euros) 

    -> Pour en savoir (un peu) plus sur Paul Celan (1920-1970), voir sur Wikipedia.  Dans sa collection "Poésie", Gallimard a publié un "Choix de poèmes" (traduction de l'allemand de Jean-Pierre Lefebvre). La poésie d'Yves Bonnefoy est essentiellement éditée au "Mercure de France" (et également en collection "Poésie" chez Gallimard).

    Anne BRIGAUDEAU
    Publié le 14/09 à 10:28

     

    http://cultureetloisirs.france2.fr/livres/actu/34013551-fr.php

  • Charles Baudelaire."Le voyage".

    A Maxime Du Camp

     

    Au printemps 1859, le poète Charles Baudelaire séjourne à Honfleur, chez sa mère, dans la «maison joujou». Deux ans après la mort de son beau-père abhorré, le général Aupick, il se réconcilie avec sa génitrice. Il écrit à Sainte-Beuve: «Nouvelles fleurs faites, et passablement singulières. Ici, dans le repos, la faconde m'est revenue.» Baudelaire vient de composer le plus long poème des Fleurs du Mal, «Le voyage», qui clôturera l'édition de 1861.


    I
    Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
    L'univers est égal à son vaste appétit.
    Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
    Aux yeux du souvenir que le monde est petit!

    Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
    Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
    Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
    Berçant notre infini sur le fini des mers:

    Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
    D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
    Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
    La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

    Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
    D'espace et de lumière et de cieux embrasés;
    La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
    Effacent lentement la marque des baisers.

    Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
    Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons,


    De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
    Et sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!

    Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
    Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
    De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
    Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom!

    II
    Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
    Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils
    La Curiosité nous tourmente et nous roule,
    Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

    Singulière fortune où le but se déplace,
    Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où!
    Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
    Pour trouver le repos court toujours comme un fou!

    Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie;
    Une voix retentit sur le pont: «Ouvre l'oeil!»
    Une voix de la hune, ardente et folle, crie:
    «Amour... gloire... bonheur!» Enfer! c'est un écueil!

    Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
    Est un Eldorado promis par le Destin;
    L'Imagination qui dresse son orgie
    Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

    O le pauvre amoureux des pays chimériques!
    Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
    Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
    Dont le mirage rend le gouffre plus amer?

    Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
    Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis;

    Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
    Partout où la chandelle illumine un taudis.

    III
    Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
    Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers!
    Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
    Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

    Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
    Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
    Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
    Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

    Dites, qu'avez-vous vu?

    IV
    «Nous avons vu des astres

    Et des flots; nous avons vu des sables aussi;
    Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
    Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

    La gloire du soleil sur la mer violette,
    La gloire des cités dans le soleil couchant,
    Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
    De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

    Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
    Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
    De ceux que le hasard fait avec les nuages.
    Et toujours le désir nous rendait soucieux!

    La jouissance ajoute au désir de la force.
    Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
    Cependant que grossit et durcit ton écorce,
    Tes branches veulent voir le soleil de plus près!

    Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
    Que le cyprès? - Pourtant nous avons, avec soin,
    Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
    Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin!

    Nous avons salué des idoles à trompe;
    Des trônes constellés de joyaux lumineux;
    Des palais ouvragés dont la féerique pompe
    Serait pour vos banquiers un rêve ruineux;

    Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse;
    Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
    Et des jongleurs savants que le serpent caresse.»

    V
    Et puis, et puis encore?

    VI
    «O cerveaux enfantins!

    Pour ne pas oublier la chose capitale,
    Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
    Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
    Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché:

    La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
    Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût;
    L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
    Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout;

    Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote;
    La fête qu'assaisonne et parfume le sang;
    Le poison du pouvoir énervant le despote,
    Et le peuple amoureux du fouet abrutissant;

    Plusieurs religions semblables à la nôtre,
    Toutes escaladant le ciel; la Sainteté,
    Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
    Dans les clous et le crin cherchant la volupté;

    L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
    Et, folle maintenant comme elle était jadis,
    Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie:
    «O mon semblable, ô mon maître, je le maudis!»

    Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
    Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
    Et se réfugiant dans l'opium immense!
    Tel est du globe entier l'éternel bulletin.»

    VII
    Amer savoir, celui qu'on tire du voyage!
    Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
    Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image:
    Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui!

    Faut-il partir? rester?
    Si tu peux rester, reste;
    Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
    Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
    Le Temps! Il est, hélas! des coureurs sans répit,

    Comme le Juif errant et comme les apôtres,
    A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
    Pour fuir ce rétiaire infâme: il en est d'autres
    Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

    Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
    Nous pourrons espérer et crier: En avant!
    De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
    Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

    Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
    Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
    Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
    Qui chantent: «Par ici! vous qui voulez manger

    Le Lotus parfumé! c'est ici qu'on vendange
    Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim;
    Venez vous enivrer de la douceur étrange
    De cette après-midi qui n'a jamais de fin!»

    A l'accent familier nous devinons le spectre;
    Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
    «Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre!»
    Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

    VIII
    O Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre!
    Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons!
    Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
    Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons!

    Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte!
    Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
    Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe?
    Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau!

     


    Le Nouvel Observateur

    Source:http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350715-le_voyage.html

    Parmi l'abondante littérature consultée pour établir ce texte, voici les livres disponibles facilement que nous conseillons vivement: «Balade en Calvados, sur les pas des écrivains» aux éditions Alexandrines (21,60 euros); «Voyage en Normandie», une anthologie des récits de tous les écrivains ayant fait le voyage dans cette région au XIXe siècle (deux tomes, 17 euros chacun, éditions Pimientos); et l'excellent «Au vrai chic balnéaire» de Ginette Poulet (éditions Charles Corlet, 19,50 euros). L'auteur, responsable au château-musée de Dieppe, est une spécialiste de l'invention des bains de mer et de l'histoire des plages normandes, qu'elle raconte avec autant d'esprit que d'érudition. Un bonheur!

     


    Le Nouvel Observateur

    Source:http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/supplement/p2228_2/articles/a350739-ne_bronzons_plus_idiot.html



     

  • Catégories : Des évènements, La poésie, Musique

    Poésie-Image-Son-21 et 22 juillet 2007

    46143c014793017f61a62433b05fe25f.gif


    70 OEUVRES SERONT EXPOSEES
    10 ARTISTES VOUS RECOIVENT
    ENTREE LIBRE ET GRATUITE - Salle IGESA - Peïra Cava

    Olga PARRA - Karine FRIBOULET - Léon David AMSALHEM - Eric DAVEUX
    Philippe TREARD - Didier CLERO - Lydia GUIGO - Nelly JOHNSON
    Armel AUBERT Amha - Aline VESCO-CHIARAMONTI
    PoesImageSon un événement de l’Art pour Art, proposé par NJART®, où chaque exposant, poète et plasticien présente chaque œuvre P. I. S. 2007 dans une prestation en duo improvisé tout au long de ce week end. Le public est invité à participer à l’événement, à rencontrer les artistes.

    PROGRAMME

    SAMEDI 21 JUILLET 2007


    11 H - 14 H CRÉATION DE LA FUSION
    La fusion se fera par choix à plusieurs tours, les exposants, poètes et plasticiens sélectionneront sur un bulletin les œuvres choisies pour illustration réciproque. Après dépouillement des 70 bulletins du premier tour, les œuvres P.I.S. PoesImageSon crées au premier tour seront les œuvres ayant reçu le même choix réciproque Poète et Plasticien. Si après le 3 ème tour plusieurs poèmes sont sélectionnés pour illustrer une même œuvre plastique, ou plusieurs œuvres plastiques sont sélectionnées pour illustrer un même poème, sans trouver de réciprocité, NJART® se réserve le droit d’arbitrer. Simultanément, les photos et poèmes affichés sont retirés lorsqu’ils deviennent œuvre P.I.S. PoesImageSon

    14 H - 15 H BAPTÊME DE LA FUSION
    Les œuvres P.I.S. PoesImageSon reçoivent un titre proposé par les auteurs de la fusion. Le nom de l’œuvre obtenue peut être le titre du poème accolé au titre de l’œuvre picturale, mais également un titre spécifique issu de la fusion des coauteurs. La matérialisation de la fusion se fera par une exposition jumelée.

    15 H - 18 H TEMPS DE LECTURES
    Lecture de l’œuvre P.I.S. PoesImageSon - improvisation du duo poète-plasticien pour donner au public l’interprétation de l’oeuvre, le sens de la créativité, de la fusion




    DIMANCHE 22 JUILLET 2007


    11 H - 13 H MICRO LIBRE
    Chaque poète et chaque plasticien parle de lui : son parcours, son oeuvre, ses projets, la motivation de son choix dans le cadre de l’œuvre P.I.S. PoesImageSon

    13 H - 15 H A LA DECOUVERTE DE...
    Chaque exposant poète et plasticien rencontre son public, dialogue, échange, dédicace les livres exposés, présente les press book, revues de presse entre autres.

    15 H - 17 H TEMPS DE LECTURE
    Lecture de l’œuvre P.I.S. PoesImageSon - improvisation du duo poète-plasticien pour donner au public l’interprétation de l’oeuvre, le sens de la créativité, de la fusion

    17 H EVENEMENT SURPRISE.....




    L'ART n'étant qu'un et indivisible par nature, l'objectif de PoesImageSon, est la fusion d'une œuvre poétique et d'une œuvre plastique pour aboutir à une seule et même création de l'inspiration humaine au delà des règles académiques venant freiner la créativité, tout en préservant toujours la recherche du beau et de l'idéal spirituel.

    POETES
    SCULPTEURS
    ARTISTES PEINTRES
    http://poesimageson.free.fr/Pour tout complément d'information une adresse e-mail :
    njart@free.fr

    Artistiquement Vôtre.

    Nelly Johnson

    NJART®
    http://www.njart.fr

  • Catégories : La poésie

    Poésie: Vue sur le vers libre

    Par Claude Duneton.
     Publié le 31 mai 2007
    Actualisé le 31 mai 2007 : 11h16
    LA POÉSIE ne manque pas de bras, elle manque de bouches pour la proférer, et d'oreilles pour l'entendre. Du moins la « poésie pour l'oeil », celle qui s'effrite en phrases tronquées sur une feuille de papier, héritée des vieux grands-pères surréalistes, du temps qu'ils portaient des moustaches courtes et voulaient épater le bourgeois. Il n'y a plus de bourgeois au sens où ils l'entendaient : aujourd'hui ce sont les riches qui sèment l'anarchie et veulent épater le prolétaire ! Il n'existe plus de moustaches non plus, ni effilées à la Dali, ni bien sûr en brosse - Adolphe les a tuées... Mais il existe toujours une poésie graphique, pour la vue, qui s'étale sur le papier complaisant, censée jaillir d'inconscients fumeux qui ne disent rien à personne.
    La véritable poésie, n'en déplaise, a toujours été « pour l'oreille », comme le cri et le sanglot. Imaginez-vous un cri « pour l'oeil » ? Imaginez-vous une société autiste au point de ne rien éructer de ce qu'elle ressent d'intime ? Bien sûr il y a la chanson ; la poésie a repris dans la chanson son vieux chemin bordé de chèvrefeuilles. Et puis de jeunes conjurés qui se percent la langue et les sourcils pour mieux hurler leur angoisse produisent des éclats dont la fureur séduit ; ils l'appellent slam.
    La première fêlure de notre poésie vocalique se produisit au début des années 1880 avec la naissance du vers libre. Son berceau fut le cabaret du Chat noir, si fougueusement novateur. Une musicienne polonaise y brisa le tabou de la rime, elle s'appelait Marie Krysinska et ne fut jamais « serveuse de brasserie ». Au contraire, cette femelle étonnante fut la seule à participer au très masculin club des poètes fous, les Hydropathes (1878-1879), sous la houlette d'Émile Goudeau et d'une pléiade de garnements du rire et de la plume. Marie Krysinska publia dès 1882 dans le journal Le Chat noir des poèmes sans rime et sans mesure régulière qui jouaient seulement sur les assonances, les répétitions, les croisements subtils de sens et de sons. À la date du 4 novembre 1882 :
    Plus d'ardentes lueurs sur le ciel alourdi
    Qui semble tristement rêver.
    Les arbres sans mouvement
    Mettent dans le loin une dentelle grise
    Sur le ciel qui semble tristement rêver
    Plus d'ardentes lueurs. (Symphonie en gris)
    C'était là un affranchissement dont le XXe siècle, si délié, abusa inconsidérément jusqu'à faire perdre l'usage de la parole à la poésie. Comme le dit Jacques Charpentreau : « Le drame du vers libre, c'est qu'il fait croire aux malhabiles qu'il est à leur portée. » (Au fait, connaissez-vous son magnifique Dictionnaire de la poésie française, qui fait le point sur toutes les formes poétiques ?) La théorie de Charpentreau, que je crois juste, est que si le vers libre « fonctionne » chez Éluard ou Prévert c'est en raison de sa différence avouée qui le décale par rapport aux formes classiques de la poésie. L'absence de rime et de rythme agit par référence à ce que connaît le lecteur cultivé. « Nous avons en nous la poésie du passé, sa structure solide, sa puissance, sa réalité toujours présente même cachée : une culture. »
    Certes, pour des gens qui ont passé leur temps d'école, autrefois, à seriner des tirades en octosyllabes et en alexandrins. Mais qu'en sera-t-il des enfants qui n'auront rien connu de ces merveilles ? Jamais été « percés jusques au fond du coeur ? » Charpentreau assure, en poète optimiste : « Le vieux système est là, auquel nous faisons inconsciemment référence. »
    Est-ce aussi certain ? La fausse simplicité de Prévert est très jolie pour des gens qui avaient de forts référents, des « vols de gerfauts hors du charnier natal » en pagaille.
    Mais faire répéter à huit ans « Il a mis le café dans la tasse » prive les enfants d'une richesse à laquelle ils auraient droit ; c'est leur refuser le manteau de satin d'une langue d'amour. Que des linguistes gras que protège la folie du monde s'ingénient à transformer notre patrimoine en jeux fléchés, grand bien leur fasse ! Alceste dit :
    Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode
    Qu'affectent la plupart de nos gens à la mode.
    Je suis assez d'accord avec lui.
    «Dictionnaire de la poésie française» de Jacques Charpentreau. Éditions Fayard 1 180 p., 49 €.

     

  • Catégories : La poésie

    Je viens de (re) lire (je ne m'en lasse pas):"Les 100 plus beaux poèmes de la langue française". Anthologie de Jean Orizet. Le livre de poche, 2001.

    89a0bb8a7938c5a9feb9671602e4b138.jpgSource de la photo:http://cgi.benl.ebay.be/Les-cent-plus-beaux-poemes-de-la-langue-francaise-Neuf_W0QQitemZ170114301960QQihZ007QQcategoryZ39530QQcmdZViewItem

    Je vous propose un de ces 100 poèmes:

    Boris Vian
    Mouloudji
      
    Le déserteur
     

    Paroles: Boris Vian. Musique: Boris Vian & Harold Berg   1954
    © French Music

    Monsieur le Président
    Je vous fais une lettre
    Que vous lirez peut-être
    Si vous avez le temps
    Je viens de recevoir
    Mes papiers militaires
    Pour partir à la guerre
    Avant mercredi soir
    Monsieur le Président
    Je ne veux pas la faire
    Je ne suis pas sur terre
    Pour tuer des pauvres gens
    C'est pas pour vous fâcher
    Il faut que je vous dise
    Ma décision est prise
    Je m'en vais déserter

    Depuis que je suis né
    J'ai vu mourir mon père
    J'ai vu partir mes frères
    Et pleurer mes enfants
    Ma mère a tant souffert
    Elle est dedans sa tombe
    Et se moque des bombes
    Et se moque des vers
    Quand j'étais prisonnier
    On m'a volé ma femme
    On m'a volé mon âme
    Et tout mon cher passé
    Demain de bon matin
    Je fermerai ma porte
    Au nez des années mortes
    J'irai sur les chemins

    Je mendierai ma vie
    Sur les routes de France
    De Bretagne en Provence
    Et je dirai aux gens:
    Refusez d'obéir
    Refusez de la faire
    N'allez pas à la guerre
    Refusez de partir
    S'il faut donner son sang
    Allez donner le vôtre
    Vous êtes bon apôtre
    Monsieur le Président
    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que je n'aurai pas d'armes
    Et qu'ils pourront tirer

    Source:http://www.paroles.net/chansons/13819.htm

    Le Déserteur est une chanson écrite par Boris Vian, sur une musique de Harold Berg, dont la première interprétation a été diffusée en 1954.

    Cette chanson a été interprétée par, entre autres, Mouloudji (mai 1954), Boris Vian lui-même, Serge Reggiani, Richard Anthony, Claude Vinci, Dan Bigras, Leny Escudero et Peter, Paul and Mary. En 1983, Renaud en fait une adaptation, sous le titre Déserteur.

    Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, avait été choqué du passage à la radio de cette chanson, et avait demandé à ce qu'elle soit censurée. En guise de réponse, Boris Vian écrit une lettre mémorable qu'il diffuse partout sous forme de lettre ouverte, sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber.

    Initialement, le dernier couplet disait :

    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que je serai en armes
    Et que je sais tirer

    Il est devenu :

    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que je n'aurai pas d'arme
    Et qu'ils pourront tirer.

    C'est Marcel Mouloudji qui a conseillé à Boris Vian cette modification pour conserver le côté pacifiste de la chanson.

    Lien externe

    Le Déserteur en 44 langues, avec l'histoire complète de la chanson en français, italien et anglais, d'après le site Chansons Contre la Guerre (CCG/AWS)

    Source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9serteur_(chanson)

  • Catégories : La poésie

    Poésie:Je viens de (re) lire: André Frénaud, "Il n'y a pas de paradis." Préface de Bernard Pingaud. Poésie/Gallimard, 1967.

     p.139 de mon recueil, dans le poème "Où est mon pays", dans la section "Où est mon pays"

    7580f289f4fb793f636281db6c85aee1.jpgOù est mon pays ? C'est dans le poème.
    Il n'est pas d'autre lieu où je veux reposer.

     

     

     

     

     Telle est l'inscription qui figure sur la tombe d'André Frénaud dans le petit cimetière de Bussy-le-Grand en Bourgogne. C'est dire l'importance de la poésie pour cet homme né en 1907 à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire.
    À 23 ans, il est lecteur de français en Pologne puis il intègre l'administration en 1937. Lors de la déclaration de guerre, il est mobilisé et fait prisonnier. Deux ans après, il est libéré et, de retour en France, il entre en résistance et publie des poèmes aux éditions clandestines organisées par Paul Éluard.
    Il collabore avec de nombreux artistes qui ont illustré ses poèmes.
    En 1971, il épouse Monique Mathieu qui exerce le métier de relieur. Tous deux s'installent à Bussy-le-Grand.
    Il reçoit en 1985 le Grand Prix national de Poésie.

    André Frénaud s'éteint pendant l'été 1993. Temps des moissons.

    1500142663090e4818a93d961140c32f.jpg

     

     

     

    Savoir ou ne pas savoir ...

    André Frénaud, la négation exigeante - Actes du Colloque de Cerisy tenu en l'an 2000 sous la direction de Marie-Claire Bancquart (2004).
    André Frénaud, dix ans après - La Polygraphe 30-31 (Ed. Comp’Act - 2003)
    La grand'soif d'André Frénaud - Pascal Commère - Le Temps qu'il Fait (2001)

    Éloge d'André Frénaud - Alain Freixe - Revue "Sans papier" de l'académie de Nice.
    André Frénaud, poète métaphysique - Alain Freixe sur La poésie et ses entours.

    Découvrez André Frénaud présenté par Florence Trocmé sur Poezibao.

    La présentation des ouvrages d'André Frénaud parus chez Gallimard sur Bleu de paille.

    À lire, l'article concernant André Frénaud sur l'encyclopédie Wikipedia.

     

     

     

    Quelques pistes que j'ai tirées de: http://boudully.perso.cegetel.net/frenaud.htm

  • Catégories : La poésie

    "L'éducation sentimentale" de Maxime le Forestier(Pour Jos)

    Comme je viens de parler avec Jos du Livrophile(http://www.lelivrophile.com/livroblog/), du mot à sauver, "brune" au sens de tombée du jour, je ne résiste pas au plaisir de mettre ce texte de chanson qui me trottait dans la tête:


    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir des serments
    Cette fleur sauvage qui fait des ravages
    Dans les coeurs d'enfants
    Pour toi, ma princesse, j'en ferai des tresses
    Et dans tes cheveux
    Ces serments, ma belle, te rendront cruelle
    Pour tes amoureux
    Demain, à l'aurore, nous irons encore
    Glaner dans les champs
    Cueillir des promesses, des fleurs de tendresse
    Et de sentiments
    Et sur la colline, dans les sauvagines,
    Tu te coucheras
    Dans mes bras, ma brune, éclairée de lune,
    Tu te donneras
    C'est au crépuscule, quand la libellule
    S'endort au marais
    Qu'il faudra, voisine, quitter la colline
    Et vite rentrer
    Ne dis rien, ma brune, pas même à la lune
    Et moi dans mon coin
    J'irai solitaire, je saurai me taire
    Je ne dirai rien
    Ce soir, à la brune, nous irons, ma brune
    Cueillir ...

    http://www.paroles.net/chansons/25705.htm

  • Catégories : L'art, La philosophie, La poésie

    Henri Maldiney

     Henri Maldiney (âgé aujourd’hui de plus de quatre-vingts ans) est l’un des grands universitaires français (au même titre, par exemple, que Paul Ricœur – même s’il fut moins médiatisé que lui). Philosophe reconnu de ses pairs en France et à l’étranger, il est l’un des principaux représentants de la phénoménologie (un des courants majeurs de la philosophie du XXème siècle). Maldiney fréquenta Heidegger lui-même. Il fut un collaborateur de la célèbre revue d’art Derrière le Miroir. Son œuvre écrite est importante et ne se rapporte pas seulement à la philosophie et l’esthétique, mais également à la psychiatrie et la psychanalyse, notamment la psychologie des profondeurs (cf. Penser l’homme et la folie, éditions Jérôme Millon, 1991).

    Les livres d’Henri Maldiney sont nombreux, bien que beaucoup soient aujourd’hui épuisés. Citons notamment :
    In media vita - Comp'Act, 1982
    L'art, l'éclair de l'être - Comp'Act, 1993 (réédition 2003)
    Regard, parole, espace - Editions de l’Age d’homme, 1994
    Penser l’homme et la folie - Editions Jérôme Millon, 1997
    Le vouloir dire de Francis Ponge - Editions Encre Marine, 2000
    Existence, crise et création - Encre Marine, 2001
    Art et existence - Editions Klincksieck, 2003
    L’art, l’éclair de l’être constitue sans aucun doute une étape majeure dans l’œuvre de Maldiney.

     

    [ 4ème de couverture] de « L’art, l’éclair de l’être » "L’art n’a pas d’histoire. Et c’est dans un faux jour que l’historien et le sociologue le perçoivent et le fixent. Ils sont alors aveugles à la merveilleuse fragilité de son surgissement, à l’unicité de sa temporalité, de sa solitude sans voisinage.
    C’est ce paradoxe, fondateur d’un regard et d’une parole proprement phénoménologiques, que les diverses études ici réunies soutiennent; études qui, par leurs propos singuliers sur les œuvres singulières d’André du Bouchet, de Tal Coat ou de Cézanne, et d’autres encore, touchent à l’essence de la poésie, de la peinture, mais aussi de la sculpture ou de l’architecture.
    Tout entier tourné vers la fragilité commune du beau et de l’existence, cet accueil de l’œuvre d’art en son unicité impose alors une complète réélaboration des ontologies traditionnelle et existentiale pour s’ouvrir, contre toute intentionalité ou tout projet auxquels l’œuvre devrait se plier, à l’Ouvert qui seul donne: s’ouvrir au Rien, ce vide éclaté.
    C’est portées par ce vide, cette déchirure du rien qu’est l’éclair de l’être, que ces présences artistiques nous apparaîssent alors en leur vérité, dans la nudité de la naissance."

    http://www.editionscompact.com/medias/revues/ZOOM/zoom_01_2005.html

  • La scène poétique: la revue Verso

    medium_829_20070221163014_revueverso.jpg
    Avec ses trente ans d'existence, la revue Verso est l'une des plus anciennes revues de poésie française, fondée à l'origine par Claude Seyve et Alain Wexler. Mais c'est aussi l'une des plus ouvertes. Pas de filiation. Pas d'esprit d'école. Juste le plaisir de lire et d'écrire, et d'échanger, et de se rencontrer, et de se cotoyer, se confronter, dans toute la diversité des écritures contemporaines. Verso fut aussi un tremplin d'essai pour bon nombre d'auteurs aujourd'hui reconnus, et cela perdure avec des poètes nouveaux, parfois très jeunes, à découvrir dans chaque numéro.
    Mais Verso c'est encore, et depuis toujours, de nombreuses chroniques sur la vie poétique française (revues, recueils, anthologies…), permettant une circulation d'information là où les médias n'opèrent plus, là où la poésie vivante se trouve condamnée à ne plus agir qu'à portée de voix ou d'oreille.
    Seize poètes récemment publiés dans la revue, habitant Lyon ou ses alentours, interviendront lors de cette soirée, lisant chacun dix minutes, pour briser le silence et ouvrir le printemps en poésie, dans toute leur diversité et leur richesse, avec ici et là - pour tout savoir de l'homme et ses bonheurs ? - quelques pauses dinatoires.

    18h - Présentation de la soirée
    18h10 - Myriam Chéreau
    18h20 - Claude Andruetan
    18h30 - Ménaché
    18h40 - Mohammed El Amraoui
    Pause
    19h10 - Valérie Canat de Chizy
    19h20 - Isabelle Rolin
    19h30 - Barbara Savournin
    19h40 - Yvan Watelle
    Pause
    20h20 - Anne-Lise Blanchard
    20h30 - Marie Vallon
    20h40 - Christian Degoutte
    20h50 - Armelle Chitrit
    Pause
    21h20 - Stéphane Roux
    21h30 - Roland Dauxois
    21h40 - Olivier Deschizeaux
    21h50 - Muriel Carrupt

    Dates (cliquez sur un lieu pour obtenir plus d'information)
     
    Le 19 avril 2007 de 18:00 à 22:30  
    Entrée libre  

    Adultes 

    http://php.bm-lyon.fr/phpmyagenda/infoevent3.php3?id=829

  • Le printemps des poètes à l'Institut Français de Casablanca (Maroc)

    Une exposition de photos de poètes marocains contemporains, conçue et réalisée par Jean-Claude Lafite aura lieu à la médiathèque du 12 au 31 mars 2007. En regard de chaque portrait, figure le manuscrit d'un poème. Montée en juin 2006 par l'Institut Français de Kénitra pour saluer la sortie du livre du livre de Jean-Pierre Koffel, "Anthologie de la poésie marocaine" (Ed. Aïni Bennaï), cette exposition se nourrit de chaque lieu et s'enrichit à chaque étape de nouveaux poèmes. L'Institut Français de Casablanca se saisit ici de ce nouveau printemps des poètes pour faire découvrir de nouveaux auteurs. Pour poursuivre cette promenade poétique, un café littéraire rendra hommage aux grands poètes de la littérature francophone le jeudi 15 mars à 19h à la médiathèque. Si vous souhaitez vous associer à cette soirée pour lire ou chanter des poèmes, nous vous invitons à nous contacter dès maintenant au 022.77.98.75, au plus tard le 23 février. (Programme de l'IFC)

  • Catégories : La poésie

    Le Printemps des poètes, édition 2007

    medium_printemps_poetes.jpg
    La 9ème édition se tiendra du 5 au 18 mars un peu partout en France avec pour thème principal le... "poème d'amour"

    Ce thème sera au centre de nombreuses manifestations ouvertes à tous les amateurs de la poésie.

    Des milliers de rencontres seront organisées pendant deux semaines dans les lieux "traditionnels" de la culture (bibliothèques, établissements scolaires, librairies...) et d'autres plus inattendus, comme les hôpitaux et les prisons.

    Des villes comme La Rochelle, Bordeaux, Lyon, Strasbourg ou
    Nantes ont commandé... des poèmes. Elles organiseront des "parcours poétiques" ou diffuseront des textes dans les transports en commun, indiquent les organisateurs.

    A Paris, la soirée de lancement du Printemps aura lieu le 5 mars au théâtre de l'Odéon, où des comédiens comme Charles Berling, Robin Renucci ou Laurent Terzieff diront de grands textes du répertoire amoureux.

    Le Printemps des poètes s'associera par ailleurs à la commémoration du centenaire de la naissance de René Char (1907-1988), avec des lectures publiques de ses textes.

    Laurent RIBADEAU-DUMAS
    Publié le 08/02 à 11:17
    http://cultureetloisirs.france3.fr/livres/actu/28140271-fr.php
  • "Parade au cirque" de Marc Chagall

    medium_cha_4g_cirque.jpg

     

    Marc Chagall
    Parade au cirque
    Clown à la chèvre jaune
    La Parade
    1980
    Lithographie
    Donation Sorlier, 1988
    Musée national Message Biblique Marc Chagall

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai vu hélas dans la vie un cirque ridicule
    Quelqu'un tonitruait pour effrayer le monde, et
    Un tonnerre d'applaudissements lui répondait .
    J'ai vu aussi comment on se pousse vers la gloire et
    Vers l'argent : c'est toujours le cirque
    Une révolution qui ne conduit pas vers son idéal
    Est, peut être aussi, un cirque .
    Je voudrais toutes ces pensées et ces sentiments
    Les cacher dans la queue opulente d'un cheval
    De cirque et courir après lui, comme l'autre petit clown
    En demandant la pitié afin qu'il chasse la tristesse
    Terrestre


                                                             Marc Chagall POEMES
                                                            Cramer éditeur Genève


    http://ombrescontrevents.hautetfort.com/archive/2005/10/21/le-cirque-marc-chagall.html

     

    Les musiciens et artistes nomades font partie intégrante de la civilisation Yiddish d’Europe de l’Est, et Chagall garde de son enfance le souvenir ébloui du violoniste et de ceux qui l’accompagnaient. Il renoue avec le cirque à son arrivée à Paris. Il est en effet invité, comme beaucoup d’autres artistes, dans la loge de Vollard, grand marchand d’art pour qui il travaille, au Cirque d’hiver. Son goût pour les lumières, le mouvement, la magie du cirque est fortifié par le sentiment de parenté qu’il éprouve à l’égard des saltimbanques et des musiciens, artistes comme lui. Tableaux et illustrations lithographiques en grand nombre témoignent de cette passion pour le cirque.

    Chagall découvre la lithographie en 1946, alors qu’il est encore en exil à New York. A son retour à Paris, l’artiste travaille la lithographie dans l’atelier Mourlot, où se sont retrouvés les plus grands artistes du siècle, Braque, Picasso, Miro. Dans ce travail, qui prend peu à peu une place importante dans son œuvre, il est assisté par le lithographe Charles Sorlier.

    Ce dernier, qui a constitué une importante collection de lithographies de Chagall, en lègue une partie au musée en 1988. Parmi celles-ci, le cirque, bien entendu, a une place importante.

    http://www.musee-chagall.fr/

     

  • Catégories : La poésie, Web

    Micronésie poétique

    Un blog sur Hautetfort, un "petit archipel sympa de poésie" où il est notamment question de René-Guy Cadou:http://micronesiepoetique.hautetfort.com/

    et un forum:

    L'almanach, un poème quotidien à la date du jour, avec une image
    Les "chantiers" : des dossiers sur Cadou, les poètes
    Résistants, les Surréalistes, Femmes poètes au fil des siècles, Poésie
    amazighe...
    Vos poèmes persos ou vos images
    Entrez dans la demeure des poètes ; tombeaux de poètes ; poèmes au fil
    des images ; les poètes et leurs Muses
    Prétextes d'écriture et Dire-dare-dare

    http://85945.aceboard.fr/index.php?login=85945

  • Catégories : Chagall Marc, La peinture, La poésie

    Comme un barbare

    medium_chagall.4.jpghttp://www.michelfillion.com

     

    Là où se pressent des maisons courbées
    Là où monte le chemin du cimetière
    Là où coule un fleuve élargi
    Là j’ai rêvé ma vie

    La nuit, il vole un ange dans le ciel
    Un éclair blanc sur les toits
    Il me prédit une longue, longue route
    Il lancera mon nom au-dessus des maisons

    Mon peuple, c’est pour toi que j’ai chanté
    Qui sait si ce chant te plaît
    Une voix sort de mes poumons
    Toute chagrin et fatigue

    C’est d’après toi que je peins
    Fleurs, forêts, gens et maisons
    Comme un barbare je colore ta face
    Nuit et jour je te bénis

    Marc Chagall (1930-1935), Poèmes, Cramer éditeur, Genève, 1975.

    http://www.ulg.ac.be/chagall/peda/poemes.html

  • Catégories : Des lieux, Des musées, Des poètes et poétesses, La poésie, Verlaine Paul

    Musée Verlaine à Juniville

    " Notre essai de culture eut une triste fin,

    Mais il fit mon délice un long temps et ma joie  " (Paul Verlaine)

    Verlaine quitte l'institution Notre Dame à Rethel en août 1879, où il enseignait depuis la rentrée 1877.

    Là, il s'est pris d'affection pour un de ses éléve, Lucien Létinois, originaire de Coulommes, village situé à 14 Kms de Rethel. En pleine période mystique, Verlaine décide de faire de Lucien le "fer de lance" de sa rédemption, Létinois sera le remplacant de son fils Georges et l'inverse de Rimbaud, il en fera "un bon catholique et un bon citoyen".

    Après un bref séjour en Angleterre, tous deux rentrent à Coulommes où "Verlaine redécouvrit la campagne française..., sa sérénité, son rythme lent, ses horizons apaisants. L'idée lui vint d'acquérir une exploitation rurale et de s'y retirer en gentilhomme : poète et paysan". (P.Petitfils. VERLAINE)

    Lire la suite

  • Catégories : La poésie

    Une salve d'avenir

    "L'espoir, anthologie poétique" poèmes inédits.
    Préface d'Edgar Morin, Gallimard, 2004.

    medium_9782070315666TN.gif

    (http://decitre.fr)

    Je tiens à ce livre d'abord pour ce qu'il est et ensuite parce que je l'ai gagné au concours du "Printemps des poètes 2004" à Mantes-la-Ville